Halles de Nîmes : 140 ans d’Histoire dans le rétro
Patrimoine
Halles de Nîmes
Depuis 1884, les Halles de Nîmes sont le cœur battant du centre-ville nîmois et ont traversé les époques, en conservant une qualité et une convivialité qui les caractérisent encore aujourd’hui.
Les Halles de Nîmes naissent à l’ère des inventions révolutionnant le quotidien des Français : la vapeur, l’électricité, le chemin de fer, les débuts de l’aviation ou les premiers essais de téléphone. La population urbaine s’accroît de façon conséquente. Une refonte des centres-villes est en marche.
C’est à cette époque que les marchés couverts voient le jour. À Nîmes, des marchés permanents ont leurs quartiers place Belle-Croix, place aux Herbes pour les fruits et légumes, place du Chapitre pour les poissons et de l’Oratoire pour les bestiaux. Il existe déjà un marché couvert vers 1860 sur la place du Chapitre mais la vétusté de sa toiture pousse l’équipe municipale vers un nouveau projet. Le 22 mars 1881, elle entérine finalement le choix de l’emplacement actuel des Halles, plus vaste et plus central.
Chantier des Halles de Nîmes : les choses vont très vite
Le projet est confié à John Monod et Félix Beaujouan, architecte et ingénieur parisiens. La réalisation des Halles est déclarée d’utilité publique. Un an de chantier seulement est nécessaire pour changer le cœur du centre-ville nîmois. Commencés le 20 octobre 1883, les travaux sont achevés fin octobre 1884. Une véritable prouesse, quand on imagine que l’acheminement des matériaux se fait encore par traction animale et que les moyens techniques sont rudimentaires.
La première configuration en 1884
284 bancs répartis ainsi : 44 bouchers, 30 poissonniers, 40 volaillers, 50 fromagers, 10 fleuristes, 40 fruitiers, 30 jardiniers et 40 marchands de produits divers. Sans oublier « les marchands des quatre saisons qui s’installent sur les trottoirs. Ils payent tous un droit de place. » Les abonnements peuvent être souscrits pour un jour, un mois ou un an. Les prix varient de 0,50 à 1,50 franc par jour, de 15 à 45 francs par mois et de 180 à 540 francs par an.
Les Halles de Nîmes bâties en seulement un an
L’inauguration par le maire, Ali Margarot, est célébrée le dimanche 9 et le lundi 10 novembre 1884. Pendant près de trente ans, de 1884 à 1914, les Halles de Nîmes vivent dans la douceur de la « Belle Époque ». Mais les décennies suivantes, les guerres successives vont mettre à mal la quiétude du commerce et du ravitaillement (ticket de rationnement, difficulté d’approvisionnement…).
La Ville est officiellement libérée le 25 août 1944 par la Résistance nîmoise. Les Halles reprennent une activité normale à partir de 1947. Après la Libération, l’Europe vit les « 30 glorieuses ». Des années prospères pour le commerce mais difficiles pour les étaliers. Le tout-à-l’égout n’est pas encore réalisé, la circulation dans le centre est anarchique, l’hygiène plutôt précaire et les persiennes du bâtiment se dégradent. Un étalier témoigne : « En hiver, nous avions les mêmes températures qu’à l’extérieur. Il faisait parfois plus chaud dans les frigos. »
La construction des « Halles-parking » dans les années 60-70
Les premiers problèmes de stationnement apparaissent vers 1963 avec le développement populaire de l’automobile. Le syndicat des étaliers participe alors à la mise en place d’un plan de circulation avec les municipalités Tailhades et Jourdan. Ensemble, ils construisent le nouveau projet des « Halles-parking ». Les étaliers sont déménagés pendant deux années dans le tout nouveau parking souterrain de l’Esplanade, baptisé sur cette période « le marché des arènes ». « La facilité d’un parking tout proche faisait ses preuves. Ce fut un réel bonheur de réintégrer les Halles le 7 mai 1973 et de retrouver nos clients ébahis par nos nou- veaux locaux », témoigne alors le fromager Fernand Prat, l’un des piliers des Halles pendant plus de 50 ans.
En 1983, Jean Bousquet devient Maire de Nîmes et entreprend une rénovation du centre de la ville. De 1988 à 1991, les architectes Wilmotte et Fontès rénovent les Halles. Les travaux de la Coupole, accolée aux Halles, démarrent en Les premiers problèmes de stationnement apparaissent vers 1963 avec le développement populaire de l’automobile. Le syndicat des étaliers participe alors à la mise en place d’un plan de circulation avec les municipalités Tailhades et Jourdan. Ensemble, ils construisent le nouveau projet des « Halles-parking ».
Les étaliers sont déménagés pendant deux années dans le tout nouveau parking souterrain de l’Esplanade, baptisé sur cette période « le marché des arènes ». « La facilité d’un parking tout proche faisait ses preuves. Ce fut un réel bonheur de réintégrer les Halles le 7 mai 1973 et de retrouver nos clients ébahis par nos nouveaux locaux », témoigne alors le fromager Fernand Prat, l’un des piliers des Halles pendant plus de 50 ans.
Elle est inaugurée le 14 octobre 1992 avec 50 boutiques dont de grandes enseignes comme la Fnac ou Mc Donald’s.
Au début des années 2000, les sous-sols, où sont abrités les stocks et les ateliers, font l’objet d’une rénovation de fond, pour se mettre aux normes d’hygiène et de respect de la chaîne du froid. Plus récemment encore, en 2013, de grands travaux sont effectués : la climatisation du lieu, le système de sécurité, l’éclairage et la signalétique intérieure sont modifiés. Un apport considérable en termes de confort et d’esthétique. En 1998, Stéphane Vergne, alors président de la commission paritaire des Halles, avait obtenu un renouvellement des baux qui lient les étaliers à la Ville, propriétaire des murs. La convention court jusqu’en 2029.