Le Maire de Nîmes Jean-Paul Fournier : "Je serai au travail jusqu’au bout"

  • Grands projets

  • Vie municipale


Publié le 07 avril 2025 Article

Par Propos recueillis par Mathieu Lagouanère


Image

Le Maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier : "il me reste encore des choses à accomplir."
Photos Gilles Lefrancq

Le Maire de Nîmes est entré dans sa dernière année de mandat. Pour Vivre Nîmes, il fait le point sur les dossiers en cours. Interview.

Vivre Nîmes : Il vous reste une année de mandat. Dans quel état d’esprit l’abordez-vous ?

Jean-Paul Fournier : Avec beaucoup de motivation et une envie intacte ! Je suis en mairie tous les jours, tôt le matin, et je supervise tous les dossiers. J’ai passé 24 années dans le fauteuil de Maire. Il en reste une, en effet, puisque je ne me représenterai pas : je suis au travail et je le resterai jusqu’au bout. J’ai un contrat avec les Nîmois et, avec une équipe renouvelée à mes côtés, il me reste encore des choses à accomplir et j’y mettrai toute mon énergie, soyez-en assurés.

Ces 24 années à la tête de la Ville ont été ponctuées de nombreuses réalisations : de laquelle êtes-vous le plus fier ?

Il y en a beaucoup. L’inscription de la Maison Carrée sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, au terme de 20 ans de travail, restera pour moi comme un grand moment d’émotion. Mais je suis assez fier aussi du Musée de la Romanité, qui s’apprête à accueillir son millionième visiteur : un véritable succès alors que certains prédisaient l’inverse pour cet équipement. Je pourrais aussi citer la piscine Nemausa, la salle de concert Paloma, l’avenue Jean-Jaurès, la rénovation du secteur Arènes-Esplanade-Feuchères, la Halle des sports récemment… J’ai travaillé à transformer la ville, au profit de ses habitants. Tout cela compte beaucoup pour moi.

“H2 va offrir des retombées économiques nouvelles”

H2, le futur Centre des congrès, s’inscrit dans la lignée de toutes ces réalisations : est-il le projet phare de ce mandat ?

En termes de budget (près de 60M€), c’est en tout cas le principal. Son ouverture, avant la fin de l’année, va offrir des retombées économiques nouvelles à l’ensemble des acteurs liés au tourisme d’affaires mais aussi, plus largement, à tout le centre-ville, où j’ai souhaité son implantation. Deux nouveaux hôtels s’installent à proximité. C’est aussi tout un quartier qui se métamorphose autour de ce nouvel équipement emblématique, puisque le secteur est en train d’être rénové et piétonnisé, afin d’améliorer encore et toujours le cadre de vie des Nîmois et de redynamiser le centre-ville.

C’est dans cette logique que le secteur des Halles se transforme lui aussi, avec notamment l’arrivée attendue des Galeries Lafayette. Où en est le dossier ?

Les travaux, menés par la Socri, sont en cours pour les accueillir au sein du centre commercial de la Coupole. Les Galeries Lafayette ouvriront à l’automne. C’est une enseigne importante, connue à l’international, qui va booster le commerce de centre-ville ; nous avons travaillé longtemps pour réussir à la faire venir.

En parallèle, de nouvelles boutiques ouvrent aussi dans le secteur, que nous sommes en train de rénover entièrement, dans la poursuite des actions engagées en faveur de l’embellissement du cœur de ville, avec notamment la piétonnisation de la rue Guizot. Viendra plus tard le chantier de nos Halles, qui en ont bien besoin : je l’ai initié, les pistes sont lancées pour une rénovation complète en 2030 ; ce sera à mon successeur de boucler ce projet.

“Pissevin, Valdegour… Aujourd’hui, ces quartiers sont en train de changer de visage”

Les quartiers périphériques ne sont pas oubliés, avec le Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU), qui est entré dans sa phase opérationnelle…

En effet. Le foudroyage des tours Matisse ce 6 avril en est le symbole. Avec la démolition des anciens locaux de Carrefour Market, des tours Grand et Petit Pollux et Avogadro, des viaducs Puccini et Urtrillo ou de la galerie Wagner, en cours, le quartier Pissevin-Valdegour est en pleine mutation.

Nous démolissons et nous bâtissons, aussi, avec la pose de premières pierres dans les semaines à venir pour des immeubles neufs, le repositionnement de la ferme-école et, à plus long terme, la construction d’une nouvelle école ainsi que l’implantation d’une nouvelle médiathèque (en attendant, une médiathèque provisoire ouvre cette année).

Des opérations de renouvellement urbain sont aussi en cours au Chemin-bas d’Avignon et au Mas-de-Mingue (où la nouvelle crèche ouvrira en janvier). Au Clos-d’Orville, l’école Léo-Rousson ouvre ce mois-ci dans des bâtiments modèles, à la pointe du développement durable… Tout cela, dans le cadre de l’Anru, a été très long à mettre en œuvre mais aujourd’hui, ces quartiers sont en train de changer de visage.

Image

Jean-Paul Fournier : "La Ville fait énormément pour la sécurité"

Y demeure la question de la sécurité. Que fait la Ville ?

Elle fait énormément ! Même si je rappelle que la sécurité est une mission régalienne de l’État ; face aux trafics et aux violences qui gangrènent nos quartiers, nous avons besoin de davantage d’engagement de sa part. J’ai à nouveau invité le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, que je connais bien, à venir me rencontrer sur ce sujet.

Mais nous ne sommes pas inactifs, loin de là. La ville engage près de 10 M€ par an pour répondre aux attentes de la population en termes de sécurité et de tranquillité. Les policiers municipaux étaient 74 en 2001, lors de mon élection ; ils seront 200 en 2026 et la vidéoprotection pourra s’appuyer sur un réseau de 700 caméras. Grâce au recrutement de 30 agents supplémentaires en ce moment, nous sommes en train de créer une unité spéciale de lutte contre les nuisances et de doter la brigade environnement de davantage de personnels pour lutter contre les incivilités comme les dépôts sauvages.

Un sujet plus léger : la prochaine Feria de Pentecôte. Comment s’annonce-t-elle ?

Nous venons de dévoiler l’affiche, que j’ai choisi de confier à Jules Milhau, un jeune artiste nîmois de 24 ans très prometteur, qui a déjà exposé à la biennale de Venise, à Lisbonne… Elle est très réussie. Côté festif, j’ai fait le choix de ne pas réduire la voilure sur les animations. C’est ainsi que cette année la Feria débutera le mercredi soir.

Parc Jacques-Chirac : "J’y mets toute mon énergie"

Un mot enfin sur le parc Jacques-Chirac, l’un des grands projets du mandat. Verra-t-il le jour avant votre départ ?

J’espère que je pourrai lancer ce projet mais, malheureusement, ce n’est pas moi qui l’inaugurerai. Je rappelle qu’il s’agit de la requalification des anciennes Pépinières Pichon en un vaste parc urbain de 14,5 ha qui portera le nom de Jacques Chirac, en hommage à ce grand président de la République. J’ai refusé d’urbaniser cette parcelle, afin d’en faire un lieu de promenade, de détente et de loisir pour les Nîmois.

Nous enchaînons les difficultés liées à des contraintes environnementales imposées par l’État. Mais nous ne lâchons pas le morceau, j’ai encore écrit récemment pour relancer le dossier, j’y mets toute mon énergie. Sur ce point aussi, je continue à me battre.