Casper Ruud sacré empereur du Bastide Médical UTS Nîmes !
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Casper Ruud remporte le Bastide Médical UTS Nîmes.
Photos Gilles LEFRANCQ
Le Norvégien Casper Ruud remporte le Bastide Médical UTS Nîmes ce samedi au terme d'une après-midi intense et spectaculaire, dans les arènes, devant plus de 12 000 spectateurs.
Veni, vidi, vici. Il est venu, il a vu, beaucoup vu même, prenant le temps de visiter la ville et ses monuments, et surtout il a vaincu. Le Norvégien Casper Ruud (6e joueur mondial à l’ATP) remporte le Bastide Médical UTS Nîmes dans les arènes, au terme de deux après-midis de tennis débridé, mais aussi de bruit et de fureur, qui laisseront à celles et ceux qui y ont assisté des souvenirs vivaces. Bon sang, quel week-end ! Il n’en faudra pas trop d’un dimanche pour s’en remettre…

Plus de 12 000 personnes ont assisté à cette seconde journée du tournoi. No hay billetes !
Casper Ruud, le gladiateur
Des huit combattants en lice, Ruud était donc arrivé le premier à Nîmes, dès lundi soir, prenant ses quartiers à l’Imperator. Il quitte le sable le dernier, auréolé du statut de “Gladiator”. “Je crois d’ailleurs que je vais me refaire le film ce soir…”, se marre-t-il, avant d’aller quérir son trophée sur le podium, au pied d’un public enivré par plus de quatre heures de spectacle, de musique et de chant. Précisément 12 517 spectateurs déchaînés (guichets fermés et record battu pour l’UTS) assistent à son triomphe.
“Depuis lundi, il me tardait vraiment de jouer ici et je suis très heureux d’avoir pu en profiter jusqu’au bout, confie le nouvel empereur de l’Ultimate tennis showdown. Ces arènes sont magnifiques, et c’est vraiment le plus bel endroit dans lequel j’ai jamais joué. Au milieu de ces murs de 2000 ans d’Histoire, on ressent des émotions qui n’existent pas ailleurs…”
Pour s’offrir le droit de soulever le trophée-éclair (et les 300 000 dollars qui vont avec, merci pour lui), Casper Ruud a dû terrasser de sacrés guerriers ce samedi.
Le Russe Andrey Rublev (9e) mord le premier l’ocre poussière, en demi-finale, au terme d’un duel de haut niveau et d’une “mort subite” suffocante (2-2 ; 14/11, 18/8, 13/15, 12/18). Puis le redoutable Tchèque Tomas Machac (21e) s’incline dans une finale aussi serrée que son short, lors de laquelle trois manches s’arrachent au point décisif (3-1 ; 12/13, 16/14, 15/14, 15/11).
UTS : les règles du jeu
- 4 quart-temps de 8 minutes
- Le premier joueur qui gagne trois quart-temps remporte le match
- S’il y a 2-2, les joueurs disputent une mort subite
- Dans la mort subite, le premier joueur qui gagne deux points consécutifs gagne le match
- Une seule balle de service
- 15 secondes seulement entre les points
Une carte bonus permet de rendre les matchs plus passionnants et de rajouter du suspense. Chaque joueur peut utiliser sa carte une fois par quart-temps, durant le temps réglementaire. La carte a un effet "le prochain point compte x3" pour le joueur qui l’utilise et seulement pour le prochain point.
Il aura donc fallu six participations à un tournoi UTS pour qu'“Iceman” l’emporte enfin. La première édition sur terre battue, une surface qui lui réussi bien (deux finales disputées à Roland-Garros au compteur), la première en France aussi, est donc la bonne. “Même s’ils sont parfois un peu turbulents, les fans français sont toujours supers avec moi, apprécie-t-il. Je n’oublierai pas ces moments.” Allez, avé et pouce en l’air pour Casper, et à l’année prochaine (là, plutôt doigts croisés du coup).
D’autres temps forts ? Il y en a beaucoup à retenir de cette seconde journée du Bastide Médical UTS Nîmes. Le sens du show de l’Américain Shelton (14e) face à l’Australien Alexei Popyrin (28e) dans le premier match de classement de l’après-midi. L’autre demi-finale de très haut niveau entre l’autre Aussie De Minaur (10e) et Machac, elle-aussi conclue à la mort subite. Les Marseillaises et les chalala lala lala, les chants et les danses, les clappings, les olas, les kiss cams et les Yeux d'Emilie.
Quand les Français font le show…
Et puis aussi, juste avant la finale, la rencontre 100% française, dans une arène chauffée comme une forge sous un soleil enfin ressuscité. Alors c’est vrai, entre Gaël Monfils (42e) et Ugo Humbert (20e), le match prend parfois davantage des airs de comédie que de péplum, d'exhibition plus que de combat acharné.
Coups entre les jambes, entraîneurs invités à disputer un point à la place de leurs champions, balles sacrifiées dans le public : l’ambiance y gagne ce qu’y perd l’intérêt sportif. ""J’ai passé des années à Nîmes, tout ça me donne envie de revenir pour la feria", lance même “le Commandant” Humbert, lors d’une interview d’entre-deux sets.
Mais quand, en fin de match, les deux potes décident de montrer de quoi ils sont capables et de la jouer sérieux, ça ne rigole plus vraiment sur le court (pour l'anecdote, c'est Humbert qui l'emporte). Mêler le meilleur tennis du monde au spectacle et à la fête : finalement, les tricolores offrent un résumé de deux journées déjà mémorables. Dans ces jeux du cirque version 2-0, la raquette a, c'est heureux, remplacé le glaive.