L'ACTUALITÉ DE LA VILLE DE NÎMES

L'ACTUALITÉ DE LA VILLE DE NÎMES

Le Maire Jean-Paul Fournier a posé ce samedi la première pierre de cet équipement clé pour le développement économique. A quoi va ressembler le bâtiment ? A quoi va-t-il servir ? Vivre Nîmes fait un point complet sur l’un des projets phares du mandat.

C’est une première pierre pour le futur Palais des Congrès de Nîmes, c’en est une autre, une de plus, dans la réhabilitation globale du centre-ville entamée voilà 20 ans. Après l’avenue Jean-Jaurès, après le secteur Arènes-Esplanade-Feuchères (AEF), les boulevards et les places ou encore le musée de la Romanité, Jean-Paul Fournier a symboliquement lancé ce samedi matin un nouveau grand projet de développement, l’un des plus importants de son quatrième mandat en cours.

« Le futur Palais des Congrès est un équipement à haute qualité architecturale, environnementale et à haut niveau de service, détaille le Maire. Son implantation en cœur de ville, dans un quartier qui concentre plusieurs monuments historiques emblématiques et le musée de la Romanité, contribuera au développement économique et touristique, dont les retombées vont bénéficier à l’ensemble du territoire nîmois. Comme une prolongation de l’Ecusson où 3 500 m² seront piétonnisés, ce secteur apaisé permettra aux commerces de capter une nouvelle clientèle. »

« En posant cette première pierre aujourd’hui, nous lançons officiellement le compte à rebours jusqu’à l’inauguration de ce Palais des Congrès, poursuit Jean-Paul Fournier en donnant rendez-vous à la fin de l’année 2025. Nous attendons avec impatience le jour de son ouverture. »

Autour de lui, lors des prises de parole, les partenaires institutionnels qui participent au financement ont salué la vision du Maire de Nîmes. « Il y a les aboyeurs et il y a les visionnaires », lance Franck Proust, le président de l’Agglo, parlant d’un « projet d’avenir, un équipement structurant ». Françoise Laurent-Perrigot, à la tête du Département, décrit le projet comme « l’illustration de ce que nous souhaitons pour le Gard dans son ensemble, zones rurales ou urbaines confondues, parce qu’il n’y a pas Nîmes sans le Gard, mais il n’y a pas de Gard sans Nîmes ».

« Essentiel que ce projet se situe en cœur de ville »

La présidente de la Région Occitanie Carole Delga (qui confesse n’avoir pas su résister aux « gourmandises » des Halles sur son trajet), enfin : « Nous voulons une dynamique économique dans nos territoires et pour nous, c’est essentiel quand, dans les villes, les grands projets qui la favorisent se situent comme celui-ci au cœur des cités. »

Le Palais des Congrès en chiffres

56,3 M€ : Le coût de la construction de l’équipement (dont 35 M€ HT de travaux).
10 000 m² : la surface totale du futur Palais.
2025 : l’année de livraison du bâtiment, au cours du dernier trimestre.
700 : le nombre de places dans l’auditorium.
18 : le nombre de salles de commission.

Côté financements
Etat : subvention en cours d’instruction.
Ville de Nîmes : 30,7 M€ (soit le reste à payer, pour le moment en attente du retour de la participation de l’Etat).
Nîmes Métropole : 10 M€.
Région Occitanie : 9 M€.
Département du Gard : 6,5 M€.
Ademe : 136 000 €.

Pour mener à bien ce projet d’envergure, la Ville a retenu l’agence d’architecture Chabanne (Aix-en-Provence) associée à l’agence 3XN Architects (Copenhague), à l’issue de la mise en concurrence de quatre autres candidats en lice dans le cadre du concours de maîtrise d’œuvre du projet. « Ici, nous allons faire la démonstration qu’il est possible de conjuguer ville dense et espaces amples, sites historiques et architecture contemporaine », annonce Lionel Devaux, le directeur de l’agence Chabanne.

Précisément 3500 pierres de Lens (la même pierre que celle utilisée il y a 2000 ans pour bâtir la Maison Carrée inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco), extraites à une vingtaine de kilomètres de là, viendront habiller une façade à la fois moderne, ondulante et pensée pour protéger les espaces intérieurs des variations climatiques de l’extérieur.

 vue de l’extérieur du futur Palais des congrès à Nîmes . La réalisation des façades est attendue pour février 2025

« Ce bâtiment s’inscrit dans une démarche environnementale de développement durable, souligne Jean-Paul Fournier. L’obtention du label « Bâtiment Durable Occitanie » témoigne de cette volonté politique. Grâce à l’utilisation de panneaux photovoltaïques et de la géothermie (qui assureront 80% des besoins en chauffage et en climatisation, NDLR), l’empreinte énergétique du bâtiment sera la moins importante possible. »

Le chantier dans le détail

Si le béton de la première pierre symbolique est tout frais, le chantier ne vient pas de débuter. Il a été lancé en 2022 par des fouilles archéologiques réalisées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap). Financés par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), des travaux de géothermie ont ensuite été réalisés sur l’emprise du site en début d’année pour s’achever début mai 2023. Seize sondes géothermiques, de 90 à 160 m de profondeur, ont été installées pour favoriser le recours à cette énergie.

Depuis fin avril, des travaux de terrassement ont été réalisés avec notamment la création des bassins de rétention à l’arrière du foyer Albaric. S’en est suivie l’installation du futur chantier avec la mise en place de la « base vie » et l’arrivée de deux grues. En place depuis fin août, elles accompagnent la montée en puissance des travaux.

