Étaliers, clients ou agents de la Ville, ils vivent et font vivre les Halles au quotidien. Galerie de portraits.
Retrouvez-ci-dessous nos portraits mais aussi notre vidéo sur « Les Halles de Nîmes aujourd’hui ».
Magaly Ribière, crème de la crème
En 1980, Paul Ribière reprend la crèmerie de la rue des Greffes, ancienne de près d’un siècle. Amoureux des Halles, il se recentre ensuite sur le marché couvert. Il y acquiert un étal plus grand, allée de la Muscade, aujourd’hui tenu par sa fille, Magaly. « J’ai repris les rênes de l’entreprise familiale mais mon père n’est jamais loin. Il passe tous les jours faire son petit tour. Cela va faire 19 ans que nous avons cet étal aux Halles de Nîmes, ainsi qu’un laboratoire en sous-sol. J’y suis dès 5 heures pour fabriquer les flans ou les mousses au chocolat. »
Quant aux très prisés chantilly et fromage blanc, la crémière les prépare devant le client. « L’appareil a mon âge, il date de 1974 ! On se connaît bien lui et moi », s’amuse Magaly. Et pour le secret de fabrication de la fameuse chantilly, devenu l’un de produits phares des Halles ? « Il n’y en a pas, une crème fleurette de qualité, du sucre et de la vanille. Notre savoir-faire et l’amour du métier font le reste. »
Marc Barrard, la voix de l’enfance
ll y suivait sa mère, lorsqu’il était enfant. « Je me souviens qu’il y avait un marchand de fruits exotiques, raconte Marc Barrard, 64 ans. Il avait des mangues ! À l’époque, c’était extraordinaire. On regardait mais on n’achetait pas, c’était trop cher pour nous. »
Le chanteur lyrique, qui s’est produit sur toutes les scènes du monde, est toujours resté fidèle à ses chères Halles de Nîmes, où son oncle tenait un étal de primeur et où il vient au moins une fois chaque semaine remplir le cabas. « C’est comme un petit village, en plein centre-ville, l’ambiance est chaleureuse, apprécie le baryton. Même si c’est peut-être un peu moins populaire qu’avant. »
Vincent Vergne, affiné sur place
Ses parents, Stéphane et Michèle, y ont créé la fromagerie familiale en 1977. L’année de naissance de Vincent Vergne. « Je suis un enfant des Halles, c’est toute ma vie ou presque », glisse l’actuel président du Comité de promotion, de développement et de défense du lieu, l’association qui représente les professionnels.
« Elles ont toujours gardé cette ambiance de marché : depuis des générations, on y vient pour faire ses courses, manger un morceau mais aussi pour rencontrer du monde et discuter, cet aspect social est très important, constate le Meilleur ouvrier de France (2019). Si l’âme des Halles est toujours bien vivante, c’est grâce bien sûr aux étaliers mais aussi aux Nîmois qui les fréquentent. On y est
tous très attachés. »
« Zaza », gardienne du temple
Élisabeth Rivera, dite « Zaza », travaille comme agent contrôleur dans les Halles pour le compte de la Ville depuis 2019, après 12 années passées sur les marchés en plein air. « Mis à part le toit sur la tête, c’est plus ou moins les mêmes missions, la même ambiance, le même relationnel. »
Pour elle, les journées commencent à 6h. Son rôle principal : faire respecter le règlement intérieur établi lors des commissions paritaires avec les étaliers. « Il faut par exemple impérativement que les allées soient totalement débarrassées à 10h, et, s’il faut mettre la main à la pâte, je le fais. »
Dans le temple nîmois de la gastronomie, « Zaza » entretient des liens particuliers avec les étaliers : pour se faire respecter et faire respecter les règles, mieux vaut être apprécié. « Je prends du temps avec eux. Ils me font remonter leurs petits problèmes du quotidien et j’essaie de les régler le plus rapidement possible. Ils ont tous mon numéro personnel et cela arrive qu’ils m’appellent jusqu’à 20h. »
Najim Boudal, primeur haut en couleurs
Derrière son bel étal de 16 m de long, allée de la Muscade, Najim Boudal et son équipe disposent avec habileté des centaines de fruits et légumes chaque matin, pour une palette de couleurs dont les tons varient au gré des saisons. Une ambiance chaleureuse, presque amicale, se dégage de cet étal, acquis en 2008 par le primeur.
« Tout jeune, j’ai fait un stage aux Halles et j’ai tout de suite accroché. J’ai été vendeur en fruits et légumes pendant presque 10 ans, et dès que j’ai pu, j’ai cherché à m’installer ici. » Sa clientèle est large, jeunes et moins jeunes, pressés et plus réfléchis, connaisseurs et profanes, mais ils ont tous un point commun : la fidélité. « J’ai la chance d’avoir une clientèle d’habitués avec qui j’ai plaisir à discuter. Ils me font confiance sur la qualité et le prix des produits, tout comme les restaurateurs du coin que nous livrons tous les jours. »
Comment seront célébrés les 140 ans des Halles ?
Jusqu’au temps fort de l’anniversaire à proprement parler en novembre, et même après, nous avons prévu tout un programme d’événements et d’animations toute l’année. Il fallait marquer le coup !
Les Halles sont le ventre de notre ville, elles sont une institution pour les Nîmois qui viennent y chercher à manger mais pas seulement. C’est un lieu de rencontre, de partage. Elles ont une âme, qu’elles ont su conserver tout au long de leur histoire. Et la Ville veille à ce que cette âme ne disparaisse pas.
Justement, quel y est le rôle de la Ville ?
Elle est propriétaire des lieux. Elle y assume la sécurité, la maintenance et l’entretien, elle se prononce sur les candidatures de nouveaux étaliers, dans le respect de la répartition des « fourchettes » et veille à la bonne présentation des bancs.
La mairie gère aussi l’animation des lieux, en concertation avec les étaliers, représentés par quatre élus au sein d’une commission paritaire. De manière globale, on travaille avec eux dans le dialogue.