David Walters : « J’ai un sacré souvenir de Nîmes »
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Le musicien globe-trotter est un artiste aux multiples facettes. Il présente son nouvel album « Soul Tropical » au théâtre Christian-Liger à Nîmes le jeudi 19 décembre à 19h. De quoi se réchauffer en cette période hivernale. Rencontre.
A l’âge de 21 ans vous décidez de mettre votre carrière de sportif de haut niveau de côté pour vous concentrer sur la musique. Pourquoi ?
J’ai arrêté à cause d’une blessure. Naturellement je me suis tourné vers la musique, j’en écoutais beaucoup et j’ai voulu en produire. J’ai acheté mon premier sampler. Au départ, c’était seulement une passion. Le lien qui existe entre la musique et le sport c’est la discipline, la régularité. Cela demande pas mal de travail, surtout lorsque l’on joue de plusieurs instruments. Ensuite, il y a aussi le côté mental. Dans la musique comme dans le sport il y a des hauts et des bas, des périodes de doute.
Vous avez beaucoup voyagé notamment en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud. Comment vos voyages ont nourri votre musique ?
Cela m’a fait prendre beaucoup de recul sur mon travail. J’ai rencontré énormément de musiciens des quatre coins du monde, j’ai échangé avec eux et je me suis nourri de ces rencontres. On se rend compte aussi que l’on a des clés communes. J’ai côtoyé des cultures différentes et c’est très enrichissant. Je pense que c’est l’un des plus beaux cadeaux que j’ai pu avoir dans ma carrière. La musique, cela raconte beaucoup d’une culture ou de l’histoire du monde. Dans la musique il y a plein de messages et de photographies de l’Histoire ou d’instants de vie.
Il est difficile de vous coller une étiquette, tant votre musique est métissée. Comment la décririez-vous ?
J’ai tendance à dire que je fais une musique afro-caribéenne parce que ce sont mes racines, ce sont rythmes que j’ai beaucoup travaillés. Mes influences sont également soul, funk et hip-hop, parce que c’est la musique que j’ai écoutée. L’intérêt, c’est de s’approprier tous ces courants et de faire quelque chose de singulier. J’aime les albums avec beaucoup de diversité, un album c’est un voyage. Ce qui donne ensuite l’unité, c’est la voix.
« L’intérêt, c’est de s’approprier tous ces courants musicaux et de faire quelque chose de singulier »
Ou trouvez-vous l’inspiration ?
Je suis très curieux, il y a énormément de bonne musique et encore plus aujourd’hui grâce à internet. Il y a de quoi de s’inspirer. Quand j’écris un album il y a un premier jet qui est très spontané. Je sors une trentaine de morceaux et puis je travaille en entonnoir, petit à petit cela se construit, se précise et j’ai une vision de là où je veux aller. Pour ma dernière sortie « Soul Tropical », je voulais donner une couleur particulière, faire passer un message précis. Il faut essayer de se réinventer à chaque album mais aussi ne pas se perdre.
Vous chantez tantôt en anglais ou en créole…
Le créole, c’est ma marque de fabrique, mon combat. Quand j’ai commencé à écrire, je n’imaginais pas une seconde que je pourrais trouver un public. C’était une démarche très personnelle, comme un carnet de voyage. Depuis petit, ma grand-mère de Martinique me parlait en créole ou en anglais, je pense que j’ai voulu la séduire et lui montrer que je n’oublie pas d’où je viens. C’est naturellement que j’ai écrit dans ces deux langues.
Avez-vous des souvenirs à Nîmes ?
J’ai un sacré souvenir de Nîmes, c’est resté dans ma mémoire. Pour la tournée de mon premier album « Awa », j’ai eu l’occasion de faire la première partie de Jamiroquai aux arènes. C’était en 2007 et à l’époque, j’étais seul avec mon sampler, ma guitare et ma voix. Les arènes étaient pleines et tout s’est merveilleusement bien passé. C’est l’une de mes meilleures expériences sur scène, c’était immense. Je reviens régulièrement voir des concerts aux arènes, c’est l’un des plus gros festivals en France avec une programmation incroyable.