DOSSIER
Commerces : la Ville mobilisée
Malgré un contexte économique difficile, Nîmes capitalise sur ses atouts pour favoriser l’implantation de nouvelles enseignes, éviter la vacance de locaux et offrir aux Nîmois un centre-ville attractif.
Opération séduction
Pour lutter contre la vacance de commerces et attirer sans cesse de nouvelles enseignes, elle s’active sur tous les fronts : présence sur les salons professionnels, rendez-vous avec les entreprises et grands sièges de la région, prospection auprès des développeurs d’enseignes… Une opération séduction qui porte ses fruits puisque chaque année, plus de 60 nouveaux commerçants s’installent en centre-ville pour équilibrer le turn-over. « Le patrimoine naturel et historique de la ville, son plateau piétonnier parmi les plus grands de France, les 200 jours d’animations et festivités, et la présence d’un centre commercial en plein devenir sont autant d’atouts indéniables », apprécie Valentine Wolber, Adjointe déléguée aux Commerces, aux Animations Commerciales et à la Redynamisation du centre-ville. Et parce qu’elle souhaite choisir la typologie de ses nouvelles enseignes et leur emplacement idoine pour relancer des zones cruciales, la Ville n’hésite pas à activer de nouveaux leviers. En attendant avec impatience le développement de La Coupole et la rénovation des Halles qui devraient permettre, là aussi à terme, d’enclencher une nouvelle dynamique.
2 400
commerces à Nîmes dont
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960
en centre-ville
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9 400
places de stationnement en centre-ville
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Stationnement
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La Ville propose 9 400 places de stationnement en centre-ville, dont 5 050 en surface. Avec, pour ces dernières, une gratuité le week-end dès le samedi après-midi. Pour la période de Noël ou à l’occasion des grandes braderies d’hiver ou d’été (qui se tiendra cette année les 20, 21 et 22 juillet), la gratuité commence dès le vendredi matin.
Des leviers pour dynamiser le centre-ville
Profitant déjà d’une bonne attractivité et d’un centre-ville marchand de qualité, la Ville de Nîmes fait le choix de multiplier les initiatives en faveur de la redynamisation de ses espaces commerciaux.
Préemption de locaux par la Ville
En 2022, dans la volonté de maintenir une offre commerciale diversifiée, la Ville a usé de son droit de préemption pour acquérir le droit au bail d’un local situé rue Général Perrier, le tout pour un montant de 50 000 €. Une acquisition qui a permis à la Ville d’avoir la mainmise sur le profil du prochain commerce implanté. Suite à l’annonce de la vente du droit au bail commercial sur le site de la Ville, plusieurs candidatures de reprise ont été réceptionnées. C’est finalement une offre présentant un exploitation du local sous enseigne mixte qui a été retenue : l’été avec Banana Moon (maillots de bain et accessoires de mode) et l’hiver avec Pyrenex (doudounes françaises haut de gamme). La boutique doit ouvrir ses portes mi-juillet.
EN SAVOIR PLUS
nimes.fr/vie/commerce
« Nîmes reste une bonne élève pour les villes de la même strate, avec un taux de vacance de commerces inférieur à la moyenne et en dessous des 12,5 %.»
Julien Plantier,
1er Adjoint et président de la SAT
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ODIL, un nouvel outil
En juin dernier, était officialisé le lancement de la foncière commerciale, initiée par la SAT (Société d’Aménagement des Territoires) et la Banque des territoires. ODIL, Outil de Développement et d’Investissement Local, va permettre de relancer certains secteurs commerciaux en centre-ville et dans les quartiers prioritaires (Pissevin-Valdegour, Chemin-Bas d’Avignon et Mas de Mingue). Ce « projet innovant pour Nîmes », comme le souligne Julien Plantier, 1er Adjoint et président de la SAT, a pour mission d’investir dans des locaux commerciaux afin de répondre au mieux aux évolutions du commerce et de recomposer les parcours marchands. La foncière ODIL peut intervenir avec une maîtrise des emplacements stratégiques, la transformation et la requalification de locaux commerciaux adaptés à la demande des commerces, et enfin l’ajustement des conditions locatives selon les entreprises. ODIL pourra ainsi assurer le pilotage et le suivi d’un projet depuis l’acquisition foncière jusqu’à la gestion locative. La foncière est alimentée par des fonds émanant de la Banque des territoires, de la SAT, de banques privées et, à moindre mesure, de la Socri, propriétaire de la Coupole.
