Nîmes : les insolites du patrimoine
Patrimoine

Bien sûr, il y a la Maison carrée, les arènes... Mais Nîmes regorge aussi de petits trésors ou curiosités. Et si on laissait un peu le smartphone dans la poche, et qu’on levait les yeux, lorsqu’on arpente les rues de la ville ?
Les pinceaux mystères de l'artiste FOA
Pour l’instant, ils sont au nombre de quatre, dans le seul quartier Gambetta. Mais ils devraient se multiplier dans les semaines qui viennent sur les murs de la ville... D’où viennent ces mystérieux pinceaux d’une trentaine de centimètre fixés au sommet d’une trace colorée ? Ils sont l’œuvre originale de l’artiste Foa, illustrateur et graffeur nîmois fidèle de l’Expo de ouf !. « Le pinceau, c’est l’outil premier de la fresque, qui n’a jamais changé depuis des millénaires, explique Yann Hostingue (son nom, à l’état civil). Il est symbolique. » Foa a lui-même créé un moule en matière composite dans lequel il peut reproduire le modèle à l’infini, en plâtre, en résine ou en béton, selon la destination et l’usage. Récemment, à l’occasion du 30e anniversaire de la Fondation internationale pour les monuments romains de Nîmes, il en a fabriqué une série, dorée à la feuille d’aluminium et qui tient à la verticale. « Ce pinceau, dit-il, c’est ma signature. »
Foa expose du 7 au 16 mars au 14, quai de la Fontaine.

Le chat perché du square Antonin
À l’angle du boulevard Gambetta et du square Antonin, sur le balcon d’un appartement situé au dernier étage d’un immeuble, un chat semble observer les passants. Immobile. S’il paraît réel au premier coup d’œil, il s’agit en effet d’une statue. Une œuvre qui reprend la silhouette exacte d’un félidé qui avait l’habitude de s’installer ici : beaucoup de Nîmois le connaissaient… Le chat est décédé début 2011 : pour lui rendre hommage, ses propriétaires ont édifié cette statue à l’endroit même où il aimait s’installer pour contempler le paysage et les gens.

Des signes et des lettres sur le lycée Alphonse-Daudet
Construite entre 1887 et 1889 par l’architecte Auguste Auguières, l’horloge du lycée Alphonse-Daudet, face aux arènes, comporte plusieurs allégories en tout genre. Les plus originales se trouvent sur l’arcade supportée par deux colonnes, au-dessus de l’horloge. Encore visibles malgré l’usure du temps, les 12 signes du zodiaque y sont représentés. Par ailleurs, au pied de l’établissement, dans le soubassement, au début de la rue Jean-Reboul, les lettres L et N ornent les grilles qui protègent les sous-sols du bâtiment. Il faut revenir à l’origine du lycée nîmois, aménagé entre 1883 et 1888, pour comprendre ce que veulent dire ces lettres. À cette époque, l’établissement s’appelait « Lycée National ». Ce sont donc les initiales du premier nom du lycée. Ce n’est qu’en 1966 qu’il prit le nom d’Alphonse-Daudet.
Le toit compagnonnique de l’Ilot Littré
Au numéro 3 de la rue Boucarié, dans le quartier de l’Ilot Littré, les curieux peuvent observer une porte sur laquelle ont été fixés une équerre et un compas que l’on retrouve sur le linteau avec les lettres UCDDU qui signifient Union compagnonnique des devoirs unis. Le petit toit qui se trouve à l’angle des rues Boucarié et du Grand Couvent est une œuvre d’un compagnon du Tour de France effectué en 2009.

Invader envahit les rues de Nîmes
Invader, Franck Slama de son vrai nom, est un artiste de rue français connu pour ses mosaïques installées depuis 1996 sur les murs des villes du monde entier et notamment à Nîmes. Elles font généralement référence aux jeux d’arcade ou plus généralement à la pop culture. Levez les yeux et vous en apercevrez dispersés un peu partout dans le centre-ville : au plan de l’Aspic, place de la Calade, sur le boulevard Talabot ou encore sur l’Esplanade. Pour une véritable chasse au trésor et pour collectionner les mosaïques urbaines d’Invader, téléchargez l’application mobile « FlashInvaders ».

Alain Delage, promeneur curieux
« Le seul diplôme que je rêverais d’avoir, dit-il, c’est une licence ès curiosités. » Dans son Guide secret de Nîmes (2019, éditions Ouest-France, toujours disponible), Alain Delage brosse un portrait insolite de la ville, en parallèle de la grande Histoire. Empreintes discrètes, énigmes et mystères ou singuliers témoignages y sont relevés par dizaines. « En fait, j’aime dénicher des détails », explique l’auteur arrivé à Nîmes voilà quatre décennies. Sa méthode ? « Pas de portable, pas de musique dans les oreilles. Quand je marche dans la rue, je prends le temps de regarder. »