Le commerce à Nîmes, c’est toute une histoire
Commerce
Nîmois c’est vous
Un ouvrage passionnant retrace l’aventure du commerce à Nîmes, depuis l’Antiquité à nos jours. Produits emblématiques de la cité, marchands et commerçants remarquables, des histoires de vie et de lieux surprenants, joliment illustrés à aquarelle.
Francine Cabane, Danièle Jean et Camille Penchinat ont une nouvelle fois unis leur talent pour conter l’histoire de Nîmes à travers sa vie marchande : « Nîmes, la grande aventure du commerce ». Deux ans de travail auront été nécessaires pour peaufiner dix chapitres et 150 illustrations. « L’idée a surgi au cours d’un dîner. Deux commerces historiques venaient de fermer leurs portes, la Cité et Vasserot, et une vague de souvenirs et d’anecdotes nous sont revenues. Ce n’est pas un livre nostalgique. Il s’agit au contraire d’une ode au petit commerce nîmois qui a toujours su se réinventer au fil des siècles et qui continuera d’exister », expliquent avec affection les autrices.
Il est vrai que Nîmes a une tradition de commerce exceptionnelle, grâce d’abord à sa situation géographique, aux richesses de ses terres et au talent certain de ses habitants. Une tradition qui prend naissance grâce au dur labeur des charbonniers, bûcherons, herboristes ou encore des premiers pharmaciens, dont la plus ancienne officine de Nîmes et même du Languedoc, édifiée en 1793 pendant la Révolution française, est toujours ouverte au bas du boulevard Victor-Hugo, face à l’amphithéâtre. Les Olives Daniel, l’Huilerie de la rue des Marchands ou encore la droguerie des Halles de la famille Ménard, installée depuis 150 ans et tenu par la 5e génération, font partie des portraits croqués avec justesse et bienveillance.
La tradition textile nîmoise
La grande épopée du textile tient évidemment une place de choix au fil des pages. « On tisse à Nîmes sans doute depuis la nuit des temps, et vraisemblablement dès l’époque romaine ». Laine, soie, « sergé de Nîmes » font encore aujourd’hui partie des richesses de la ville. Les nouvelles générations perpétuent cette tradition textile à l’image de Guillaume Sagot et ses « Ateliers de Nîmes » qui tisse une toile de jean authentique selon des techniques ancestrales. D’autres éclairages sur la mercerie Massé de la rue de l’Aspic et ses 47 000 boutons, les tissus Agniel, la rocambolesque histoire de la marque nîmoise Cacharel qui sera, en 1977, la marque la plus exportée du secteur de l’habillement en France ou encore la galerie Testard, en haut du boulevard Gambetta, où Jean-Michel est toujours intarissable quand il conte son parcours et son apprend-tissage. « Nous avons choisi cette galerie d’art oriental pour illustrer la couverture. Il y a tant de couleurs, d’odeurs qui s’en dégage. Une atmosphère particulière, une ouverture sur le monde. J’ai pris beaucoup de plaisir à dessiner là-bas », confie Camille Penchinat, l’aquarelliste qui signe toutes les illustrations de l’ouvrage.
« Nîmes est une ville de livres »
Les imprimeurs-éditeurs-libraires ont toujours occupé une place prépondérante. Au temps des Gaules, Nîmes semble avoir été un important centre de fabrication du papier romain, à base de feuilles de platane et de tilleuls, et a été la capitale régionale du livre au XVIe siècle. Découvrez l’étonnante histoire de La Laborieuse, imprimerie coopérative née en 1887 rue Emile-Jamais, une révolution en matière d’économie et d’organisation sociale, ou de la plus ancienne librairie de la ville, Aux lettres de mon moulin, qui fut créée par un Italien dans les années 1820, dont les murs sont encore tapissés d’ouvrages et dont les propriétaires actuels affichent toujours la même passion pour les livres et les rencontres.
Un patrimoine gourmand
Que serait Nîmes sans la célèbre brandade de la famille Mouton, brandadiers de père en fils, les croquants Villaret et sa jolie devanture en bois à l’angle de la rue de la Madeleine, le café Nadal grâce à qui la rue saint-Castor a longtemps embaumé le café fraîchement torréfié, ou la boutique Aux pâtes fraîches, qui prépare encore à la main plus de 1 000 cannellonis par jour.
La vigne et le vin, le cuir et la chaussure, les grands marchés et foires ou encore les cafés, hôtels et restaurants emblématiques font aussi l’objet de chapitres captivants. « Tous ces commerces participent à la vitalité de la ville. Le commerce c’est l’échange, l’aventure humaine. Ce livre est un hommage aux Nîmois et aux commerçants qui ont partagé avec nous leur attachement à leur métier et à leur cité », concluent Francine, Danièle et Camille qui seront présentes en dédicace au Festival de la Biographie, du 26 au 28 janvier à Carré d’Art.