Alexis et Félix Lebrun sont les nouveaux phénomènes du tennis de table français et mondial. Ils jouent pour l’Alliance Nîmes-Montpellier et représenteront certainement la France aux JO de Paris en 2024. Rencontre.
Vous avez fait une bonne partie de votre vie et de votre jeune carrière ensemble mais qu’est-ce qui vous différencie ?
Felix : Nous avons un style de jeu totalement différent. Alexis est plus basé sur la puissance, il joue plus loin de la table. Moi, je suis beaucoup plus proche de la table, avec un jeu de vitesse. On est aussi deux personnes différentes avec des caractères différents mais on a des centres d’intérêts en commun comme le sport, les jeux vidéo ou les séries.
Alexis : On se différencie aussi par la prise de raquette. Felix a une prise « porte-plume », qui est beaucoup utilisée en Asie. Quant à moi, j’ai une prise plus classique, dite « orthodoxe ».
Quel est votre ressenti à l’aube des JO à Paris ?
Félix : On enchaîne les compétitions et on se focalise sur celles qui arrivent. Cela prépare aussi pour les Jeux Olympiques, puisqu’on s’entraîne tous les jours. On essaie de performer au maximum sur chaque compétition pour engranger de la confiance, espérer se qualifier et arriver à Paris avec notre meilleur niveau.
Alexis : Les sélections ne sont pas sorties officiellement mais on espère se qualifier. Pour l’instant, on a de bonnes chances d’y participer. Cela serait une immense fierté de représenter la France, on croise les doigts. La France est quatrième nation mondiale et Félix et numéro 6 mondial en simple. Il y a quelques tableaux où on a des chances de médailles. Décrocher une médaille, cela serait exceptionnel.
« Cela serait une immense fierté de représenter la France, on croise les doigts. »
Vous évoluez avec l’Alliance Nîmes-Montpellier. Quel est votre attachement à ce club ?
Félix : C’est notre premier club, celui où on a grandi. On a commencé ici et on a réussi à gravir les divisions d’année en année. Pour nous, jouer avec l’Alliance, c’est hyper important. A chaque fois que l’on revient ici, on est heureux de pouvoir défier les meilleures équipes du championnat, essayer de monter au classement.
Alexis : Toute notre famille est au sein du club. On a commencé avec Montpellier mais cela fait un moment qu’on travaille avec Nîmes. Il y a d’abord eu l’Entente Nîmes-Montpellier puis l’Alliance. C’est une belle histoire et on se doit de continuer à l’écrire.
Pensez-vous que cette alliance entre Nîmes et Montpellier peut faire oublier la rivalité historique entre les deux villes ?
Alexis : Je pense que la rivalité est historique. Il ne faut pas essayer de l’oublier, elle fait partie de l’histoire des deux villes et du sport. L’Alliance prouve que, malgré cette rivalité, on peut travailler ensemble pour aller chercher des objectifs plus grands. Plutôt que rester chacun dans son coin, en s’alliant, on a pu aller un peu plus haut. C’est un bel exemple.
Vous avez eu l’occasion de jouer plusieurs fois à Nîmes, à Pablo-Neruda. Quel est votre lien avec cette ville ?
Félix : On vient s’entraîner ici depuis tout jeune. Je me souviens qu’à l’âge de 8 ans, je venais deux fois par semaine à Nîmes. On s’entraîne aussi avec les joueuses pro de Nîmes, on a un lien fort. On se régale à chaque fois que l’on vient jouer à Pablo-Neruda, la salle est chouette et il y a pas mal de monde. C’est un kif de jouer là-bas. On espère qu’il y aura encore plus de monde et des matchs encore plus importants à l’avenir, jouer les meilleures équipes et pourquoi pas la Ligue des champions.
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Propos recueillis par Yann Benoit
