En vidéo : « Au féminin, un nouveau regard », le nouvel accrochage du Musée des Beaux-arts de Nîmes
-
Culture
-
Exposition
-
Musées

L’accrochage « Au féminin, un nouveau regard » prend place au Musée des Beaux-arts de Nîmes. Il met en lumière les artistes femmes et permet de se questionner sur leur représentation dans l’histoire de l’art.
Présentation en vidéo de l’accrochage « Au féminin, un nouveau regard » du Musée des Beaux-arts de Nîmes.
Exposition « Au féminin : un nouveau regard » au musée des Baux-Arts de Nîmes - Crédit vidéo : Ville de Nîmes
Télécharger la transcription de la vidéo
Omniprésentes dans l’histoire de l’art occidental comme sujet ou motif, les femmes sont à l’inverse très peu présentes en tant qu’artiste. Peintes, sculptées, dessinées, souvent dans des attitudes stéréotypées, elles endossent de nombreux rôles avec une récurrence notable : le dévoilement de leur corps.
Que ce soit dans les récits ou les arts, elles ont revêtu une multitude de facettes contradictoires que les hommes ont pu leur associer : sainte et pêcheresse, bourreau et victime, épouse, mère parfaite et beauté idéale sensuelle. Avant tout muses et modèles, leur place en tant qu’individu et artiste est à conquérir.
De la vertueuse Lucrèce à la séductrice Salomé, de l’objet de désir à la figure maternelle, le musée des beaux-arts pose un nouveau regard sur la représentation de la femme dans l’art et examine la place des artistes-femmes à travers ses propres collections.
Sainte, bourreau ou victime ?
De la Vierge Marie, vertueuse et exemplaire, à Salomé, ensorcelante et vengeresse, les artistes imposent leur vision de ces femmes célèbres et de leur histoire dans des compositions théâtralisées. En posture dominante ou tête et épaules baissées, regard franc ou fuyant, les choix opérés par les peintres et sculpteurs transmettent des messages sur le regard qu’ils portent sur la femme.
Focus sur les arts graphiques
La diversité des œuvres cataloguées sous la dénomination « arts graphiques » est considérable du point de vue des matériaux, des techniques, mais aussi des formats. Il s’agit de créations réalisées sur du papier au sens large incluant le carton. Pastel, sanguine, crayons, aquarelle... sont autant de techniques incluses sous cette terminologie.
Les dessins présentés dans cet espace sont tous liés aux différents thèmes abordés : la représentation de la femme, la nudité, la relation homme-femme à travers des scènes « galantes »... Ils permettent d’embrasser toute la richesse de ce fond exposé pour la première fois.
Le Mythe des femmes : désir et fantasme
Il ne faut pas confondre « le nu » forme d’art à part entière et la nudité, car dans le nu si on peint effectivement le corps, la sexualité n’est jamais le sujet.
Dès la Renaissance l’art a codifié la beauté féminine, idéal construit par des hommes. Les récits mythologiques inspirent de nombreux artistes qui interprètent les textes et utilisent ces sujets pour travailler le nu. Les déesses deviennent des prétextes à l’érotisme et à la nudité féminine tout en évitant un scandale. Parallèlement, au 18e et surtout au 19e siècle, l’attrait pour «l’ailleurs» se développe. Les femmes «orientales» et «exotiques» deviennent objets de curiosité et de désir. Sensuelles et lascives, la figure de l’odalisque ou de la vahiné s’impose.

Oh ma muse !
Professionnelle anonyme, proche des cercles artistiques, artiste ou épouse, les femmes servent de modèles aux artistes.
Loin des beautés idéalisées et sexualisées, les représentations féminines peuvent aussi être liées à une recherche de perfection morale. Véhiculée à partir du 18e siècle par des récits comme Émile, ou de l’éducation, les principes d’une éducation idéale se développent peu à peu dans les arts à travers l’image de la « bonne mère ». L’intime s’introduit de plus en plus dans les scènes représentées et les épouses deviennent des muses privilégiées.
Parmi les couples d’artistes, des femmes sacrifient leur temps de travail au temps de pose et restent moins connues pour leurs œuvres que pour leur rôle de muse et d’épouse.
Des femmes artistes ?
Sur plus de 200 œuvres jusqu’alors présentées au musée des beaux-arts de Nîmes, une seule était réalisée par une femme. Cet espace présente 12 artistes femmes des collections du musée et du Carré d’Art - musée d’art contemporain.
Au tournant des 16e et 17e siècles, quelques artistes femmes, principalement italiennes, s’imposent sur la scène artistique. Il y a pourtant de nombreux obstacles pour pouvoir faire carrière : étudier uniquement auprès d’un homme du cercle familial, ne pas représenter de nu, se cantonner à certains sujets. Au Salon, lieu d’exposition annuel, leur place est restreinte. À la fin du 18e siècle, les femmes peintres conquièrent malgré tout une visibilité inédite qui se poursuit aux siècles suivants. Le 19e siècle, pourtant peu propice à l’indépendance des femmes, voit l’émergence de nombreuses artistes. Aujourd’hui, elles pâtissent d’un manque de recherches et d’archives. Visibles de leur vivant, certaines sont à présent méconnues voire ignorées.
