Entretien avec Emmanuelle Bercot, une réalisatrice à Nîmes

Emmanuelle Bercot est l’invitée d’honneur de la 20e édition du festival « Un réalisateur dans la ville » du 20 au 25 juillet aux Jardins de la Fontaine, qui se conjugue cette année au féminin. Entretien.

Vivre Nîmes : Pourquoi avoir accepté cette invitation nîmoise?

Emmanuelle Bercot : Je ne connaissais pas cette manifestation et c’est son président Philippe Le Guay (réalisateur et scénariste) qui m’en a parlé. L’idée d’un festival populaire, chaleureux ouvert au plus grand nombre m’a séduite. Et c’est aussi un festival créé par Jean-Claude Carrière, une personne que j’admire énormément. Je préfère ça plutôt que les tapis rouges. J’aime les ambiances simples sans chichi. On fait des films pour le public, pas pour les gens du métier.

Pour les séances aux Jardins de la Fontaine, vous avez choisi quatre films dont De son vivant qui évoque l’histoire d’un jeune homme condamné par un cancer incarné par Benoît Magimel. Il reçoit d’ailleurs un César pour ce rôle…

Réaliser un film lumineux sur la fin de vie, c’était un projet casse-gueule ! Il fallait le rendre aussi crédible. Mais ça a marché, il a résonné chez beaucoup de personnes touchées par cette problématique. Il est même montré en faculté de médecine pour sensibiliser le corps médical à la prise en charge de la fin de vie. J’en suis très fière.

Aux côtés de Benoît Magimel, on retrouve Catherine Deneuve. Ces deux comédiens sont vos acteurs fétiches, pourquoi ?

On peut dire que ce sont des acteurs qui m’inspirent. J’aime travailler en famille et je considère qu’ils font partie de ma famille maintenant. Ils ont un charisme, une puissance à l’écran.

Vous êtes aussi comédienne ; il y a deux mois vous avez d’ailleurs été nommée aux Molières. Que préférez-vous : la scène ou être derrière la caméra ?

En tant qu’actrice, je préfère la scène, c’est là d’où je viens. Mais dans le cinéma, ce que j’aime, c’est le travail avec les acteurs. Plus que le tournage, ce que j’affectionne c’est le montage. C’est comme diriger les acteurs à nouveau sans leur présence. C’est un travail de dentelle.