Les premiers bétons ont été coulés. Cet été, les « parois lutéciennes » ont été réalisées sur la périphérie du chantier. Ces parois constituent les fondations pour les façades et l’enveloppe du bâtiment, et soutiennent les voiries adjacentes. En septembre, ce sont lesdites fondations et les premiers murs du sous-sol qui ont commencé à sortir de terre. La dalle arrivera dans un second temps, une fois que tous les réseaux sous dallage auront été finalisés. Cette phase de réalisation des éléments en béton de la structure va se poursuivre jusqu’au mois de mars 2024. Le coulage de la dalle du rez-de-chaussée est prévu en tout début d’année prochaine.

A partir du mois d’octobre 2024, le site sera hors d’eau et hors d’air de manière provisoire, ce qui permettra le lancement des travaux de second oeuvre (cloisons, réseaux, sols, plafonds, peinture …). Quelque 140 ouvriers seront présents chaque jour sur le chantier à ce moment et jusqu’à la livraison du bâtiment, programmée en octobre 2025. La (très attendue) réalisation des façades est, elle, attendue pour février 2025.

Un quartier en mutation autour du Palais des Congrès

En proposant une offre globale dans le domaine de l’événementiel, des congrès, et des séminaires, le futur Palais des Congrès va venir poursuivre la politique de revitalisation et de requalification urbaine du centre-ville. En synergie avec les équipements publics existants et les monuments patrimoniaux, il va refaçonner le quartier via un nouveau périmètre piétonnier de 3500m², comme un prolongement de l’Ecusson.

En parallèle de la construction de ce nouvel équipement, plusieurs chantiers ont également démarré sur le secteur pour un quartier en totale mutation. Vestige de la Romanité, la Porte de France va subir des travaux de restauration et de valorisation, conformément aux prescriptions de préservation du monument émises par la Drac. Dans cette logique, la Ville a interdit toute circulation automobile sous le monument.

Une mise en valeur de ce site patrimonial est en cours d’étude avec, à terme, l’installation de plantations et d’un éclairage. Par ailleurs, un projet privé porté par le groupe Tissot immobilier verra le jour, rue Hôtel-Dieu, avec la création de logements et d’un parking souterrain de 150 places pour le public.

Gestion future : les travaux préparatoires ont été menés

Après le contenant, quid du contenu : à quoi va servir ce Palais des Congrès ? La Ville a mandaté, en août 2022, la SPL Culture & Patrimoine pour la réalisation d’une assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) et de prestations préparatoires à l’ouverture de l’équipement et à sa future gestion. Le tout sous le regard d’un comité technique, composé d’élus de la Ville et de techniciens, et créé spécialement pour l’occasion. Les choses ont bien avancé.

Une étude approfondie a permis de confirmer le périmètre d’action du futur équipement et le type d’événements qu’il devra accueillir, et de définir ses besoins en termes de mobiliers, de logistique, de ressources humaines, de communication, etc.

Pour le musée de la Romanité, ce sera l’arrivée d’un voisin de prestige. Même si les deux bâtiments sont positionnés sur des vocations et métiers distincts, leur proximité géographique au cœur d’un futur quartier Porte de France – Montcalm entièrement repensé avec le jardin archéologique partagé, laisse envisager des liens étroits entre les deux structures.

L’Office de tourisme et des congrès de Nîmes, avec sa vision globale, pourra s’appuyer sur ce nouvel équipement, qui vient compléter l’offre territoriale, pour son travail de promotion nationale et internationale afin de vendre Nîmes comme une destination propice au tourisme d’affaires.

Un fer de lance du tourisme d’affaires

Le Palais des Congrès sera doté d’ici la fin de l’année d’une identité propre et d’un nom. Ces éléments vont permettre de décliner et développer les outils de promotion et de commercialisation essentiels à la phase de préfiguration du lieu. Ce nouvel outil sera, pour Nîmes et son agglomération, un équipement emblématique qui renforcera sa notoriété et son image au niveau national.

Il permettra de développer davantage le tourisme d’affaires avec des capacités d’accueil qui n’existaient pas jusqu’à présent. La logique est celle d’une « désaisonnalisation » pour attirer du public tout au long de l’année, générer davantage de retombées économiques au bénéfice des habitants et de l’ensemble du territoire, sur des périodes plus creuses (en dehors de l’été et des week-ends), et inciter à augmenter les durées de séjour à Nîmes.

Et aussi : une vraie ambition culturelle

S’il sera donc majoritairement destiné au tourisme d’affaires avec l’organisation de rencontres professionnelles, conventions, séminaires, salons et colloques tout au long de l’année, le Palais des Congrès a aussi l’ambition de s’ancrer dans le quotidien des Nîmois.

photo de La plaque qui, sera sur l'un des murs du futur Palais des Congrès, et  y rappellera à jamais cette date du 21 octobre 2023
La plaque qui, sur l’un des murs du futur Palais des Congrès, y rappellera à jamais cette date du 21 octobre 2023.

A certaines périodes de l’année, il pourra accueillir tous types de spectacles grâce à ses équipements dernière génération, et ouvrira ses portes pour faire écho à des manifestations et des festivals déjà bien installés dans la ville. Il sera aussi un lieu de diffusion du savoir et de transmission pour la population.

La chapelle Saint-Joseph, qui fera face au bâtiment, va être transformée pour devenir un espace culturel dédié en majorité au travail de l’artiste Claude Viallat et son mouvement Support/surfaces. Le scénographe de l’opération désigné, du cabinet Wilmotte, travaille maintenant directement avec l’artiste sur le contenu du site et sa scénographie.

Par Mathieu Lagouanère

EN SAVOIR PLUS
Observez quotidiennement l’avancée du chantier en images grâce à plusieurs points de vue sur nimes.fr/projets.

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