Festival de Nîmes 2024 : dans les coulisses de la transformation des arènes en salle de concert

« C’est un vrai challenge, qu’il a fallu relever », souligne Frédéric Pastor, Adjoint aux Festivités. Mission accomplie : ce mercredi, à l’avant-veille du concert événement d’ouverture, celui d’Eric Clapton, tout est fin prêt, ou presque, pour accueillir les spectacles du Festival de Nîmes 2024, dans les arènes. Au total, ce sont 21 dates (en intégrant les deux shows de Dua Lipa, hors festival) que cet écrin unique et millénaire accueillera cette année, entre ce vendredi 31 mai, donc, et le 20 juillet, soir de clôture avec les frérots Big Flo et Oli.

« Soit près de deux mois : c’est le festival le plus long de son histoire, poursuit l’élu. C’est une vraie particularité de Nîmes, alors que tous les autres ont tendance à réduire la jauge cette année, en raison des Jeux olympiques… Mais la volonté de la ville, avec son délégataire Adam concerts, est de proposer le plus de dates possible, parce que c’est important en termes de retombées économiques pour la ville et ses habitants. » Au total, l’Adjoint au maire table sur une affluence de 185 000 spectateurs (contre 175 000 l’an passé), ce qui constituerait un record.

Mais pour que l’icône Clapton puisse faire vibrer les cordes de sa Stratocaster ce vendredi et que le show s’empare à 21 reprises des arènes cette année, il a fallu en battre un autre, de record. De vitesse, celui-ci, pour tout préparer en seulement neuf jours, au lieu d’une quinzaine habituellement. Un sacré défi ! Dès le lundi soir de la feria de Pentecôte, sitôt le dernier toro de la corrida de clôture tombé, les équipes de la Ville (sept agents permanents pour l’événement) et de ses prestataires se sont donc mises en action.

Enlèvement des barrières en piste pour aller les entreposer au centre technique municipal de Grézan puis chemin inverse en acheminant les éléments de la gigantesque scène du Festival : invisible pour les habitants, c’est un ballet précis et nocturne d’allers-retours de semi-remorques qui a été mis en musique par le régisseur général des arènes pour la Ville de Nîmes, Thierry Barbier.

Entre les deux, dès le mardi 21 mai, le sable a été enlevé puis la piste a été goudronnée. Une opération habituelle, qui a duré de 19h à 4h du matin environ (2 000 m² d’enrobé recyclé ont été posés). La société spécialisée Rentco (ex-Stacco), venue d’Alsace avec une trentaine de salariés, a ensuite pu débuter le montage de la scène que fouleront successivement Patrick Bruel, IAM, les Simple Minds ou encore, oui les gâtés, le rappeur SCH.

A partir du mardi 28 mai, c’est en même temps sur la partie backstage que se sont consacrés les efforts, avec l’installation, à l’aide d’une grue, d’une vingtaine de bungalows qui constitueront le « village » du Festival de Nîmes, en coulisses, sur le parvis des arènes : loges des artistes (c’est le producteur Adam concerts qui répondra aux doléances des artistes ; de la même manière qu’il répond aux fiches techniques pour chaque spectacle), espaces catering, administration de l’événement, détente… Dans le même temps, en piste, escaliers de secours et buvettes ont aussi été installés. Ce mercredi soir, plus du 90% du dispositif est en place.

« Chaque année, l’installation de ce dispositif colossal est un moment clé car les enjeux, notamment financiers, sont importants, indique Frédéric Pastor qui a veillé à l’ensemble des opérations. En quelques semaines, il faut tout reconfigurer pour accueillir des spectacles taurins, puis des concerts, puis les spectacles de l’été, puis à nouveau des spectacles taurins… La ville a été capable de mettre à disposition une industrie importante pour accueillir tout type de programmation dans ses arènes antiques. Cette polyvalence, c’est unique. »