L'ACTUALITÉ DE LA VILLE DE NÎMES

L'ACTUALITÉ DE LA VILLE DE NÎMES

Le tunnelier de 110 mètres de long qui va multiplier la capacité des cadereaux d’Uzès et des Limites est prêt à entrer en action. Champagne !

C’est un joli bébé aux mensurations impressionnantes qui a été baptisé ce lundi 8 juillet au matin à Nîmes, au niveau du croisement des rues Sully et Pierre-Semard. 110 mètres de long pour près de 380 tonnes : prêt à entrer en action sous terre, le tunnelier, machine de creusement qui va, à terme, multiplier par 10 la capacité de transfert des eaux des cadereaux d’Uzès et des Limites, s’est vu offrir un petit nom. Il s’agit de « Claude-Jordane », soit l’association des deux prénoms de ses marraines : l’élue nîmoise Claude de Girardi, déléguée à la gestion des milieux aquatiques & prévention des inondations (Gemapi) à Nîmes Métropole, et Jordane Lafaye, cheffe de projet.

C’est une tradition dans le secteur des travaux souterrain : avant la mise en route de ces engins circulaires, ils sont bénis par un prêtre et placés sous la protection de Sainte-Barbe, patronne des pompiers, artilleurs et mineurs (une statue de la sainte a été intsallée dans une niche, à l’entrée du tunnel) et une bouteille de champagne est brisée sur leur carcasse, à la manière des bateaux, avant leur mise à l’eau. Une cérémonie qui s’est déroulée devant des dizaines d’invités, à commencer bien sûr par les ouvriers d’un chantier débuté voilà bientôt un an avec l’installation d’une base vie sur place.

Julien Plantier : « Notre mémoire collective est traumatisée par les inondations de 1988 »

Un chantier, porté par l’Agglo dans le cadre de sa compétence « Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations » (Gemapi), qui s’inscrit dans le vaste programme d’actions de prévention des inondations Papi 3 Vistre 2022-2028, doté d’un fonds global de 126 millions d’euros et qui regroupe un ensemble d’actions et de travaux menés à l’échelle d’un territoire. Objectif ? Réduire de manière durable les conséquences et les dommages des inondations sur les personnes, les biens et les activités économiques. Et éviter de revivre le drame d’octobre 1988.

Machine anti-inondation à Nîmes

« Notre mémoire collective est traumatisée par ces jours de déluge qui ont frappé notre cité et causé la mort de neuf personnes, rappelait Julien Plantier, Premier Adjoint au Maire de Nîmes, avant la cérémonie de baptême. Ce vaste chantier très onéreux initié il y a 20 ans va permettre de protéger le territoire, son patrimoine, ses habitants, pour les décennies à venir. »

Pour limiter les crues, depuis 2007, grâce aux Papi I et II (2007-2021), le cadereau d’Uzès à Nîmes a déjà été fortement aménagé : restructuration des écoulements dans la partie aval du Vistre ainsi qu’au sud de la ville dans les rues Salomon-Reinach, Bergson, Talabot et Ferrier. Depuis 2008, environ 1,5 km de cours d’eau a été réaménagé, principalement en ouvrages souterrains, pour un coût d’investissement de plus de 37,5 M€ HT.

C’est donc maintenant au tour du Papi 3 de prendre le relais avec toujours la même ambition : faire passer la capacité d’écoulement du cadereau sous la Ville de 8 à 80 m3/s (ce débit de 80 m3/s correspond à l’objectif-cible du programme Cadereau soit un événement pluvieux similaire à l’évènement du 8 septembre 2005).

Quatre années de travaux autour de ce tunnelier anti-inondations

Dans une zone densément bâtie et peuplée, le choix de la méthode du creusement par un tunnelier (celui-ci, d’une poussée maximale de 1600 tonnes, peut parcourir 14,50 m sous terre par jour), plus onéreux, a été retenu pour être « le plus indolore possible pour les riverains », expliquait Franck Proust. « C’est une opération invisible mais dont les effets seront vitaux pour les biens et les personnes pour des générations de Nîmois, soulignait le Président de Nîmes Métropole. Elle va permettre la mise en sécurité de 34 000 habitants, et 12 000 emplois. »

Depuis l’installation du chantier en novembre dernier, les travaux se poursuivent. Le recalibrage des cadereaux d’Uzès et des Limites sera réalisé grâce à la création de deux tunnels d’1km chacun dans la zone Sernam-Faïta-Valmy ainsi qu’avec l’aménagement de leurs entonnements (rue Van Dyck et square Guiu) pour un coût de travaux d’environ 52 M€ HT co-financés l’État (50%), Nimes Métropole (30%), la Région (10%) et le Département (10%).

Machine anti-inondation à Nîmes

Durée des travaux : environ 4 ans, dont 2 ans pour l’opération en technique « tunnelier » (technique de creusement similaire à celle du tunnel sous la Manche). A l’issue de leur construction, les deux cadereaux (Uzès et Limites) seront raccordés à la partie déjà existante du cadereau d’Uzès côté Talabot et Bergson.

Les dates clés de l’opération

  • Démarrage des travaux : novembre 2023
  • Arrivée de la machine « tunnelier » d’un diamètre de 3,3m : juin-juillet 2024
  • Achèvement du percement du « tunnel Uzès » : novembre – décembre 2024
  • Achèvement du percement du « tunnel Limites Aval » : juillet 2025
  • Achèvement de l’entonnement du cadereau d’Uzès et de l’ouvrage « Confluence » : 1er trimestre 2026
  • Achèvement du percement du « tunnel Limites Amont » : fin 2026
  • Achèvement de l’entonnement du cadereau des Limites et rue de Calvas : 2e semestre 2027

Par Mathieu Lagouanère

PLUS D’INFOS
Sur le site du PAPI 3 : papi3.vistre-vistrenque.fr.

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