Quartier Pissevin à Nîmes, des opérations de sécurité d'envergure
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Les policiers sont déployés en nombre, chaque jour, à Pissevin.
Depuis bientôt un mois, d'importantes opérations de “restauration de la sécurité du quotidien” sont menées dans le quartier Pissevin de Nîmes. Les moyens de la Ville et de Nîmes Métropole sont mobilisés aux côtés des forces de police déployées par l'Etat.
Les grands moyens. Depuis bientôt quatre semaines, chaque jour, des dizaines de policiers se déploient dans le quartier Pissevin, entre et à l'intérieur des tours, sur les axes de circulation et dans les commerces. Lancé par le préfet du Gard Jérôme Bonet le 21 février dernier, ces opérations menées dans le cadre du Plan d’action départemental de restauration de la sécurité du quotidien (PADRSQ), tel que défini par le Ministère de l'Intérieur, sont menées conjointement par la police et la gendarmerie, avec l'appui des moyens de la Ville de Nîmes et de Nîmes Métropole. Ce plan s’articule autour de quatre grands axes d'actions : le narco-banditisme et les trafics induits, les violences intra-familiales, les cambriolages et l’insécurité routière.
Avant un nouveau bilan chiffré attendu en cette fin de semaine, ce sont déjà plus de 3000 personnes qui ont été contrôlées (dont 120 consommateurs de produits stupéfiants verbalisés) et 73 qui ont été interpellées ; une quinzaine ont été mises sous écrou. Par ailleurs, une trentaine de commerces ont aussi été contrôlés dans le cadre de la lutte contre la fraude et le blanchiment ; cela a conduit à quatre fermetures administratives. Drogues, liquidités, armes et munitions ont aussi été saisies.
Près de 200 policiers chaque jour dans le quartier
“Avec la mobilisation des policiers nîmois, celle des gendarmes notamment sur la périphérie et grâce au soutien quotidien d’une compagnie CRS et des renforts de la zone police de Marseille, ce sont environ 200 policiers qui sont mobilisés chaque jour sur le quartier Pissevin, souligne le préfet du Gard Jérôme Bonet, lors d'une visite sur le terrain mardi soir. Ces opérations ont porté leurs fruits, on enregistre déjà notamment une baisse significative du trafic.”

Des dizaines de contrôles sont réalisés chaque jour par les agents des polices nationale et municipale.
“On ne lâche pas le terrain, c’est la stratégie souhaitée par le Ministre de l'Intérieur, poursuit-il. C’est un combat qu’on doit mener, on le doit aux habitants, on le doit au Droit. Il y a 18 mois, ici, un enfant de 10 ans était tué dans un contexte de trafic de stupéfiants et depuis tous les services de l’Etat et des collectivités sont mobilisés pour faire reculer les délinquants. On doit absolument insécuriser les trafiquants et c’est l’objet de ces opérations. On sera sur leur dos autant que nécessaire : tant que le trafic sera là, on sera là !”
Richard Schieven : “On veut que les habitants retrouvent un cadre de vie sûr et agréable”
Si le Plan d’action départemental de restauration de la sécurité du quotidien est piloté par l'Etat, il est mené en collaboration avec les collectivités locales, Mairie et Agglo. Chaque jour depuis son lancement, ce sont ainsi entre 30 et 35 policiers municipaux de la Ville de Nîmes qui interviennent sur place, en renfort : ceux du secteur ouest, avec le soutien des cellules d'appui jour et nuit et de la brigade moto.
“Nous intervenons notamment aux côtés des policiers nationaux pour des contrôles des commerces, lors desquels nous avons relevé des infractions aux stupéfiants, à la vente de cigarettes de contrebande ou encore au travail dissimulé, précise Richard Schieven, Adjoint au Maire en charge de la Sécurité. Mais aussi sur les contrôles routiers ou dans le cadre d'opérations de cadre de vie, avec des enlèvements de véhicules épaves ou ventouses, à l'extérieur ou à l'intérieur des parking souterrains. Des dizaines de voitures, certaines qui avaient été volées, ont ainsi pu être dégagées.”

Les services de la Ville de Nîmes interviennent pour enlever les véhicules épaves ou ventouses qui contrarient le quotidien des habitants.
Autant d'opérations de sécurité menées en parallèle des colossaux travaux de transformation du quartier en cours, dans le cadre du Nouveau programme de renouvellement urbain (NPNRU). Le dimanche 6 avril par exemple, prochaine opération en date, les deux tours Matisse (anciennes tours du Crous) seront démolies par foudroyage.
De son côté, sous la surveillance des forces de police, les agents de Nîmes Métropole multiplient en parallèle les rotations pour enlever les nombreux dépôts sauvages et encombrants qui perturbent la vie du quartier et de ses habitants. “Cette complémentarité d'actions est à saluer, elle nous permet d'être plus efficace au profit de la population", indique Bernard Angelras, Vice-Président de l'Agglo délégué à l'Environnement, à la Collecte et au traitement des déchets et conseiller municipal de Nîmes.

Les élus Bernard Angelras et Richard Schieven, sur le terrain ce mardi soir, aux cotés du préfet du Gard Jérôme Bonet.
Le préfet : “On est totalement déterminé”
Et ensuite ? “On continue !, lance le préfet du Gard Jérôme Bonet. L’immense majorité des habitants qui habitent ici sont des honnêtes gens qui méritent la paix et la tranquillité. Les opérations menées jusque-là sont objectivement réussies, mais il ne faut pas s’en satisfaire. On est totalement déterminé, on ne lâche pas. On va inscrire ces opérations dans la durée, être présents au quotidien avec encore des stratégies d’action très ciblées sur les quartiers les plus sensibles. Il faut que tous les acheteurs comprennent bien qu’ils sont des complices du trafic, que les trafiquants comprennent bien qu’on est sur leur dos.”
“Il y a régulièrement des personnes qui sont condamnés, très fermement, les tribunaux sont à nos côtés et ces condamnations portent leur fruit : ne serait-ce que sur la ville de Nîmes en 2024, on enregistre une baisse substantielle de la délinquance de près de 8%, poursuit-il. On a des résultats.Mais il faut continuer.”