Face aux désagréments causés par ces colonies d’oiseaux, la Ville va intervenir, avenue Carnot, du 13 au 17 novembre. Si des étourneaux sont installés depuis quelques semaines, il aurait pu être inutile d’intervenir plus tôt. Explications.
Le ballet synchronisé de leurs vols dans le ciel, par centaines d’individus, constituent un plaisir pour leurs yeux. Le résultat de leurs nuits d’immobilité dans les branches est un cauchemar au sol. Venus essentiellement d’Europe centrale pour vivre des conditions hivernales plus favorables dans les régions méditerranéennes, des groupes d’étourneaux ont élu domicile à Nîmes depuis quelques semaines. Cette installation est notamment liée à l’absence de perte de feuilles des arbres à cette période.
Elle cause des désagréments pour les passants, les riverains (et les propriétaires de véhicules), via leurs déjections principalement, sous les arbres où ces migrateurs ailés élisent domicile, sur l’avenue Jean-Jaurès, sur les boulevards autour de l’Ecusson ou sur l’avenue Carnot, entre autres. Cette dernière est particulièrement concernée cette année parce qu’un groupe de sédentaires y a attiré de petits groupes de migrateurs, formant une colonie importante.
Dans la journée, les étourneaux se dispersent en petits groupes pour aller manger dans les champs, les vignes et les vergers (ils peuvent parcourir facilement 20 à 30 km par jour). La nuit, ils préfèrent dormir dans les villes parce qu’il fait plus chaud et qu’ils trouvent plus facilement des abris, et moins de prédateurs (rapaces).
Pistolets à fusées sonores ou crépitantes et cris de geai
A Nîmes, par le passé, les campagnes d’effarouchement étaient plutôt programmées fin octobre. Cette année, il a fallu les retarder d’environ trois semaines pour s’adapter : les dérèglements climatiques, d’une part, retardent les migrations et d’autre part, favorisent la sédentarité de quelques groupes d’oiseaux. La campagne d’effarouchement 2023 débutera donc ce lundi 13 novembre et durera jusqu’à vendredi 17.
« Elle est programmée pour correspondre au moment où l’essentiel des vols migratoires sera présent sur le territoire nîmois, fait savoir Dolorès Orlay-Moureau, Adjointe déléguée à la Santé, à l’Hygiène et à la Prévention des Risques sanitaires. Une intervention plus précoce aurait risqué d’être suivie de peu d’effets. »
Cette campagne se déroulera du lundi 13 au soir jusqu’au vendredi 17 novembre au matin depuis l’avenue Carnot, tous les soirs avant la tombée de la nuit (mise en place de l’équipe de la Ville, deux agents du service Hygiène de la Ville, à partir de 16h30) et tous les matins avant le lever du soleil (à partir de 6 heures).
L’effarouchage du soir sera principalement réalisé à l’aide de pistolets projetant des fusées sonores et fusées crépitantes, ainsi qu’un diffuseur sonore du cri du geai. Celui du matin, lui, se fera plutôt via des lampes torches et l’effaroucheur sonore (cri du geai) ; l’utilisation du pistolet n’est pas envisagée à ce stade mais elle n’est toutefois pas exclue si les oiseaux ne s’enfuient pas. Tout cela est très encadré, pour des raisons environnementales.
Afin de limiter l’impact des nuisances provoquées par les étourneaux, le service propreté de la ville a déjà modifié la cadence et les horaires de nettoyage de l’avenue Carnot, passant de trois soirs par semaine à tous les matins (les déjections ayant lieu principalement la nuit). « Nous étudions aussi déjà d’autres pistes pour les années à venir », indique Dolorès Orlay-Moureau.
Par Mathieu Lagouanère