Bastide Médical UTS Nîmes dans les arènes : "Merci pour la fête !"

Alors c’est ça, l’UTS ? Une compétition de tennis du plus haut niveau mondial pour laquelle tout, temps forts ou temps morts, règles du jeu comme à-côtés, absolument tout on vous dit, est pensé selon trois fondements : produire du show, du show, et encore du show.

Alors serrez bien vos bretelles : ce vendredi après-midi, l'Ultimate tennis showdown (UTS) investit donc les arènes de Nîmes (c’est inédit en France) pour le premier des deux jours d’un tournoi qui voit s’affronter huit des meilleurs joueurs de la planète selon un format original, spectaculaire et festif créé en 2020.

Les quatre rencontres au programme, avec pour enjeu une place en demi-finale ce samedi, se disputent devant près de 8000 personnes (ce samedi, ce sera complet : 12 500 billets vendus).

Des fans de tennis, des vrais, et des spectateurs parfois un peu moins avertis, qui sont tous d’abord surpris par le format avant de l’intégrer et de se laisser gaiement prendre au jeu. Jusqu’à un final en apothéose dans une ambiance de corrida pour le dernier match du jour, celui du chouchou Gaël Monfils. Mais patience, on y reviendra.

Avant cela, sur les coups de 13h30, ce sont d’abord Ben Shelton et Andrey Rublev qui pénètrent comme des gladiateurs dans l’arène - ou qui y entrent plutôt façon boxeurs (gros son, fumée et speaker suuuurvolté) - pour le premier choc de ce Bastide Médical UTS Nîmes. Il faut quatre manches au Russe taciturne, pas du genre à cesser le feu, pour défaire le bouillant Américain (3-1 ; 18/11, 20/7, 11/14, 19/7). Ça a cogné sec, et tant pis pour la diplomatie.

L’ambiance monte ensuite encore d’un cran dans l’amphithéâtre avec l’entrée en lice d’Ugo Humbert, sous les chants des ultras de la “Tribune bleue”, le kop des supporters tricolores, qui a fait le déplacement jusqu’à Nîmes. Face à l’Australien Alex de Minaur, le Lorrain perd les deux premiers quart-temps, ponctués de sacrés “rallyes” tennistiques, lors d’irrespirables points décisifs. Avant de s’écrouler dans le dernier. (3-0 ; 15/14, 13/12, 17/9). Dommage, mais super match.

Allez, le temps d’un petit intermède avec Chico et les Gypsies (bamboleo !), place au troisième duel. Là, le Norvégien Casper Ruud ne s’encombre pas avec le suspense. Grandes claques le long des lignes ou caresses pour des amortis au pied du filet : “Iceman” écœure et balaie l’Australien Alexei Popyrin, invité de dernière minute du tournoi, en trois actes (3-0 ; 17/13, 20/6, 16/10). Ruud confirme son statut de favori du week-end et de gros client pour la saison de terre battue qui démarre.

Et puis Gaël Monfils, enfin. Ola, clappings, chants : avant l’arrivée du vétéran français, les arènes frôlent l’ébullition. Son adversaire, le Tchèque Tomas Machac le sait : il va devoir jouer contre un adversaire et contre tout un public. “Je ne peux pas dire que j’aime ça, glisse-t-il au micro, entre deux manches, lors des interviews donné depuis le banc. Mais bon, je comprends…”

Si Gaël Monfils signe un deuxième quart-temps tonitruant, il se montre trop fébrile au service (bon sang, que de points offerts !) et un ton en-deçà physiquement pour pouvoir l’emporter. Patatras : “La Monf’” s’incline en quatre temps et, comme Ugo Humbert un peu plus tôt, rate la marche vers des demi-finales qui se joueront sans Français.

Mais malgré tout, Monfils s’est régalé, et ça s'est vu. “Merci pour la fête !”, lance-t-il au micro avant de quitter la piste, non sans avoir enchaîné des dizaines de selfies et d’autographes. La fête, elle se poursuit encore un peu dans les arènes avec le retour de la bande à Chico, pour un concert.

Et bonne nouvelle : elle reprend ce samedi, sans doute de plus belle. C’est ça, l’UTS.