L'ACTUALITÉ DE LA VILLE DE NÎMES

L'ACTUALITÉ DE LA VILLE DE NÎMES

La 45e session du Comité du patrimoine mondial, qui se tient en Arabie Saoudite du 10 au 25 septembre, se prononcera sur la candidature de la Maison Carrée à l’Unesco. Troisième volet de notre série spéciale : la cella ou le temple vu de l’intérieur.

Majestueuse à l’extérieur, la Maison Carrée se fait plus solennelle et pédagogique à l’intérieur. En juillet 2022, après des mois de travaux lui rendant son volume initial et l’installation d’une nouvelle scénographie, les grandes portes du temple romain se sont de nouveau rouvertes. Mais que cache la cella, cette partie close du temple romain ?

Retour aux sources

Suivant les préconisations du comité scientifique, le chantier a consisté avant tout à la restauration du volume initial de la Maison Carrée et une remise en état de ses murs. Un retour aux sources afin que le visiteur soit subjugué par les murs immenses de la cella, partie close du temple, marqués par les traces du temps.

« Les murs ont été assainis et mis à nus, laissant transpirer les 2 000 ans de l’histoire de notre temple »

Jean-paul fournier, maire de nîmes
en juillet 2022

Les modes d’intervention ont été doux sans recourir aux moyens thermiques, chimiques ou abrasifs. Des travaux respectueux du monument dans le cadre de sa démarche de candidature à l’inscription Unesco. Il s’agissait notamment d’ôter l’enduit plâtre, posé au XIXe siècle, pour permettre la ventilation des pieds de mur et l’évacuation de toute l’humidité accumulée. Les sols en pierre et l’embrasure de la porte d’entrée, eux, ont été nettoyés.

Ensuite, le délégataire Edeis, en collaboration avec les services de la Ville et grâce aux ressources de la collectivité, a installé des nouveaux dispositifs scénographiques pour que le visiteur puisse découvrir de façon inédite l’intérieur du temple romain.

160 000 visiteurs en un an 

De juillet 2022 à juillet 2023 et avec sa nouvelle scénographie, la cella de la Maison Carrée a vu passer 160 000 visiteurs. Un beau bilan pour ce nouvel aménagement. 

Une visite dense : culte impérial, architecture, Séguier…

Le principe de la nouvelle muséographie : raconter l’Histoire du monument dans le monument. Le tout à l’aide de dispositifs numériques pédagogiques et didactiques.

© Museum Manufactory

Le parcours débute par une contextualisation de Nîmes dans la Gaule narbonnaise, lorsqu’Auguste ( empereur de 27 av. J.-C.  à 14 apr. J.-C.) y impose, après ses victoires militaires, le pouvoir de Rome. L’exposition aborde ainsi le thème du culte impérial qui permet à Auguste d’asseoir son autorité.

En effet, rappelons que la Maison Carrée est un témoignage exceptionnel de ce culte impérial. Construite sur le forum de Nîmes entre la fin du Ier siècle avant J.-C. et le début du Ier siècle de notre ère, elle est dédiée aux héritiers d’Auguste, ses petits-fils Caius et Lucius César – les fils d’Agrippa et de Julie, gendre et fille d’Auguste. Ce temple dynastique est le plus précoce de l’Empire, mais aussi le seul dédié aux petits-fils d’Auguste.

La visite fait ensuite la part belle à l’architecture en citant d’autres monuments situés à Rome qui ont inspiré la création de la Maison Carrée de Nîmes comme le temple de Mars Vengeur, le temple d’Apollon Sosianus  ou enfin l’Ara Pacis (l’Autel de la Paix auguste).

© Museum Manufactory

Une grande maquette permet aussi d’imaginer la position du temple sur le forum de la cité de Nemausus à l’époque antique et de découvrir le monument grâce à un dispositif multimédia. Soulignons que l’originalité du temple nîmois tient aussi à sa position dominante sur le forum, d’ordinaire réservée à un Capitole ou à un temple de divinité protectrice de la cité.

« A l’époque antique, le peuple ne pouvait pas pénétrer dans la Maison Carrée. Cependant, il pouvait, depuis l’extérieur sur le forum, admirer l’intérieur où trônaient, certainement, les bustes d’Auguste et des ses héritiers. Cette maquette permet de nous montrer quelle était la place du temple dans son contexte de l’époque. »

Marie-Amelie Delogue, guide pour Edeis
© Museum Manufactory

La visite aborde évidemment la découverte de la dédicace du fronton de la Maison Carrée et sa transcription par le Nîmois Jean-François Séguier (1703-1784). Ce dernier déchiffre en 1758, à partir des trous de scellement, l’inscription disparue du temple qui dédiait le monument aux petits-fils d’Auguste. La visite présente aussi un moulage de chapiteau (photo ci-dessus) issu de la restauration Séguier (18e siècle).

Le visiteur apprend également les différentes utilisations de la Maison Carrée. En effet si le monument est si bien conservé aujourd’hui, on le doit à son occupation au fil des siècles. Le temple a notamment abrité les écuries royales au 16e siècle, a été au XVIIe siècle la propriété des moines Augustins, qui sont autorisés à installer à l’intérieur leur église conventuelle. En 1823, la Maison Carrée héberge même le musée « Marie-Thérèse », un lieu d’exposition dédié aux beaux-arts.

En pratique
• en septembre, la cella peut se visiter tous les jours de 10h à 18h30. Dernière entrée : 15 minutes avant fermeture.
• prix : plein tarif : 6 €/ tarif réduit: 5 €/ tarif enfant 7-17 ans : 3 €/ pack famille (2 adultes + 1 ou 2 enfants de 7 à 17 ans) : 12,50€.
• Pour en savoir plus : https://www.arenes-nimes.com/maison-carree

+ d’infos :

Retrouvez le site dédié à la candidature de la Maison Carrée au patrimoine mondial de l’Unesco en cliquant ici.
Prochain rendez-vous de notre série Unesco sur vivrenimes.fr, à J-7 (samedi 9 septembre) : la Maison Carrée vue du ciel.

Share This