Gaz hilarant chez les jeunes, attention danger !

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Publié le 29 décembre 2023Article

Par Marjorie Gourdou


La Ville de Nîmes publie des spots de prévention pour sensibiliser le jeune public, ainsi que leur famille, sur les risques de la consommation du protoxyde d’azote, 7ème drogue consommée dans le monde.

Pourquoi inhaler du gaz hilarant ?

Le « gaz hilarant » ou « proto », est un gaz incolore, le protoxyde d’azote. De saveur légèrement sucrée, il est utilisé notamment en milieu hospitalier en tant qu’analgésique (molécule : N2O) ou en pâtisserie, stocké dans des cartouches pour siphon à chantilly ou des aérosols. Son usage détourné, notamment chez les jeunes dans un contexte récréatif ou festif, amène sa consommation à être banalisée : les consommateurs inhalent  le gaz par le biais d’un ballon, après avoir « cracké » la cartouche pour l’ouvrir. L’inhalation de protoxyde d’azote procure rapidement une ivresse légère, des fous rires incontrôlables, distorsions auditives ou visuelles et une sensation de flottement. Ces effets sont de courte durée, de l’ordre de quelques minutes.

La consommation répétée de protoxyde d’azote, même à faible dose, peut entraîner des atteintes neurologiques irréversibles, en plus des traumatismes suite à des chutes ou des accidents (voiture, trottinette…) :

  • maux de tête
  • nausées
  • asphyxie par manque d’oxygène
  • brûlures
  • vertiges, désorientation
  • perte de connaissance, chutes…

Impact environnemental

En plus d’avoir des effets dévastateurs sur la santé, l’inhalation de ces cartouches de protoxyde d’azote a aussi des effets néfastes sur l’environnement. Les cartouches vides sont en effet souvent abandonnées en dépôt sauvage ou sur des lieux de fêtes isolés. Ces déchets sont des déchets dangereux qui nécessitent une collecte et un traitement spécifiques. La pression du protoxyde d’azote dans les bouteilles est dix fois supérieure à celle des bouteilles de gaz classiques, pouvant entrainer des explosions violentes, et n’ont donc rien à faire dans les poubelles de déchets ménagers.  
 
A Nîmes :  

  • Une centaine de bouteilles sont récupérées chaque semaine,  
  • Le coût du traitement pour la collectivité est de 18 € TTC par bouteille ! 

Rappel

La loi n° 2021-695 du 1er juin 2021 tendant à prévenir les usages dangereux du protoxyde d’azote, établit un cadre protecteur en prévoyant : 

  • L’interdiction de vendre ou d’offrir du protoxyde d’azote aux mineurs, quel que soit le conditionnement, dans tous les commerces ; les lieux publics et sur internet. La violation de cette interdiction est punie de 3 750 € d’amende;
  • Le fait de provoquer un mineur à faire un usage détourné d’un produit de consommation courante pour en obtenir des effets psychoactifs est un délit puni de 15 000 € d’amende. 
  • L’interdiction de la vente ou de l’offre, y compris aux personnes majeures, dans les débits de boissons et les débits de tabac (3 750 € d’amende) 
  • Les sites de commerce électronique doivent spécifier l’interdiction de la vente aux mineurs de ce produit sur les pages permettant de procéder à un achat en ligne de ce produit, quel que soit son conditionnement (3 750 € d’amende) 
  • Il est également interdit de vendre et de distribuer tout produit spécifiquement destiné à faciliter l’extraction de protoxyde d’azote, tels que les « crakers » et les ballons (3 750€ d’amende). 
  • Les agents de police municipale disposent au titre du R. 15¬33¬29¬3 du Code de procédure pénale, de la possibilité de constater des infractions relatives au dépôt illégal de déchets, ordures et autres matériaux sur la voie publique, en vertu des articles R.633¬6 et R. 644¬2 du Code pénal , punies d’un montant maximal de 450 et 750 €. 

En cas de symptômes inhabituels après consommation, en cas d’urgence, prévenir les secours 15 ou 18

En cas de difficulté à contrôler et à stopper sa consommation, consultez un médecin ou une structure spécialisée dans la prise en charge des addictions, telle qu’une consultation jeunes consommateurs qui propose un service, gratuit et confidentiel, d’accueil, d’écoute, de conseil et, si nécessaire, une orientation : 0 800 23 13 13 – Drogues Info Service (drogues-info-service.fr