En images : découvrez le projet de nouveau conservatoire de Nîmes
Culture
L’architecte Rudy Ricciotti assurera la conception du nouveau conservatoire à rayonnement départemental de Nîmes, place des Carmes. Les travaux seront achevés courant 2029.
C'est donc le projet conçu par Rudy Ricciotti qui a été retenu pour la réalisation du nouveau conservatoire de Nîmes, place des Carmes, dans le bâtiment qui héberge aujourd'hui et jusqu'à la fin de l'année une partie de l'université (filières scientifiques). Conçu pour l'apprentissage et la diffusion de la musique, de la danse et du théâtre, disciplines réunies sur un même et unique site, le projet a pour ambition d'offrir un meilleur confort d'usage à tous les utilisateurs.
“Avec Rudy Ricciotti, que nous connaissons ici comme aficionado, Nîmes fait encore appel à un grand nom de l’architecture mondiale, souligne le Maire Jean-Paul Fournier. Il signe un projet novateur et respectueux de la façade historique du bâtiment des Carmes. D’ici 2029, le conservatoire de musique, de danse et d’art dramatique, installé aujourd’hui sur trois sites, sera réuni devant la Porte Auguste. Les élèves, les enseignants et les agents administratifs pourront ainsi bénéficier d’un cadre de travail exceptionnel à l’est du centre de ville. A l’orée 2030, un nouveau pôle culturel verra donc le jour au cœur de la cité.”
Un conservatoire pour trois arts : musique, danse et théâtre
Le conservatoire, à rayonnement départemental, sera accueillant, ouvert, vitrine de la culture. “Ce sera un futur phare culturel de la Ville de Nîmes, annonce Sophie Roulle, Adjointe déléguée à la Culture. Cela, grâce à réhabilitation importante, dans un secteur qui en a besoin, en bordure des quartiers Richelieu et Gambetta : cet équipement va recréer des flux vers les quartiers est du centre-ville.”
Associés à la consultation dans le cadre du dialogue compétitif, élèves, professeurs et publics extérieurs y trouveront des espaces fonctionnels et conviviaux à la fois formels et informels. L'endroit développera en effet des activités et espaces ouverts aux publics extérieurs, en particulier autour de la diffusion (concert, spectacle, etc.) mais aussi autour de moments de convivialité, d’espaces de travail, d’espaces de création et de résidence, en partenariat avec les autres équipements culturels de la ville et du territoire. Il sera conçu comme un équipement confortable pour tous : à la fois sur le volet acoustique mais aussi plus globalement sur la notion de confort dans le sens de commodité et d’habitabilité.
Un parti pris architectural ambitieux : l’insertion dans l’existant
“Nous allons reconstruire un bâtiment sur lui-même : c'est aussi un choix écologique”, poursuit Sophie Roulle. Les attentes de la Ville pour le nouvel équipement se sont attachées au respect de la façade patrimoniale, la redynamisation des façades latérales (rue Séguier et jardin du bâtiment Foster), la lecture transparente de l’établissement par rapport au centre-ville (ouverture factuelle de l’établissement sur la Ville).
La procédure de dialogue compétitif de maitrise d’oeuvre engagée a permis à la Ville de Nîmes de définir et de développer un projet de nature à répondre au mieux à ses besoins. Deux tours de dialogues ont été nécessaires à cette procédure. Ce sont sur ces bases que les trois candidats ont été invités à remettre une offre. L’analyse de chacune de ces offres dont le critère principal a reposé sur la qualité architecturale des projets et surtout sur les qualités fonctionnelles et d’usages des propositions a placé le projet de l’Agence d’architecture Rudy Ricciotti en tête du classement des trois projets présentés.
