L'ACTUALITÉ DE LA VILLE DE NÎMES

L'ACTUALITÉ DE LA VILLE DE NÎMES

Illustrateur et graffeur, il signe un dessin original et frappant de détails de Nîmes vue du ciel. 200 exemplaires sont à la vente.

C’est l’aboutissement de plusieurs dizaines d’heures d’un travail minutieux, de Romain presque. L’artiste Foa, alias Yann Hostingue à la ville, vient de terminer un dessin grand format de Nîmes, vue du ciel et dans le détail. « C’est quelque chose que je voulais réaliser depuis longtemps, explique l’illustrateur, 40 ans cette année. J’habite à Nîmes depuis 25 ans, depuis l’adolescence j’arpente ses rues en planche à roulettes, à pied ou à vélo. Je ne voulais pas faire un plan pur et dur, 100% réaliste, mais véritablement un dessin, un instantané, à la manière des gravures anciennes. La ville a bien changé depuis… Je voulais aussi laisser une trace. Ma trace. »

Vue de détail.

De par sa formation initiale de taille de pierre, Yann Hostingue a beaucoup travaillé les domaines du dessin technique et de la perspective. « J’adorais ça, et disons que c’est une matière dans laquelle je me débrouille », glisse-t-il. En parallèle sous le « blase » de Foa, il a aussi gravité dans l’univers du graff et des fresques murales, jusqu’à devenir une signature emblématique de l’Expo de ouf ! et du Spot, où il a installé son atelier. Voilà maintenant quatre ans qu’il se consacre entièrement à l’illustration, au muralisme, à la sérigraphie.

Encre de chine et bombe de peinture

Pour cette affiche baptisée « Nîmes ma ville », l’artiste s’est appuyé sur des photographies et sur les vues satellite de Google earth, notamment pour réaliser les toits de la ville avec le plus de fidélité possible. La tout réalisé à la main, avec un stylo spécial « dessins techniques » à l’encre de Chine pour les détails, à la bombe de peinture pour le ciel et les collines, en arrière plan. Une manière d’accorder ses deux pratiques et univers. Le support : du vieux papier cartonné déniché dans un hangar, aux bords un peu jaunis par le temps.

« D’ordinaire ce sont plutôt des villes imaginaires que je dessine, avec des thématiques engagées (écologie, politique), quelque chose à dénoncer, explique Foa. Là, je dénonce encore, mais le « dématérialisé ». Je m’explique : nous vivons une ère très connectée. Les photographies de nos téléphones portables et autres visions satellites nous suggèrent des souvenirs rapides et efficaces, mais éphémères. Le dessin, qui demande du temps, qui est matériel, que l’on encadre et que l’on conserve, c’est une autre démarche… »

A suivre : les différents monuments de Nîmes

Yann Hostingue a bouclé son projet mi-février. Pour financer l’impression de 200 exemplaires (chez un imprimeur nîmois, forcément), il a organisé, via ses réseaux sociaux, une campagne de précommandes qui, sans mauvais jeu de mots, a illico cartonné. Ces tirages, signés par l’auteur, sont donc disponibles depuis quelques jours à la vente.

D’ores et déjà, Foa s’est maintenant lancé dans le dessin, un à un, des monuments et sites emblématiques de Nîmes (l’un d’eux est d’ailleurs offert avec l’affiche « Nîmes ma ville » ; chut, c’est un cadeau secret). « Je suis passionné par ma ville, notre Histoire, notre architecture, notre patrimoine, explique-t-il. Avec cette série, j’aimerais montrer aux gens ce qu’ils ne voient pas forcément au premier coup d’œil. » Objectif, à terme : une exposition de toute la série.

Par Mathieu Lagouanère

Plus d’infos
L’affiche « Nîmes ma ville » (100×70 cm) est en vente au Spot, rue Enclos-Rey, ou via le site internet de l’atelier de sérigraphie Les Pas sages, au prix de 40 €. Foa sur intagram : @foa.ink.

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