L'ACTUALITÉ DE LA VILLE DE NÎMES

L'ACTUALITÉ DE LA VILLE DE NÎMES

ACCUEIL > DÉCOUVERTE > Pasteur s’expose au museum

Pasteur s’expose

au Museum

À l’occasion du bicentenaire de la naissance du célèbre scientifique, le Museum d’Histoire naturelle de Nîmes accueille l’exposition « 1822-1895, de Louis à Pasteur » jusqu’au 19 novembre.

Après avoir étudié la fermentation, la microbiologie, réfuté la théorie de la génération spontanée et fait des découvertes sur la dissymétrie moléculaire en 1857 qui le rendirent célèbre dans le monde des chimistes, Pasteur, grâce à ses recherches, a permis à l’économie française de mieux se porter. En 1860, le gouvernement de Napoléon III signe un traité de libre-échange qui ouvre le marché anglais aux vins français. Malheureusement, ceux-ci souffrent de multiples maladies. Pasteur a réussi à y remédier avec son procédé de « pasteurisation », qui détruit les germes contaminants en pratiquant un chauffage de quelques minutes sur le vin. Ce procédé est encore utilisé aujourd’hui pour conserver des boissons et aliments.

En terre cévenole de 1865 à 1869

Ce que l’on sait moins, c’est que le Jurassien a un lien particulier avec notre territoire. Entre 1865 et 1869, il a effectué cinq séjours en terre cévenole pour étudier et enrayer la maladie du ver à soie, à la demande de son ancien professeur, le chimiste Jean-Baptiste Dumas, devenu sénateur du Gard. Alors que la France produit 10 % de la soie mondiale, depuis quelques années les vers à soie sont décimés par une maladie épidémique qui ravage les magnaneries. Bien qu’il n’ait aucune connaissance sur le sujet, Pasteur accepte le défi. Il constate que les vers sont en fait affectés par deux maladies : la pébrine et la flacherie. Il comprend que celles-ci doivent être dues à des micro-organismes et propose des mesures d’hygiène qui sauvent la sériciculture tant en France qu’à l’étranger. Ces découvertes sur les maladies des vers à soie ont guidé ses recherches ultérieures sur les maladies contagieuses des animaux puis des hommes.

Louis Pasteur dans le cabinet de l’Empereur Napoléon III.

La rage et la gloire

En 1870, Louis Pasteur acquiert la conviction que les maladies contagieuses, comme les fermentations, sont dues à des micro-organismes. Une conviction renforcée par ses travaux sur les vers à soie. À la fin du 19e siècle, il suit l’hypothèse que l’on pourrait isoler des formes atténuées de microbes causant d’autres maladies et les utiliser pour protéger contre les formes virulentes. C’est ce qu’il parvient à faire pour le choléra des poules, le charbon des ovins et des bovins. Vient ensuite de défi de la rage. Ne pouvant cultiver le virus ni l’observer au microscope, Pasteur le maintient en le transmettant d’animal en animal. Les premiers essais de vaccins sur des chiens sont concluants. Survient alors l’épisode historique de la vaccination du jeune Joseph Meister, gravement mordu par un chien enragé. Pasteur décide d’appliquer le même protocole que celui qu’il appliquait pour les chiens. Trois mois plus tard, il annonce aux académies que le jeune homme n’a plus la rage. La presse célèbre le vainqueur de la rage. Pasteur va désormais être qualifié de « bienfaiteur de l’humanité ». C’est la gloire !

Louis Pasteur dictant à sa femme une note pour l’Académie des Sciences, sur les maladies des vers à soie, à la magnanerie de Pont-Gisquet dans les Cévennes près d’Alès.

Question à Adeline Rouilly,

Conservatrice et directrice du Museum de Nîmes

_________

Quels objets de la collection du Museum sont intégrés à l’exposition ?

Les collections du Museum illustrent notamment l’épisode de la maladie du ver à soie dans les Cévennes avec la présentation d’un microscope, qui fait partie de ceux qui, à la demande de Pasteur, ont été confiés à des scientifiques du Gard pour observer les papillons et les œufs afin de pouvoir séparer les spécimens sains de ceux infectés. Ce microscope avait été attribué à Émilien Dumas, le géologue du Gard dont le Museum conserve les collections. Nous mettons aussi en avant les collections d’anatomie, d’histoire des sciences, de zoologie, de botanique conservées en réserves pour appuyer les différentes thématiques de l’exposition.

Joseph Meister en 1885, à l’époque où il fut sauvé grâce au vaccin contre la rage mis au point par Louis Pasteur.


POUR EN SAVOIR PLUS 
Museum d’Histoire naturelle de Nîmes 13 boulevard Amiral Courbet du mardi au vendredi de 10h à 18h et les samedis et dimanches de 10h à 18h30. L’exposition « 1822-1895, de Louis à Pasteur » jusqu’au 19 novembre.