Commémoration à Nîmes : l'hommage à Julia et René Rascalon, héros de la Résistance

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Publié le 22 avril 2025 Article

Par Julien Ségura


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Une cérémonie en présence notamment des descendants des deux résistants et de l'Ajointe déléguée à l'Environnement et Présidente du Conseil de Quartiers Garrigues Nord, Chantal May.

Ce mardi 22 avril, Chemin de l'Eau Bouillie dans le quartier de la route d'Alès, une plaque commémorative a été inaugurée en hommage à Julia et René Rascalon, résistants et fondateurs du premier maquis gardois. 

Un symbole fort pour se souvenir de ceux qui, dès les premières heures de l’Occupation, ont refusé la défaite ! Chemin de l'Eau Bouillie à Nîmes, qui jouxte la route d'Alès, une plaque commémorative a été dévoilée ce mardi 22 avril en hommage à Julia (1902-1980) et René Rascalon (1898-1982), couple de résistants à l’origine du premier maquis du Gard. 

Un dévoilement en présence de la famille des deux résistants, de Chantal May, Adjointe déléguée à l'Environnement, aux Espaces Verts et à la Transition écologique et Présidente du Conseil de Quartiers Garrigues Nord et de l'association des amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.  

“Julia et René Rascalon habitaient à quelques mètres d'ici dans un mazet devenu grâce à leur engrangement un lieu important de la Résistance. C'est une histoire très importante pour le quartier et cette plaque s'inscrit dans un devoir de mémoire essentiel. Nous sommes heureux que le Maire de Nîmes ait répondu favorablement à notre demande de rendre hommage à ce couple indissociable de la Résistance gardoise", se félicite Myriam Ferrand, la présidente du comité de quartier de la Route d'Alès.

"C’est un honneur de prendre part à cet hommage dédié à un couple aussi remarquable. Par cette plaque commémorative, la Ville de Nîmes réaffirme son attachement au devoir de mémoire."

Photo de Chantal May

Chantal May Adjointe déléguée à l'Environnement, aux Espaces Verts et à la Transition écologique et Présidente du Conseil de Quartiers Garrigues Nord

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La plaque commémorative dispose d'un QR code renvoyant sur l'histoire détaillée du couple.

Maquis Aigoual-Cévennes

Tout commence en août 1938, lorsque le couple achète un mazet avec olivette sur ce chemin de l’Eau Bouillie. Quelques mois plus tard, la guerre éclate. Très vite, leur maison devient un lieu de rendez-vous pour les opposants au régime de Vichy. De ce havre discret, naît le tout premier maquis gardois, en bordure de la route d’Alès. 

“Ils ont abrité notamment Jean Robert et Vincent Faïta. Ces deux jeunes résistants qui ont été assassinés sur l'ordre de Vichy le 22 avril 1943. C'est pour cette raison que nous avons décidé de dévoiler cette plaque aujourd'hui, un 22 avril”, souligne Jean-Paul Borré président de l'Association des amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

« C’est avec une profonde émotion que notre famille assiste à l’inauguration de cette plaque. Nos grands-parents étaient des personnes d’une grande humilité, qui n’ont jamais recherché les honneurs. Ils se sont battus avec courage pour leurs convictions, et avant tout, pour la liberté. »

Nicole Petite fille de Julia Rascalon

En 1943, face à l’arrivée des troupes allemandes à Nîmes et à l’instauration du Service du Travail Obligatoire, de nombreux jeunes rejoignent la Résistance. Julia et René Rascalon, menacés, quittent la ville pour se replier en Lozère. Leur groupe fusionne avec le maquis de Lassale, gagne en structure et en efficacité.

En 1944, les attaques ennemies s’intensifient. Pour mieux riposter, René Rascalon et Laurent Olivès unissent leurs forces et créent le maquis Aigoual-Cévennes, qui deviendra le plus important du département. Les combats s’enchaînent : Pont d’Hérault, Le Vigan, Sommières, Ganges, Saint-Hippolyte-du-Fort… jusqu’à la libération de Nîmes, le 29 août.

Après la guerre, Julia et René reprennent une vie simple. René retourne à son métier de plombier et rédige ses mémoires. Aujourd’hui, leur engagement entre dans l’Histoire.