La web radio nîmoise Rayvox prend l’antenne pendant 24h

Rayvox, web radio nîmoise installée dans le quartier Gambetta à Nîmes, repose sur deux piliers : un patrimoine matériel exceptionnel, avec un équipement analogique d’après-guerre, et une équipe de bénévoles passionnés qui animent l’antenne. Depuis sa création en 2018, la radio comptabilise une trentaine d’émissions régulières et plus de 600 podcasts. 

Rayvox est née de la passion d’un amateur d’électronique et d’électro-acoustique : Laurent Rump. Après des années d’expérimentations et de créations dans le domaine de la restitution sonore, il découvre l’ancien équipement de Radio Nîmes, logé au fond d’un hangar. Cet équipement avait été imposé par l’Etat français et régi par l’Office de radio et télévision de France (ORTF), située à l’époque au Mont Duplan (1954).

Après un long et méticuleux travail de restauration, cet équipement d’un autre temps était prêt à connaitre un nouveau souffle. « Cela m’a pris entre 5 et 7 ans pour retaper les machines. On me prenait pour un fou. » Depuis, Laurent a fédéré de nombreux passionnés, musiciens, amoureux de la radio et c’est tout naturellement qu’est né ce projet de webradio atypique : un musée vivant utilisant un patrimoine industriel analogique connecté aux nouvelles technologies. 

La programmation de la web radio Rayvox sort des sentiers battus. Elle se veut libre et alternative. Les émissions sont tout sauf formatés. « L’histoire du matériel nous oblige à cela, on aime expérimenter », précise Aurore Denis, animatrice et responsable partenariats. 

Pour officialiser son déménagement du 9 rue Gauthier au 5 rue Petit, Rayvox propose 24h d’antenne en continue avec 16h d’émissions et 8h de dj set, du vendredi 14 à 6h au samedi 15 février à 6h. « Le déménagement va nécessiter de démonter tout le matériel. Les machines, platines, magnétos et consoles de mixages pèsent entre 150 et 300 kilos. Le nouveau lieu, une vieille maison réaménagée, est plus grand et il est conçu pour accueillir un studio de radio. On se devait de dire adieu à ce local de la plus belle des manières, en faisant ce que l’on sait faire : de la radio », se réjouit Laurent Rump.

Rayvox reste et restera dans le quartier Gambetta à Nîmes. « J’habite et j’aime ce quartier. Nous ne sommes pas ici par hasard. Nous avons établi des partenariats avec les acteurs du coin comme le comité de quartier ou encore le centre-social de la Ville et le tiers-lieu le Spot. » 

Les 14 et 15 février, les émissions historiques de l’antenne comme Obscura Data, Un foutoir de dingue ou encore No guns more drums s’enchaineront avec des numéros spéciaux, des performances et des concerts. Le lieu sera également ouvert aux curieux, auditeurs et habitants du quartier pour un moment convivial. « L’idée est de fédérer les gens qui gravitent autour de la radio. C’est aussi un moment pour se retrouver », assure Aurore Denis.

A l’avenir, Rayvox souhaite continuer à collaborer avec les associations culturelles du territoire comme la radio Raje ou le Musight club. « Rayvox c’est également un studio d’enregistrement. Nous avons récemment fait l’acquisition d’une machine à graver les vinyles, datant des années 1960. Tout ça fait qu’on réfléchit aussi à créer notre propre label musical », se permet de rêver Laurent Rump.