Unesco, J-2 : en vidéo, une visite inédite de la Maison Carrée de Nîmes
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La 45e session du Comité du patrimoine mondial, qui se tient en Arabie Saoudite jusqu’au 25 septembre, se prononcera sur la candidature de la Maison Carrée à l’Unesco. Neuvième volet de notre série spéciale : une visite du temple romain en compagnie de Sophie Wildbolz, de l’Office de Tourisme. Suivez le guide !
L’origine de la Maison Carrée
Édifiée entre l’an 2 et l’an 7 av. J.-C., à un moment de basculement de la République vers un Empire promettant paix et prospérité (la Pax Romana), la Maison Carrée est caractéristique de ce moment où se met en place et se diffuse sous le règne d’Auguste le culte impérial.
Expression du pouvoir impérial, elle marquait ainsi symboliquement l’espace public et suscitait toute la dévotion (réelle ou de raison) des Nîmois de l’époque pour Rome, sa nouvelle religion impériale et son nouveau régime. Elle revêt aussi un caractère exceptionnel par l’expression et l’affirmation du pouvoir de Rome qu’elle matérialise dans une province de l’Empire.
Ses décors
La frise de la Maison Carrée, ornée de rinceaux de feuilles d’acanthes et habitée d’oiseaux, est considérée par les spécialistes comme l’un des exemples les plus accomplis d’un décor symbolique lié au culte impérial datant des premières années après J.C. L’opulence du décor, le traitement très naturaliste et l’épanouissement du feuillage matérialisent l’idée d’abondance garantie par la paix d’Auguste.
La dédicace
C’est seulement en 1756 que la dédicace au fronton de la Maison Carrée est déchiffrée par l’érudit nîmois Jean-Francois Séguier grâce aux trous de scellement des lettres disparues. A l’origine, elle se trouvait sur la façade nord, à l’emplacement de la frise et sur l’architrave. Elle dédiait le temple aux petits-fils et princes héritiers de l’empereur Auguste : Caius et Lucius César, morts prématurément en 2 et 4 de notre ère.
Une conservation exceptionnelle
Occupée depuis sa création, la Maison Carrée a connu une première campagne de restauration de 1683 à 1691, puis une seconde, supervisée par Jean-François Séguier, entre 1778 et 1781. Quelques années plus tard, elle est dégagée des remparts médiévaux, qui furent démolis en quasi-totalité. Après la Révolution française, l’ancien temple est restitué dans un état primitif hypothétique entre 1820 et 1821 et recouvre une partie de ses caractéristiques originelles, notamment son podium en pierre de Barutel.
Entre 2006 et 2010, une restauration complète a été effectuée sous la direction d’un comité scientifique avec un architecte en chef des Monuments historiques et les services de l’État, cela a nécessité 44 000 heures de travail. L’ensemble des façades et décors du monument a été nettoyé et restauré, dans le but de transmettre le mieux possible la Maison Carrée aux générations futures.
Cette campagne de travaux, qui a le plus possible préservé le temple romain dans son état matériel d’origine, a permis de remettre en valeur la Maison Carrée dans les dispositions visibles aujourd’hui. Le coût de la restauration s’élevait à 3,5M €, dont 36% pris en charge par la Ville de Nîmes. Plus récemment, c’est la scénographie intérieure qui a été revue, restituant le volume initial du monument.