A Nîmes, un hommage aux sœurs Claire et Marguerite Long
Culture
Carré d'Art
A l’occasion du 150e anniversaire de la naissance de Marguerite Long, l’académie de Nîmes propose un hommage aux deux musiciennes nîmoises le vendredi 15 novembre à partir de 17h à l'Auditorium de Carré d'Art.
L’académie de Nîmes et ses partenaires ont à cœur de promouvoir l’activité culturelle et artistique de Claire et Marguerite Long, sœurs nîmoises bénéficiant des premiers dispositifs favorisant la formation et la place des femmes sous la IIIe République. Ce double hommage s’adosse au 150e anniversaire de la naissance de Marguerite Long (13 novembre 1874). Une manifestation menée en partenariat avec la Ville de Nîmes et le Conservatoire, qui comprend une conférence à trois voix, un concert de la pianiste Célia Oneto Bensaïd et une exposition consacrées aux deux artistes et sœurs nîmoises.
Au programme
- Exposition de documents inédits dans le hall de Carré d’Art, du 12 au 25 novembre : Claire et Marguerite Long, deux pionnières nîmoises aux carrières contrastées
- 15 novembre à 17h, auditorium de Carré d’Art : conférence Claire et Marguerite Long ou l’accession des femmes aux métiers artistiques par Sabine Teulon Lardic, Hélène Deronne, Francine Cabane
- 15 novembre à 19h, auditorium de Carré d’Art : moment musical avec Célia Oneto Bensaïd, pianiste. Œuvres de G. Fauré, C. Debussy, M. Ravel, D. Milhaud, Jeanne Leleu
En accès libre et sans réservation, dans la limite des places disponibles.
Claire et Marguerite Long, des parcours artistiques inspirants
L’une, Claire Long, accomplit une carrière d’enseignante au Conservatoire de Nîmes en ouvrant la première classe féminine en 1884, après un recrutement sur concours régional. Le rapport d’inspection de l’établissement signale l’excellent niveau de sa classe et son engagement : ouvrir un cours « supérieur » sans rétribution pour former (entre autres) sa cadette. Claire demeure dans l’ombre ; à la faveur de son mariage, sa démission à la rentrée de 1898 rend compte des violences symboliques faites aux femmes.
L’autre, Marguerite, formée par son aînée au Conservatoire (de 1884 à 1889) et boursière de la Ville de Nîmes, entre au Conservatoire national supérieur de Paris. Elle y obtient le 1er Prix en deux ans d’études ! En forçant son destin par son travail personnel auprès de Gabriel Fauré, Claude Debussy, sa carrière de concertiste lui offre une renommée internationale à compter de la création du Concerto en sol de Maurice Ravel, sous sa baguette (1932). Plus tard, ses tournées au Brésil et en Russie la consacrent comme ambassadrice du piano français.
Parmi les interprètes de l’Entre-deux-guerres, elle est aussi pionnière lorsqu’elle ose les premiers enregistrements pour la firme Columbia. Sa carrière de pédagogue n’est pas en retrait lorsqu’elle bataille pour obtenir la classe de piano au Conservatoire national supérieur de Paris, au regard des nominations de collègues masculins. Son patriotisme s’exprime par son départ du Conservatoire sous l’Occupation, suivi de la cofondation de l’Ecole Long-Thibaud (1941), puis du Concours Long-Thibaud (1943). Ce dernier offre des perspectives à des générations d’interprètes internationaux, de nos jours encore.
Biographie des intervenantes
♫ Célia Oneto Bensaïd, pianiste
Sortie du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris avec cinq prix obtenus avec les meilleures distinctions, elle rejoint l’École Normale de Musique de Paris qui lui décerne le diplôme supérieur de concertiste, bénéficiant dans le même temps des conseils de Claire Désert, Brigitte Engerer, Maria João Pires, Jean-Claude Pennetier ou Rena Shereshevskaya, qui l’ont particulièrement inspirée. Sur les plus grandes scènes, elle interprète notamment la musique américaine, française et celle de compositrices, telles Kaija Saariaho, Diana Syrse, Camille Pépin. Artiste Yamaha, soutenue par la Fondation Banque Populaire, Célia est lauréate de concours internationaux : Piano Campus, Fondation Cziffra, Concours Nadia et Lili Boulanger, Pro Musicis, Prix HSBC du Festival lyrique d’Aix-en-Provence, lauréate dans la catégorie “Musique Classique” du Trophée K2 (2020). En récital et musique de chambre, on a pu l’entendre à la Philharmonie de Paris, au Théâtre des Champs-Élysées, à Piano aux Jacobins, La Roque d’Anthéron, l’Esprit du Piano à Bordeaux, La Folle Journée de Nantes, l’Opéra d’Avignon, au Grand Théâtre de Harbin (Chine), au Salamanca Hall (Japon), Salle Bourgie (Montréal) et au Wigmore Hall de Londres.
Francine Cabane, professeure à l’Ecole Normale et à l’IUFM, vice-présidente de l’Académie de Nîmes
Hélène Deronne, historienne de l’art, conservateur de musée honoraire, Maître de conférences honoraire à l'Université d'Avignon, membre de l’Académie de Nîmes
Sylvie Roux, professeure au Conservatoire à Rayonnement Départemental de Nîmes
Sabine Teulon Lardic, musicologue chercheure à l’université de Montpellier3 (laboratoire CRISES), membre de l’Académie de Nîmes