En images : les secrets du chantier de la cathédrale de Nîmes
Patrimoine
Depuis 2022, des travaux exceptionnels de restauration mobilisent huit entreprises spécialisées. Visite en coulisses, sur les hauteurs des échafaudages.
Cette cathédrale, c’est Frankenstein ! On a des morceaux qui remontent au XIIe siècle, avec des artisans qui ont utilisés de la pierre antique, d’autres parties sont datées du XVIIe siècle et certaines sont issues de la restauration du XIXe. C’est un sacré mélange.
Rémi Pouget est tailleur de pierre. Il travaille pour l’entreprise Sele depuis février 2022, sur le chantier de restauration de la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor de Nîmes.
Un édifice, propriété de l’Etat, qui a été consacré en 1096 par le pape Urbain II. Ces travaux d’envergure sont portés par la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) et financés par l’Etat à hauteur de trois millions d’euros. En septembre, le chantier a commencé une nouvelle étape délicate : la restauration de la frise romane.
Nettoyage au laser
Cet élément décoratif, mettant en scène des épisodes de l’Ancien Testament tels que l’expulsion d’Adam et Ève du paradis ou la destruction de la Tour de Babel, est bien connu des Nîmois car il est normalement visible depuis la place aux Herbes. « Une partie de la frise tire ses origines entre 1170 et 1190 et une autre partie a été réalisée au XVIIe siècle après les guerres de religion. Cette frise va bénéficier d’un nettoyage complet et d’un retrait des croûtes noires. Un travail réalisé grâce à une technologie innovante par laser », explique Nicolas Bru, conservateur des monuments historiques.
Pour cette partie, ce sont les équipes de Tollis, société spécialisée dans la restauration d’art, qui sont à l’œuvre. « Le laser permet de respecter la pierre, de ne pas l’abimer avec un travail millimétrique », résume Laure Maynadier, technicienne des bâtiments de France.
Le clocher de la cathédrale, à 40 m de hauteur
Et si le nettoyage de la frise doit continuer jusqu’au début 2024, une première tranche de travaux a été réalisée l’année dernière sur la partie haute du clocher, culminant à 40 mètres. « Au-delà de la restauration des maçonneries de pierre et des sculptures, les travaux sur le clocher ont concerné la réfection du sol de la terrasse et des parapets, la restauration des escaliers d’accès, du beffroi et des cloches et la restitution des sculptures de style gothique sur les baies des abat-sons », énumère Laure Maynadier. Les pierres les plus dégradées ont été consolidées ou changées, tandis que tous les vitraux du XIXe ont été conservés et restaurés.
« Les éléments de la frise datant du XIIe siècle sont mieux conservés que ceux du XVIIe siècle. Cela est dû à la qualité de la pierre de Lens », dit Laure Maynadier, technicienne des bâtiments de France.
Livraison du chantier fin 2024
Par la suite, la dalle en béton qui recouvre la terrasse sera démolie pour concevoir une toiture plus adaptée au bon écoulement des eaux de pluie et pour préserver le grand orgue qui se trouve en-dessous. Une dernière tranche qui doit s’achever fin 2024.