L'ACTUALITÉ DE LA VILLE DE NÎMES

L'ACTUALITÉ DE LA VILLE DE NÎMES

Les équipes de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont fait des découvertes rue de Beaucaire à Nîmes. Ce chantier de fouilles sera ouvert au public samedi 13 avril.

En préalable à la construction d’une résidence de logements sociaux par l’office Habitat du Gard, les archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) réalisent actuellement une fouille au 45-49 rue de Beaucaire à Nîmes. Les scientifiques sont sur place depuis janvier et y resteront jusqu’au 14 juin. Couvrant une superficie de 1 484 m², le site révèle déjà de nombreux vestiges datant de la période antique.

Voies romaines

Durant l’époque romaine, la voie Domitienne constituait l’un des principaux accès à Nîmes et pénétrait dans l’agglomération par la porte d’Auguste. Un axe routier bien connu qui reliait l’Espagne à l’Italie. Mais ce nouveau site archéologique de la rue de Beaucaire a révélé l’existence d’une deuxième et importante voie, mesurant 15 mètres de large, qui s’oriente vers Grézan et donc dans une direction distincte de la voie Domitienne.

Des traces d’une voie romaine jouxtant la voie Domitienne ont été retrouvées


Composé de chaussées successives, l’usure et l’entretien y sont représentés par des ornières et des réparations effectuées avec des pierres et des éclats calcaires. « Tout comme la voie Domitienne, son origine remonte à la fin du IIe et I er siècle avant J.-C, comme en attestent de nombreux fragments de céramique et d’amphores écrasés à plat sur la voirie la plus ancienne », explique Marie Rochette, archéologue et responsable de ces fouilles pour l’Inrap.

« Cette seconde voie est une vraie découverte. Elle est peut-être un indice de la forte volonté de romaniser la Gaule narbonnaise »

Yves Breuil, Directeur adjoint scientifique et technique à l’Inrap

Une quinzaine de vestiges funéraires

Des implantations funéraires, datant entre les IIe et Ier siècle avant J.-C. et le courant du IIe siècle après J.-C., s’échelonnent aux abords de cette voie et de la voie Domitienne. Elles soulignent la vocation funéraire de ce secteur péri-urbain dans l’Antiquité et du caractère attractif de ces deux axes de circulation.


« La pratique de la crémation est majoritaire. Elle est réalisée sur des bûchers dont plusieurs exemplaires ont été mis au jour. Trois sont construits avec des moellons de calcaire ou des pilettes en terre cuite. Les autres sont creusés dans le sol. Après la
crémation, les ossements brûlés sont recueillis, puis déposés dans une tombe. Celle-ci peut être aménagée directement dans le bûcher ou dans un petit creusement annexe »
, explique Marie Rochette, archéologue et responsable de ces fouilles pour l’Inrap.

Les ossements sont placés dans un vase ou dispersés sur le fond de l’excavation. Ils sont souvent accompagnés d’objets personnels ayant pu appartenir au défunt. Des vases en verre et en céramique, ainsi que des lampes sont également déposés dans les tombes, témoignant de l’importance des rites et du banquet funéraire.

Journée portes ouvertes

Ce chantier archéologique ouvre ses portes au public le samedi 13 avril. Une occasion unique de découvrir l’histoire enfouie du quartier et des pratiques funéraires antiques romaines. Des visites guidées animées par les archéologues de l’Inrap seront donc proposées gratuitement, sur réservation. Elles auront lieu toutes les 30 minutes, avec une durée de 45 minutes, de 10h à 12h (dernier départ) et de 14h00 à 16h30 (dernier départ). Informations pratiques et réservations : https://urlz.fr/q2d9

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