La nouvelle exposition du CACN à Pissevin
Culture
Exposition
Le Centre d’art contemporain de Nîmes, installé au cœur du quartier Pissevin, accueille une nouvelle exposition jusqu’au 14 décembre, en partenariat avec la galerie Sissi Club de Marseille.
Sous un commissariat d’Anne Vimeux et Elise Poitevin, fondatrices et directrices de la galerie marseillaise Sissi Club, la nouvelle exposition du CACN de Pissevin Tendres Paumes réunit les œuvres de deux artistes profondément ancrées dans leurs environnements ruraux respectifs : la Corrèze pour Camille Bernard et les Cévennes pour Léna Gayaud. Les œuvres de Tendres Paumes s’inscrivent au cœur d’un cycle, celui qui prend fin pour laisser place à un autre. Dans ces espaces de transitions, d’écotone, de jachère, elles évoquent des récits de transformation par les fleurs sauvages qui poussent sur une terre laissée volontairement en repos ou à l’abandon, par des scènes d’interaction entre humains et nature dans une instabilité palpable.
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Tout un symbole
La paume, cette zone de la main située entre le poignet et la base des doigts, symbolise la capacité de saisir, de contenir et d’exprimer une attente, un doute ou un désir. Dans les peintures de Camille Bernard, les mains apparaissent pour transmettre ces émotions, tandis que chez Léna Gayaud, leur présence se manifeste subtilement à travers les empreintes laissées dans ses céramiques. Cependant, ce terme évoque également l’égarement et la perte, thèmes omniprésents dans les œuvres qui racontent des chemins parcourus, des marches et parfois des sentiments d’égarement physique et émotionnel. Le processus créatif de ces artistes s’inspire des parcours qu’elles effectuent dans leurs territoires respectifs, restituant ces expériences dans l’imaginaire narratif de leurs œuvres. Elles explorent l’idée du reste, de la trace, mais aussi du vide et de l’espace laissé après un passage, exprimant ainsi une prédiction intimidante d’une survie et d’un avenir incertain.
Des artistes inspirées
« Dans Paumes, leurs mains tout comme les paniers, sont ici des contenants, des vaisseaux grâce auxquels, ils accomplissent des gestes ordinaires mais essentiels ; toucher, ramasser, soigner, protéger, offrir. Le « dedans », cet espace qui se trouvent dans les paniers, où sont contenus les fruits cueillis, les visages masqués, est aussi celui, imperceptible, capturé entre la peau d’un visage et le bouts des doigts, entre le vent qui se lève et la paume d’une main. C’est au creux de ces gestes, de ces paumes caressantes, ouvertes ou repliées, que se lient discrètement l’invitation et l’affection, les troubles et les luttes intérieures. » explique Camille Bernard.
L’artiste est née en 1994 à Paris, Camille Bernard (vit et travaille à Uzerche) est une artiste franco-écossaise. Elle est diplômée de l’Ecole d’art de Glasgow en 2017. Elle est lauréate du prix Fleming-Wyfold Bursary en 2017.
La pratique de Camille Bernard propose une vision ambivalente de l’humanité où des créatures évoluent dans un équilibre durable, mais fragile, aux grès des aléas de la nature. Ces mondes sont marqués par des vocabulaires de formes, devenues, par répétition, significatives de l’œuvre de l’artiste. La roche, les herbes, les ruisseaux, les tiges, les fleurs et les humain·e·s, qui peuplent ces éléments naturels, se retrouvent au fil des toiles. Iels sont doux·ces ou voraces, endormi·e·s ou excité·e·s, nu·e·s ou velu·e·s et subsistent seul·e·s ou en groupe. D’apparence solide, lourde, iels redéveloppent leur allure mythologique comme des métaphores. Par ces figurations, l’artiste donne à voir de nouvelles nourritures terrestres, plus inclusives, moins genrées.
« Une promenade dans les bartas (petits buissons qui piquent en Cévenol), en se faisant griffer par les épines. Pieds nus sur des roches chaudes et pointues, sculptées par le temps, le vent et l’eau. Chemins tracés par le passage des animaux. Couleurs du jour, de la nuit, du crépuscule, comme lorsque la silhouette des choses est plus sombre que la nuit. Une promenade comme un jeu, un coup de dés, comme un décor, une épopée. » ajoute Léna Gayaud.
Née en 1995 à Reims, Léna Gayaud (vit et travaille à Sauve) est une artiste française. Elle est diplômée de l’Ecole des Beaux-Arts de Marseille en 2019. Elle est lauréate du Best Booth Proposal à la SWAB (Barcelone) en 2023.
La pratique de Léna Gayaud. Basée dans la région des Cévennes depuis sa jeune enfance, Léna Gayaud s’est construite au sein d’un environnement architectural médiéval et avec les légendes mystiques de la forêt. Dans sa pratique à la jonction de l’artisanat et de la magie, elle se réapproprie mythes antiques et attributs chevaleresques pour créer une narration personnelle et déconstruire des symboles historiques exclusivement masculins. Sensible aux recherches de Clovis Maillet sur les questions de genre et d’identité au Moyen-Âge, elle interroge par son médium et ses références, l’histoire de l’art et l’histoire sociale.
Les ateliers créatifs du CACN
Des ateliers réguliers pour les enfants et les familles vous sont proposés en lien avec l’exposition.
Ouverture d’une nouvelle salle de médiation « Petit Format » où l »espace se partage entre le matériel de médiation, une bibliothèque jeunesse sur l’art et de quoi développer sa fibre créative !
Un mercredi sur deux à 14h et le dernier samedi du mois à 10h30.