Festival de la Biographie de Nîmes : Jean-Jacques Salgon, "un écrivain flâneur"

Né en Ardèche et établi à Nîmes, Jean-Jacques Salgon mêle avec finesse géographie, mémoire, histoire et autobiographie. Son nouveau livre, Le promeneur attentif. Nîmes & alentour, qu'il présente au Festival de la Biographie (il est présent le vendredi 24 janvier et dimanche 26 janvier dans l'après-midi) ne fait pas exception. Dans ses déambulations, il nous entraine notamment dans les rues de Nîmes. Davantage que des sites remarquables, ce sont des brèches dans le temps qu’en guide scrupuleux il nous indique. Son érudition est d’autant plus plaisante qu’il y mêle la fantaisie de l’imagination et l’humour de la formulation, ainsi que la tendre nostalgie d’un retour vers l’enfance. Interview avec l'auteur. 

À la fois personnel, historique et géographique, votre nouveau livre est surtout une invitation à la promenade dans notre ville et sa région. Comment pourriez-vous décrire cet ouvrage ?

Une ville est un condensé d’humanité et de mémoires. Je suis parti sur les traces de cette mémoire, celles des Hommes qui y ont habité mais aussi sur les traces de mes propres souvenirs. Pour moi, présent et passé ne sont pas séparés. Le titre résume assez bien le livre. C’est Bernard Wallet, éditeur nîmois, qui l’a trouvé faisant référence à un ouvrage de Robert Walser La promenade.

On croise des figures bien connues, Daudet, le poète Bigot, mais aussi d’autres personnalités qui ont séjourné à Nîmes comme Apollinaire ou George Sand. En vous lisant on a l’impression que la cité des Antonin était le centre du monde littéraire du XIXe siècle…

La notoriété du poète Jean Reboul, dont je parle longuement, y est pour quelque chose. Je pense aussi qu’il y avait à l’époque un autre rapport à la province. C’est en travaillant sur toutes ces figures littéraires que j’ai découvert que je vis dans une maison, rue Cart, dans laquelle a vécu le poète Antoine Bigot (défenseur de l'Occitan ndlr). Les marches que je foule tous les jours ont certainement été aussi foulées par les augustes semelles de Frédéric Mistral ! Ce sont aussi ces anecdotes que je raconte avec une volonté de transmettre une émotion et un émerveillement.

Avec vos balades, vous nous plongez également dans les inévitables origines romaines de Nîmes. Alors, à qui s’adresse ce livre ? Aux férus d’histoire ?

Évidemment il ne s’agit pas d’un guide touristique mais bien d’un travail littéraire qui incite à la promenade. Je n'ai pas de cible précise bien sûr mais on peut dire qu’il s’adresse à tous ceux qui aiment lire et flâner comme moi, qui suis un écrivain flâneur. J’aime penser au texte d’Apollinaire Le flâneur des deux rives, même si à Nîmes il n’y a pas de rivière mais les Jardins de la Fontaine.