D’un point architectural l'insertion urbaine est un véritable challenge. "C’est une aventure à risque, une grande responsabilité, souligne Rudy Ricciotti, lors de la conférence de presse de présentation du projet, ce mardi en mairie de Nîmes. L’opération est très complexe, très difficile. Nous allons réaliser un travail “en taupe”, en gardant la façade principale, les fondations, les structures, les murs porteurs…"
"Le projet répond à un site chargé d’histoire par une inscription respectueuse, subtile, poursuit l'architecte. La façade historique, soigneusement conservée, devient le socle d’une surélévation légère et moderne, qui élève le bâtiment tout en maintenant l’équilibre du paysage urbain. Cette extension, réalisée dans des matériaux tels que le métal, le bois et le verre, est enveloppée d’une peau de lamelles en zinc. Ces éléments reprennent les rythmes et gabarits des bâtiments voisins, tout en affirmant une modernité discrète. L’approche visuelle du bâtiment se décline en trois séquences clairement identifiables. La première, marquée par la façade historique, symbolise la mémoire. La deuxième partie s’ouvre sur la vie du conservatoire, avec des percements généreux, rythmés de grands piliers massifs en pierre. Tandis que la dernière partie, plus réservée, dévoile un rythme plus dense, adapté aux usages privés."
Un espace d’apprentissage et de diffusion
Le programme porte sur 3616 m² de surfaces utiles où les capacités de l’existant sont optimisées, dans une démarche de développement durable et de maîtrise des coûts. Le projet prévoit également la création d'un auditorium afin d'accueillir des jurys, des représentations ou des répétitions. Doté de 220 places avec des équipements scénographiques et une arrière-scène, il permettra de faire rayonner les pratiques du conservatoire au niveau départemental. Les musiques actuelles resteront en lieu et place à Paloma.
La restructuration des parties intérieures du bâtiment et de son enveloppe seront repensées. Le conservatoire, à rayonnement départemental, sera accueillant, perméable, vitrine de la culture. “L'un des challenges est de réussir à desservir en lumière naturelle tous les espaces de travail, souligne Rudy Ricciotti. Ce n'est pas un endroit obscur, pas un couvent, un séminaire…”
Equipement convivial pour les élèves, les professeurs et pour les publics extérieurs, il fera aussi la part belle aux espaces de rencontre et de convivialité formels et informels. Il développera des activités et espaces ouverts aux publics extérieurs, en particulier autour de la diffusion (concert, mini-scène, spectacle improvisé, performances) mais aussi autour d’expositions, de moments de convivialité, d’espaces de travail, d’espaces de création et de résidence, en partenariat avec les autres équipements culturels de la ville et du territoire.
Côté calendrier : la première phase consiste en le déménagement de l'université vers le site de Hoche, en rénovation, avant la rentrée 2025. A terme, l'ouverture de ce nouveau conservatoire va permettre en les rassemblant de libérer trois lieux : ceux de la Prévôté, de Fernand-Pelloutier et la salle Marguerite-Long du musée du Vieux-Nîmes (qui, elle, entre dans le futur projet de musée du textile et de denim). “Au-delà de l’énergie, la Ville va ainsi réaliser des économies de fonctionnement”, note Pascal Gourdel, Adjoint aux Finances.
Le conservatoire à rayonnement départemental de Nîmes réunit aujourd'hui 1000 élèves, 60 professeurs et concerne près de 6000 Nîmois. Le coût global du projet avoisine les 30 M€ TTC.
L'histoire des Carmes
Le bâtiment d’origine est un théâtre de style “Renaissance” construit au milieu du XIXe siècle. Incendié par deux fois avant la fin du XIXe siècle, il sera reconstruit quasi entièrement, à l’arrière de sa façade patrimoniale, pour accueillir le grand magasin « Paris-Nîmes » à l’aube du XXe siècle.
Après 1945, le grand magasin prend le nom des “Dames de France”. Il ferme en 1986, laissant place à une galerie d’antiquaires. A la fin des années 1990, le site est à nouveau totalement rasé mais sa façade baroque conservée pour implanter l’Université des Carmes (filières scientifiques). Le bâtiment actuel a été livré autour de l'an 2000.