EN SAVOIR PLUS
sat-amenagement.com
8 M€
dans les prochaines années pour rénover la Coupole
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22 M€
d’investissement dans les dix ans pour la foncière ODIL
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La Coupole en locomotive
Socri-Reim, nouvel opérateur de la Coupole des Halles depuis 2021, a inauguré en mai dernier la place centrale du centre commercial, qui vient d’être rénovée, pour un budget d’1 M€. Grands espaces, végétalisation, bassin d’eau avec ses poissons, réfection des sols et escaliers monumentaux en verre, tout est mis en œuvre pour que les clients se sentent bien dans leur centre commercial. Cette place centrale, plus accueillante, n’est qu’un avant-goût des futurs travaux de la Coupole. Nicolas Chambon, président du groupe Socri-Reim, en est certain : « La Coupole mérite cette nouvelle architecture. Avec la Ville, nous souhaitons une remise à niveau complète du centre-commercial et de ses abords. Nous allons prendre le temps, mètre carré par mètre carré; pour avoir un lieu plus convivial et ouvert vers la ville. » Des efforts ont été entrepris pour améliorer la sécurité, la propreté, la végétalisation des lieux et, à terme, la redynamisation du centre. Au total, ce sont cinq nouvelles enseignes qui ont fait leur apparition. Conséquence directe : le chiffre d’affaires a augmenté de 18 % entre 2019 et 2022, alors que les centres commerciaux français peinent à être rentables. L’arrivée future d’une grande enseigne au sein de la Coupole devrait confirmer le rôle de locomotive commerciale de ce grand ensemble construit en 1992 par l’architecte Jean-Michel Wilmotte.
EN SAVOIR PLUS
coupoledeshalles.fr
Valentine Wolber,
Adjointe déléguée aux Commerces, aux Animations commerciales et à la Redynamisation du centre-ville
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Comment la Ville agit-elle pour redynamiser le commerce de proximité ?
Je tiens déjà à préciser qu’en dépit du contexte national et de toutes les difficultés inhérentes, le commerce nîmois n’est pas moribond. Une dynamique est en train de s’installer et on la ressent. La Ville est un facilitateur qui met tout en œuvre pour garantir un centre-ville propre, animé et attractif, qui profitera à tous. Le commerce est l’un des poumons économiques de la ville et un indicateur important de sa vitalité, nous voulons en prendre soin.
Une aide directe aux associations de commerçants est d’ailleurs en vigueur…
Tout à fait. Au-delà du soutien logistique régulier, la Ville alloue chaque année une subvention de quelque 30 000 € pour accompagner les différentes associations de commerçants et leur permettre de mener à bien les initiatives qu’ils portent. Il y a une relation quotidienne avec nos services et l’arrivée récente d’un chargé de mission « dynamique commerciale » va renforcer ce lien.
Paroles de commerçants
Aux Halles, à la Coupole ou en centre-ville, cinq commerçants nous parlent de leur parcours, de leur boutique mais aussi de leur vision du commerce à Nîmes.
Bistro Léone
À 34 ans, dire que ce Provençal d’origine a de la bouteille est un euphémisme. Directeur des opérations des Maisons d’Arles pendant trois ans – dont le resto étoilé la Chassagnette –, il a débuté à Eygalières chez Bru (2 étoiles), suivi de dix années passées à Londres où il a notamment été chef sommelier et manager du réputé Frenchie Covent Garden et du Hibiscus (2 étoiles). Fin avril, il ouvre son propre restaurant à Nîmes, le Bistro Léone, dans la petite rue de l’Horloge. « Nîmes est idéalement située. Entre les Cévennes et la Méditerranée, le territoire offre une richesse d’ingrédients et d’inspirations », explique le jeune restaurateur, qui a fait l’école Hôtelière d’Avignon. « Il y a aussi un certain dynamisme gastronomique ici, avec des beaux établissements, comme le Duende de Pierre Gagnaire à l’Imperator, ce qui tire vers le haut. » Bastien définit sa cuisine comme fraîche, savoureuse et méditerranéenne, changeant au quotidien et où la qualité des produits est primordiale.
