Le Nîmois Yanis Siah : « Avoir ce premier rôle dans le Roi Lion, c’est juste génial »
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Jusqu’au 7 janvier, le Nîmois Yanis Siah interprète Simba dans la comédie musicale Le Roi Lion, un show mythique de Broadway actuellement au théâtre Mogador à Paris. Rencontre avec cet artiste complet et plein d’avenir.
Né à Nîmes, où il a passé toute son enfance, Yanis Siah côtoie le milieu du spectacle parisien en tant que chanteur, performeur et danseur depuis maintenant 10 ans.
Quel est votre attachement à la ville de Nîmes ?
J’ai vécu 15 ans à Nîmes avant de partir à Paris pour apprendre la danse. J’y reviens tous les étés puisque j’ai gardé tous mes amis d’enfance et ma famille. Je trouve que la ville est magnifique. J’ai des souvenirs de jeunesse à Nîmes : comme beaucoup, j’allais écouter les concerts aux arènes à la terrasse de la Grande Bourse, faute de pouvoir me payer un billet.
Comment avez-vous réussi à vous faire une place dans le milieu du spectacle ?
J’ai pris mes premiers cours de danse à Paris dans le 16e arrondissement, puis tout est allé très vite. Je travaillais de manière acharné, je faisais 9h de danse par jour et puis, au bout d’un an et demi, je suis devenu professionnel. Le monde de la danse est très ouvert et il laisse la chance aux débutants, je suis venu avec ma motivation et cela a marché. J’ai enchaîné les castings et le bouche à oreille s’est fait tout seul.
Qu’est-ce qui vous a amené à la comédie musicale ?
A 19 ans j’ai fait un casting pour Cats, la comédie musicale au théâtre Mogador. Nous étions 2 000 à candidater et on m’a demandé de chanter. C’était nouveau pour moi. J’ai fait neuf tours d’audition et finalement j’ai eu le rôle. 300 représentations plus tard, j’ai ensuite pu me glisser dans la peau de Kenickie pour le spectacle Grease, ce qui m’a valu de décrocher le prix de la révélation masculine aux trophées de la Comédie musicale en 2018. On peut dire que la comédie musicale m’a permis de me faire connaitre du public parisien et de plonger dans le grand bain.
“J’ai compris que j’allais réaliser un rêve assez tard, je suis un fan de Selena Gomez”
Vous avez collaboré avec Camelia Jordana, JR et Marie S’infiltre plus récemment. Comment se font ces connexions ?
Camelia Jordana est une collègue, nous étions chanteurs et comédiens à la Villa Noailles ensemble. Etant aussi chorégraphe, on m’a confié le final du spectacle. Marie s’infiltre, c’est encore autre chose. Je suis chorégraphe et coach de danse pour elle, je travaille sur son dernier spectacle Culot, on prépare une tournée des Zeniths. Quant à JR, j’ai simplement participé à sa pièce à l’Opéra de Paris. A chaque fois, ce sont des expériences différentes.
Plus récemment, vous avez dansé avec Selena Gomez et Zoe Saldana dans le dernier film de Jacques Audiard : “Emilia Pérez”. Comment avez-vous vécu cette expérience ?
J’ai fait le casting il y a deux ans sans vraiment savoir dans quoi je m’embarquais. C’est seulement lorsque j’ai appris que j’étais retenu que j’ai su que j’allais danser avec Zoe Saldana. Ensuite, ils ont fait un casting parmi les danseurs pour savoir qui allait faire l’une des scènes les plus importantes avec Selena Gomez. Tout était très compartimenté. J’ai compris que j’allais réaliser un rêve assez tard, je suis un fan de Selena. C’était une aventure incroyable de plusieurs mois de tournage avec une équipe exceptionnelle et un chorégraphe de renom aux manettes en la personne de Damien Jalet. C’était fou à vivre !
"J’ai franchis les échelons petit à petit dans ma carrière, à force de travail et à une vitesse très saine."
Le film vous a permis de monter les marches du Festival de Cannes avec votre frère Nassim Lyes, qui est acteur. Cela fait quoi de monter les marches avec son frère ?
A Cannes, ce qui peut parfois déranger c’est le côté superficiel et « m’as-tu-vu ». J’avais déjà un l’occasion de chanter au Festival de Cannes avec John Travolta et une autre fois avec Eva Longoria mais là c’était différent puisque je montais les marches pour la première fois. J’étais stressé et le fait d’être avec mon frère cela a rendu la chose beaucoup plus facile, plus « humaine ».
Vous avez participé à la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de Paris, un événement diffusé partout dans le monde. Racontez-nous.
C’est une autre partie de mon métier qui est tout aussi magique et qui n’est pas au service de l’égo. J’étais comme noyé dans une foule de 200 danseurs, une lettre du message porté par le metteur en scène. Alexander Ekman a fait un travail dingue et monumental. Cela me tenait à cœur de participer à mettre en lumière un concours qui est un peu au second plan et tenter de faire une cérémonie d’ouverture aussi majestueuse que celle des J.O. Je suis très fier.
Vous êtes la tête d’affiche du spectacle Le Roi Lion, un show mythique de Broadway actuellement au Théâtre Mogador à Paris. Est-ce la consécration pour vous ?
Avoir le premier rôle dans un spectacle aussi important c’est juste génial. La boucle est bouclée. J’ai commencé au Théâtre Mogador il y a 10 ans en tant que doublure et là je joue Simba, la symbolique est très forte. C’est magique. J’ai franchis les échelons petit à petit dans ma carrière, à force de travail et à une vitesse très saine. Cela me permet de ne pas perdre pied. Tout cela arrive à point nommé, puisque je souhaite faire une pause après ce spectacle. J’ai été au service des histoires des autres et j’ai envie d’être au service de la mienne, me concentrer sur mes écris, mes créations, mettre plus d’énergie là-dedans.