Marco La Via : le Nîmois qui travaille avec Deneuve et Scorsese

  • Nîmois c’est vous


Publié le 17 février 2024Article

Par Yann Benoit


Nîmois d’adoption, Marco La Via est un jeune réalisateur de talent qui compte déjà deux longs métrages à son actif. Son film « Au fil des saisons », coréalisé avec Hanna Ladoul, sort en salle le 21 février. Interview.

Bio express

  • 1990 : né à Santa Barbara (USA)
  • 1996 : s’installe à Nîmes avec sa famille
  • 2006 : étudie au lycée Daudet
  • 2010 : entame des études de journalisme
  • 2012 : coréalise le documentaire « Le Populisme au féminin »
  • 2013 : déménage à Los Angeles
  • 2016 : réalise le court-métrage « Diane from the moon », prix du public au Festival du film lesbien et gay de Seattle
  • 2018 : coréalise « Nous les coyotes », présenté lors du 71e Festival de Cannes
  • 2024 : coréalise « Au fil des saisons »

Quel est votre lien avec la ville de Nîmes ?

Ma mère est française et mon père est américain. Ils ont décidé de s’installer à Nîmes lorsque j’avais 6 ans. C’est la ville où j’ai grandi. Je faisais du skateboard, de la guitare et j’ai commencé à faire mes premières vidéos ici. Je suis passé par le lycée Daudet avant de me lancer dans des études de journalisme à Cannes. Nîmes est une ville très inspirante et j’espère qu’un jour elle sera le décor de l’un de mes films.

 Nîmes est une ville très inspirante et j’espère qu’un jour elle sera le décor de l’un de mes films.

Comment s’est passé votre expérience en école de journalisme ?

Je me suis vraiment épanoui. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à m’intéresser au documentaire, notamment grâce au Gardois et documentariste renommé Joël Soler. Il m’a beaucoup appris. A l’école, j’ai aussi rencontré Hanna Ladoul, ma compagne, avec qui nous avons réalisé le documentaire « Le Populisme au féminin ».

Comment êtes-vous passé du journalisme au cinéma ?

Pour Hanna et moi, ce n’était pas une opposition mais une suite logique. Le point commun entre le journalisme et la fiction, c’est le fait de raconter une histoire. Il y a un côté anthropologique dans nos films et dans nos documentaires, on suit un personnage. Il y a aussi un côté social et politique, on traite souvent de sujets actuels comme la précarité des jeunes dans notre premier film « Nous les coyotes », le néo-ruralisme dans « Au fil des saisons ». D’ailleurs, nous continuons à réaliser des reportages. Aller sur le terrain, c’est aussi une source d’inspiration pour nos fictions.  

Pourquoi ce choix de Catherine Deneuve dans le rôle principal ?

C’était pour nous une évidence. Elle joue une Française dans un casting entièrement anglophone. Catherine Deneuve incarne pour nous la France. On a écrit le scénario pour elle est c’est la première personne à qui nous avons demandé de rejoindre l’aventure. C’était juste avant le Covid et elle n’a jamais lâché le projet. Nous lui en sommes très reconnaissants.

Autre tête d’affiche : Martin Scorsese, à la production. Comment s’est fait la rencontre ?

L’un de nos productrices le connaît. C’est comme cela que nous avons pu lui envoyer le scénario de « Au fil des saisons » et il a beaucoup aimé. Au départ, on s’est demandé pourquoi. C’est quand même très loin de son cinéma. En écoutant ses interviews, on s’est rendu compte qu’il aimait les relations mère-fille, c’est pour lui un sujet inépuisable et intriguant. C’est certainement cet aspect qui l’a intéressé dans notre film. Il a eu un vrai rôle artistique sur le projet, dans le sens où il nous a fait des notes sur le scénario et sur le montage, tout au long de la réalisation.