Festival Flamenco de Nîmes : un événement résolument libre !
Culture
Festival de Flamenco
Evénement incontournable du mois de janvier, le Festival flamenco de Nîmes adore bousculer les codes du genre depuis 35 ans. Cette édition anniversaire, qui court du 9 au 18 janvier, n’échappe pas à cette ligne. Tour d’horizon d’une programmation osée et de haute volée.
Des danseurs qui bousculent la danse flamenca comme Israel Galván, Andrés Marín ou Rocío Molina, des chanteurs qui dépoussièrent le cante comme l’artiste Niño de Elche… Pour ses 35 ans, le Festival Flamenco de Nîmes invoque les plus grandes stars contemporaines du genre. Un anniversaire qui court du 9 au 18 janvier et qui fait la part belle à la création avec de nombreuses premières mondiales et françaises. “Cette édition propose une programmation très étoffée avec une quinzaine de spectacles sur dix jours mais aussi des surprises (lire encadré ci-dessous) partout dans la ville ”, résume Amélie Casasole, directrice du Théâtre de Nîmes.
Des regalitos à gogo
La programmation officielle du festival s’accompagne de « regalitos », des petites surprises, en français. Sont prévus notamment une déambulation musicale avec la compagnie Dynamogène, des concerts au musée des Beaux-Arts et au Musée de la Romanité mais aussi de la danse à Carré d’art. En parallèle de ces événements, un festival off chapeauté par l’Office de tourisme sera aussi proposé.
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Andrés Marín en ouverture
Révolté et puriste, intraitable sur la tradition mais toujours prêt à la faire voler en éclats, le danseur Andrés Marín est une des figures de proue du nouveau flamenco. Prix national de la danse en 2022, c’est lui qui ouvre le festival avec une performance dans le hall de Carré d'art (jeudi 9 janvier à 18h) baptisée Un aire de signos. Un solo créé pour Nîmes qui convoque deux figures majeures de la danse : le Japonais pionnier du butô Kazuo Ohno et l’Espagnole La Argentina.
Le danseur sévillan sera aussi la vedette de deux autres soirées. Celle du samedi 11 janvier à l'Odéon avec Recto y Solo. Avec cette pièce, il revisite par la danse les écrits d’une figure historique du flamenco, Vicente Escudero.
Mercredi 15 janvier au théâtre, il s’associe avec la danseuse Ana Morales dans Matarife-Paraíso. Les deux danseurs livrent une performance artistique qui brise les codes du flamenco traditionnel. Un voyage basé sur les pratiques sacrées et populaires, religieuses et païennes de la culture andalouse.
La trilogie de Rocío Molina
Artiste associée du Théâtre de Nîmes et vedette de l'affiche de cette nouvelle édition du Festival flamenco, Rocío Molina propose pour la première fois en France sa trilogie sur la guitare sur une même journée, le dimanche 12 janvier au théâtre. Rappelons que l'artiste, originaire de la province de Malaga, remporte en 2010 le prix national de danse du Ministère de la Culture espagnol. Elle est considérée comme la plus grande danseuse de flamenco et n'a de cesse de réinventer le genre avec une danse audacieuse et libre.
L’avant-garde de Niño de Elche et María Terremoto
Figure emblématique de la musique flamenca contemporaine, créateur hors norme, Niño de Elche joue à Paloma vendredi 10 janvier. Artiste radical et inspiré, il méprise les clichés, se méfie des règles et est devenu en quelques années un véritable phénomène. Son nouvel album – une réécoute du répertoire que le mythique Manuel Torre (1880-1933) a laissé à travers différents enregistrements – combine tradition, avant-garde et subversion à la perfection.
Vendredi 17 janvier au théâtre, place à la jeunesse avec la fille du cantaor disparu Fernando Terremoto, María Terremoto. Sa voix magistrale la mène sur les grandes scènes internationales, et elle est consacrée à seulement 16 ans à la Biennale de flamenco de Séville.
Israel Galván revisite sa pièce culte
On l’a vu travesti en femme ou danser dans un cercueil. Dire qu’Israel Galván transgresse les codes est un euphémisme. Plus grande star du flamenco contemporain avec Rocío Molina, pour Nîmes, il revisite sa pièce culte La Edad de Oro créée il y a 20 ans. Une chorégraphie qui fait référence à cette période qui va de la fin du XIXe siècle jusqu’aux années 30, et durant laquelle le cante et le baile sont en plein essor. Mardi 14 janvier au théâtre Bernadette-Lafont.