3 rue de l’Horloge. Tél. 07 61 87 17 67. bistroleone.fr@leone.nimes
« Nîmes est idéalement située »
Bistro Léone
À 34 ans, dire que ce Provençal d’origine a de la bouteille est un euphémisme. Directeur des opérations des Maisons d’Arles pendant trois ans – dont le resto étoilé la Chassagnette –, il a débuté à Eygalières chez Bru (2 étoiles), suivi de dix années passées à Londres où il a notamment été chef sommelier et manager du réputé Frenchie Covent Garden et du Hibiscus (2 étoiles). Fin avril, il ouvre son propre restaurant à Nîmes, le Bistro Léone, dans la petite rue de l’Horloge. « Nîmes est idéalement située. Entre les Cévennes et la Méditerranée, le territoire offre une richesse d’ingrédients et d’inspirations », explique le jeune restaurateur, qui a fait l’école Hôtelière d’Avignon. « Il y a aussi un certain dynamisme gastronomique ici, avec des beaux établissements, comme le Duende de Pierre Gagnaire à l’Imperator, ce qui tire vers le haut. » Bastien définit sa cuisine comme fraîche, savoureuse et méditerranéenne, changeant au quotidien et où la qualité des produits est primordiale.
3 rue de l’Horloge. Tél. 07 61 87 17 67. bistroleone.fr@leone.nimes
« Nîmes est idéalement située »
L’arbre Bleu de Van Gogh
Fondé en 1917, ce magasin est une véritable institution à Nîmes. Après une implantation rue des Marchands et un départ pour la rue Crémieux, l’enseigne dédiée aux produits de papeterie traditionnelle, professionnelle et de beaux-arts s’est installée en mars au centre commercial La Coupole. « C’est un pari sur l’avenir. Je crois au projet de la Socri (société propriétaire depuis 2021 du centre commercial, ndlr), explique William Marcheval, directeur du magasin qui reprend L’Arbre Bleu avec son fils Guillaume en 2017. Les travaux récemment inaugurés avec cet escalier en verre améliorent l’usage du public. Si on ajoute une réfection aux abords de la Coupole, je pense que cette dernière aura un certain dynamisme », termine le commerçant qui a à cœur de choyer ses clients en prodiguant des conseils et en exposant les peintures de certains de ses habitués.
Au deuxième étage de la Coupole.
vangogh-nimes.com
« La Coupole, un pari sur l’avenir »
Transition
Marc Ferrandiz, le responsable de la boutique Transition, vient d’être fraîchement réélu à la présidence de l’association des commerçants de la rue du Chapitre. Cette artère compte 26 boutiques dans des domaines variés. Elle se distingue par son dynamisme et la cohésion qui existe entre les commerçants : « Nous avons souhaité mettre en commun nos énergies pour faire vivre notre rue si particulière. Elle a su tirer son épingle du jeu avec exclusivement des commerces indépendants et atypiques. Les commerces vivent en osmose avec les habitants et nous proposons régulièrement des événements, des soirées. » Le dernier événement en date, Art-déco-brocante, s’est déroulé en avril, sous l’impulsion des cinq boutiques de décoration de la rue. Meubles, créations et œuvres d’art ont séduit les passants et les habitués. En septembre, l’association doit réitérer l’expérience avec un Grand défilé proposé par les boutiques de prêt-à-porter et les professionnels de l’esthétique. En plus de sa vitalité, la rue est belle. L’adhésion de l’association au permis de végétaliser de la Ville a magnifié ce passage chargé d’Histoire : « Depuis que nous avons végétalisé la rue il y a un an, nous avons constaté un vrai changement. Nous avons ajouté de nouvelles suspensions de fleurs et nous changeons les plantes selon les saisons. La rue du Chapitre est une rue où il fait bon vivre », conclut le commerçant.
6 rue du Chapitre. 04 66 21 27 13Transition.Nîmes