L'ACTUALITÉ DE LA VILLE DE NÎMES

L'ACTUALITÉ DE LA VILLE DE NÎMES

Le mois du doc « Entendre le cinéma »

Pour cette 24e édition du Mois du film documentaire, les bibliothèques de la Ville proposent de s’intéresser au son et à la place qu’il tient dans notre imaginaire. Rencontres, projections, ateliers et diverses performances sont au programme.

Après une grande soirée d’ouverture le mercredi 8 novembre au cœur de l’atrium de Carré d’Art, la poésie et le cinéma seront à l’honneur en novembre pour le Mois du film documentaire. Un film de 1962, La Taranta de Gianfranco Mingozzi, sera projeté le vendredi 10 novembre à 18h30 (grand auditorium de Carré d’Art). Des images en noir et blanc d’une croyance populaire selon laquelle les paysans des Pouilles (région d’Italie) travaillant pieds nus et parfois piqués par des tarentules devaient s’adonner à des mouvements compulsifs, évoquant ceux de l’araignée, pour se libérer de ce mal sur une musique obsédante au rythme de plus en plus rapide. Pour le commentaire, Mingozzi s’adresse en italien au poète Salvatore Quasimodo, Prix Nobel de littérature en 1959. C’est cette bande-son traduite en français que l’artiste plasticien nîmois Salvatore Puglia lira en simultané pendant la projection. La poétesse Suzanne Doppelt rendra ensuite hommage à cette cérémonie purgative en lisant une sélection de ses textes et dédicacera son ouvrage Meta Donna, où elle réinvente cette tradition, un des derniers cultes de possession en Europe. En écho à cette soirée, une exposition sur le plateau Adulte présentera le travail plastique de Salvatore Puglia à travers 12 tableaux, du 7 novembre au 9 décembre. Daniel Deshays est preneur de son, réalisateur et concepteur sonore. Il a collaboré sur plus d’une centaine de films à l’enregistrement du direct, du montage son, de la musique ou de la voix off.

Une journée avec Daniel Deshays

Pour lui, « le sonore n’est pas spectaculaire, il est sensationnel ». Vendredi 17 novembre, de 10h30 à 12h30 au grand auditorium de Carré d’Art, rendez-vous pour une conférence sur l’analyse des sons. Comment faire apparaître le son du cinéma (bruits, voix, musiques, silences) où l’action semble être située au cœur des images. De 14h30 à 17h30, une projection d’extraits de films où les éléments perçus le matin se concrétiseront. À 18h30 au Sémaphore, et en partenariat avec l’association Anima, la projection du film Le Territoire des autres (1970) en présence de Daniel Deshays. Sept ans de prises de vues d’animaux à l’état sauvage pour que le spectateur devienne le témoin furtif d’une vie inconnue. Un film à voir et à écouter, construit en montant le son et l’image ensemble. Un univers poétique qu’Orson Welles qualifiait de « trésor à chérir par les générations de cinéphiles à venir ».

Le cinéma, vecteur d’espoir et de résilience

Le film de Maya Abdul-Malak, Un Cœur perdu et autres rêves du Liban (2023), sera projeté à Carré d’Art le vendredi 24 novembre à 18h30. Des instants de vie du peuple de Beyrouth, devenu ville fantôme et qui n’existe plus qu’en rêve. Le film a obtenu une mention spéciale du Prix des détenus de la Maison d’arrêt de Bois d’Arcy lors du festival Cinéma du Réel à Paris en 2023. « Habituellement, quand on voit la vie, on oublie la mort. Dans ce film, on voit à la fois la vie et la mort », confient-ils. À l’occasion de la séance nîmoise, un atelier de programmation de films a été organisé mi-octobre avec les détenus de la Maison d’arrêt de Nîmes. Cinq films documentaires étaient en « compétition ». Un seul film a été choisi par les détenus et sera présenté par eux juste avant le film de Maya Abdul-Malak. La même séance se tiendra à la Maison d’arrêt de Nîmes l’après-midi en présence de la réalisatrice et des détenus ayant participé à l’atelier de programmation.

Atelier de sonorisation à la bibliothèque Serre-Cavalier

Durant trois mois, Estelle Brun de l’association Le Toule rencontrera une classe de CM2 de l’école Prosper-Mérimée. Ces rendez-vous seront l’occasion pour les élèves de découvrir le cinéma documentaire grâce au visionnement de films et de créer entièrement la bande-son d’un extrait de film, à l’aide d’objets ou de matières qu’ils trouveront dans la classe ou qu’ils apporteront. Le but est de répondre aux questions : Comment raconte-t-on une histoire avec le son et quel rapport avec les images ?
Un Cœur perdu et autres rêves du Liban, de Maya Abdul-Malak

Hors les murs

• Centre social Simone-Veil Jeudi 16 novembre à 14h
Deux films de Jean-Gabriel Périot sélectionnés par les bibliothécaires de Marc-Bernard.
De la Joie dans ce combat – 22 min (2018). Portrait d’un groupe de femmes pour qui la musique est un moyen de résister et de sortir de l’isolement.
Nos Jours, absolument, doivent être illuminés – 39 min (2016). Le 28 mai 2011, des détenus chantent depuis l’intérieur de la Maison d’arrêt d’Orléans pour le public venu les écouter de l’autre côté du mur.

• Sémaphore – Lundi 20 novembre à 18h et 21h
Depuis 2010, Mathieu Amalric filme seul, avec sa caméra et ses micros, le musicien new-yorkais John Zorn. Trois films, aux prismes volontairement différents, seront pour la première fois projetés ensemble au cinéma. 18h : Zorn I (2010-2016) – 54 min et Zorn II (2016-2018) – 59 min. 21h : Zorn III (2018-2022) – 82 min. Suivis d’une rencontre avec Mathieu Amalric et l’association Anima. 5,50 €/8 € la séance. 11 € les deux séances.

Plus d’infos

Programme complet sur nimes.fr
Share This