L'ACTUALITÉ DE LA VILLE DE NÎMES

L'ACTUALITÉ DE LA VILLE DE NÎMES

Lauréat du prix Django Reinhardt et sacré deux fois aux Victoires du Jazz, Vincent Peirani a été le premier accordéoniste à entrer dans la classe de jazz du Conservatoire National Supérieur de Paris. Vendredi 17 février au théâtre Christian Liger, il présente son trio « Jokers » qu’il fonde avec le guitariste italien Federico Casagrande et le batteur israélien Ziv Ravitz (pour réserver vos places cliquez ici). Un concert en partenariat avec l’association Jazz 70. Entretien avec le musicien.

Vincent Peirani, votre trio « Jokers » se définit comme un groupe de jazz sans frontières qui ose reprendre le rockeur gothique Marilyn Manson ou le groupe industriel américain Nine Inch Nails. On est bien loin de l’image de l’accordéoniste qui joue dans les bals musette…  

J’ai énormément joué dans les bals et cela a été très formateur ! Je ne renie pas cette époque. Il faut comprendre que ce n’est pas le répertoire des bals qui est mauvais mais plutôt certaines personnes qui le jouent en incarnant une sorte de caricature de l’accordéoniste avec le sourire béat, la chemise ouverte et la grosse gourmette.
Moi, je joue de tout. J’essaye de faire ce qu’il me plaît sans m’enfermer. Et le projet « Jokers » c’est un peu ça. L’idée, c’est de ne rien s’interdire.

Le guitariste Federico Casagrande, l'accordéoniste Vincent Peirani et le batteur Ziv Ravitz forment le trio Jokers. © Stanislas Augris
Le guitariste Federico Casagrande, l’accordéoniste Vincent Peirani et le batteur Ziv Ravitz forment le trio Jokers. © Stanislas Augris
D’où votre envie de mêler le jazz au rock ?

Vous savez, si j’avais grandi dans les années 70, j’aurais été le plus heureux. C’est une période musicalement dingue notamment pour le rock. J’ai toujours aimé cette musique. Quand j’étais ado, j’écoutais du grunge celui de Nirvana ou de Soundgarden. Je voulais même faire de la batterie mais mon père m’a mis à l’accordéon.

« L’idée, c’est de ne rien s’interdire »

Grâce à cette ouverture d’esprit, vous avez accompagné la chanteuse de jazz coréenne Youn Sun Nah ou le jazzman Michel Portal. Vous avez aussi joué en duo avec le saxophoniste Emile Parisien et accompagné le chanteur lyrique Roberto Alagna. Vous avez même partagé la scène avec le rappeur Gaël Faye. Pensez-vous que vous avez participé à la réhabilitation de l’accordéon ?  

Je pense que des musiciens comme Daniel Mille, Richard Galliano et, bien sûr, Astor Piazzolla ont largement contribué à faire grandir et connaître l’accordéon, bien avant moi.

Le titre « Les larmes de Cyr » du groupe Jokers
Est-ce que ça été difficile de faire accepter cet instrument dans le milieu du jazz ?

Pas que dans le jazz… dans tous les tous les milieux. J’ai eu droit à des remarques et des blagues. Il a fallu batailler pour que je puisse rentrer au Conservatoire de Nice avec mon accordéon. Mais aujourd’hui, les mentalités changent.  

« Quand j’étais ado, j’écoutais du grunge, celui de Nirvana« 

Comment êtes-vous tombé amoureux du jazz ? 

Adolescent, un ami venait me voir avec des disques. Un jour, il m’en a apporté un du pianiste Bill Evans et un album du groupe français, Sixun. L’écoute de ces deux albums a été une sorte de révélation.

Comment pourriez-vous définir un concert de « Jokers » ?  

J’aime penser que les musiciens sur scène sont main dans la main avec le public. En fait, rien n’est figé. Chaque concert est différent.

Vous jouez au théâtre Christian Liger ce vendredi 17 février. Avez-vous un lien particulier avec Nîmes ?

J’ai joué aux Arènes de Nîmes avec Alberto Alagna, un très bon souvenir. Dans la région, vous avez aussi le très bon festival Jazz à Junas. Je suis Niçois donc je suis très heureux quand je peux faire des concerts dans le Sud.  

+ d’infos :

retrouvez toute la programmation du théâtre Christian Liger en cliquant ici.
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