Festival Flamenco : ces personnalités qui font vivre l'art andalou à Nîmes

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Publié le 07 janvier 2025Article

Par Julien Ségura


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Ils sont artiste, professeur de danse ou pionnier… Voici des portraits de passionnés de flamenco croqués par le dessinateur Eddie Pons à l'occasion du Festival Flamenco de Nîmes qui a lieu du 9 au 18 janvier.  

L'espiègle dessinateur nîmois Eddie Pons s'est associé à Vivre Nîmes pour cet article. L'artiste s'est amusé à mettre en dessin les quatre portraits proposés par votre magazine municipal et dédiés à des personnalités qui font vivre l'art andalou dans notre cité à l'occasion du Festival Flamenco de Nîmes qui se déroule du 9 au 18 janvier. Rien de plus normal pour Eddie Pons, féru de flamenco et qui a participé à la création du festival il y a plus de 30 ans ! 

Pepe Linares, les origines

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Accent à couper au couteau, à 83 ans, Pepe est certainement le plus espagnol de tous les Nîmois. L’Andalou débarque à Nîmes en 1968 avec, dans sa valise, la culture flamenca. Avec le Nîmois Eddie Pons et le programmateur musical du Théâtre de Nîmes Bernard Souroque (1948-2015), il est à l’initiative du premier Festival de flamenco de Nîmes.

“En 1989, pendant le Festival de jazz, on a œuvré pour organiser un concert du guitariste flamenco Vicente Amigo. C’était son premier concert en dehors de l’Espagne. Puis est venue l’idée de créer un concours de flamenco en janvier 1991. Petit à petit, l’idée d’un événement annuel à Nîmes est née”, se souvient Pepe Linares. Né à Baeza en Andalousie, Pepe grandit dans la cité minière de Linares, ville qui lui donne son nom de scène. 

Maquignon de chevaux, apprenti torero, ouvrier agricole… Après de multiples boulots, Pepe fuit l’Espagne pour s’installer à Nîmes. Depuis, il est devenu une figure clé du flamenco. Pour les 30 ans du festival en 2020, il avait d’ailleurs raconté sa vie lors d’une grande rencontre avec le public au théâtre.

Roé, la fête 

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Chanteur, guitariste, photographe… Roé est né à Barcelone, d’une mère andalouse originaire de Cadix et d’un père catalan natif de Perpignan. C’est lui qui chapeaute cette année les “afters”, les soirées festives après les spectacles du in à la bodega Diego-Puerta (10-12 rue de l’Horloge) de 22h à 2h. Un rendez-vous dans le cadre du off du festival en partenariat avec l’Office de tourisme. “L’idée est de retrouver l’esprit de fête du flamenco. C’est le moment de se lâcher, l’heure des bêtises”, sourit Roé. 

Ce dernier a un destin incroyable. Il devient une star dans les années 90 avec son tube Soledad. Un tube solaire entre pop, rock et flamenco qui se hisse au Top 50. Son disque homonyme est d’ailleurs considéré comme un des premiers disques de world music sur lequel il invite le chanteur Mory Kanté, le guitariste de Pink Floyd, David Gilmour, ou encore le pianiste Ray Lema. Après son succès, il fuit l’effervescence parisienne en s’installant à Nîmes. C’est ici qu’il lance l’association “O Flamenco !” qui est d’ailleurs à l’origine du festival dédié à la Sévillane, en novembre.

Chely La Torito, la transmission 

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Les petits Nîmois la connaissent bien. Avec son personnage de Mamzelle Flamenka, créé pour le festival en 2012, Chely a introduit le flamenco dans de nombreuses écoles de la ville. Celle qui a commencé la danse classique chez Michelle Lucibello à Nîmes a eu un coup de foudre pour l’art espagnol à l’âge de 10 ans lors d’une feria.

Depuis, la danseuse essaie de transmettre sa passion pour le flamenco partout où elle le peut : à l’hôpital (elle a notamment dansé à l’Institut de cancérologie), dans les Ehpad, à la Maison d’arrêt et, bien sûr, auprès des pitchouns nîmois. 

Son dernier spectacle floReciKa, répété notamment au centre social Simone-Veil, est destiné aux petits des crèches municipales. “Un spectacle pour le off du festival destiné aux tout-petits. Le flamenco m’a tellement aidée à m’épanouir que je veux le transmettre aux plus jeunes générations. Il peut être une bulle d’oxygène, un remède contre les maux”, explique Chely qui présentera aussi cette nouvelle création au centre de gérontologie Serre-Cavalier. Chely, ou le flamenco tout terrain.

Christine Serrano, la passion 

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Voilà plus de 25 ans que Christine Serrano fait vivre le flamenco à Nîmes avec sa compagnie Las Inas de la Cuenca, qui est aussi une école de danse installée Cité des Espagnols. “Mes parents viennent de la Cuenca en Espagne et, bien sûr, ils écoutaient du flamenco. Mais je suis vraiment tombée amoureuse de cet art à 18 ans en écoutant Pepe Linares en concert sur le parvis des arènes”, se souvient la Nîmoise de 55 ans. Sa compagnie participe à de nombreux événements de la Ville comme le village andalou lors des Ferias.

Elle est aussi à l’origine du spectacle Faena flamenca qui fait danser des élèves toreros avec des danseuses flamencas, en collaboration avec le Centre français de tauromachie. Un spectacle qui avait notamment été présenté devant le Musée de la Romanité à la sortie de la novillada de la Feria de Pentecôte.