Alors que Paloma rouvre ses portes, rencontre avec le directeur de la Scène de musiques actuelles (Smac) nîmoise : Fred Jumel. L’occasion d’évoquer la programmation de cette nouvelle saison.
Quelle est la couleur musicale de la programmation de cette nouvelle saison ?
Comme depuis ces trois dernières années, on fait une large place au renouveau du rap et à la scène hip-hop française, avec des têtes d’affiche comme Niska (5 octobre), Hamza (13 octobre), Kalash Criminel (15 novembre), Georgio (6 décembre), Roméo Elvis (9 mars) et bien d’autres. Nous avons aussi l’envie et la mission faire découvrir à notre public les artistes émergents de cette scène en plein ébullition.
C’est ce qu’on fait sur les soirées Celsius club (29 septembre), en collaboration avec l’association nîmoise Da storm : ce sont des rendez-vous qui se veulent les plus accessibles possibles, avec un « tarif découverte ». Même si on propose dans notre programmation des artistes attendus par une bonne partie des gens, on les pousse aussi à écouter d’autres artistes qui méritent d’être connus.
Le public retrouvera-t-il des artistes internationaux ?
Oui, il pourra retrouver Jay Jay Johanson (12 octobre), The Murder Capital (22 octobre), Rodrigo y Gabriela (10 novembre) ou encore Jungle (1er novembre). On est sur des esthétiques qui sont très larges : du post-punk de Dublin au folk-rock en passant par la musique electro-soul-funk.
Y’a-t-il des révélations ?
On fait un focus sur les artistes qui sont la nouvelle sensation du moment. Il y a un panel d’artistes très créatifs dans la programmation : Adé (18 novembre), qui vient de sortir un nouvel album et qui fait un bout de chemin en solo après avoir beaucoup tourné avec son groupe Thérapie Taxi. On peut aussi évoquer Pierre de Maere (2 décembre), qui est le coup de cœur belge du moment.
On ne peut passer à côté de Zaho de Sagazan (4 octobre), véritable révélation 2023 et qu’on a pu découvrir aux Transmusicales, au Printemps de Bourges et même aux Victoires de la musique. Elle est à l’image de cette nouvelle scène qui nuance beaucoup dans ses interprétations. Après, il y a aussi des artistes qui sont des Ovni, moins connus, moins dans la tendance, mais qui pour nous marquent des courants musicaux : je pense notamment à Emile Londonien (8 novembre), un groupe electro-jazz, ou encore Broken Back (17 novembre), un coup de cœur autour de la folk.
On conserve, bien évidemment, dans la programmation nos soirées This is not a love night : plusieurs rendez-vous avec des groupes indie-rock et toujours avec un « tarif découverte ».
La programmation est-elle aussi tournée vers des artistes français confirmés ?
On a le plaisir de retrouver l’équipe label Ed Banger le temps d’une soirée (25 novembre). On a une relation particulière avec cette maison de disque porte-voix de la french touch, puisque Pedro Winter, fondateur d’Ed Banger, est l’un des artistes qui était associé à Paloma au départ, avec qui nous avons beaucoup travaillé : il a fait un certain nombre de ses résidences artistiques ici. Le fait qu’il nous propose ce plateau avec pas mal d’artistes électro du moment et des invités surprise, c’est un plaisir.
Il y a bien sûr des artistes plus grand public. On peut citer Louis Bertignac (24 novembre), Emilie Simon (17 novembre), Benjamin Biolay (24 février), Mc Solaar (16 mars), Hubert-Félix Thiéfaine (23 mai), Albin de la Simone (18 octobre), Eddy de Pretto (21 mars) et IAM (5 février). On reçoit aussi des artistes plus typés comme Johan Papaconstantino (2 novembre) ou bien The Inspector Cluzo (3 novembre), un groupe qu’on a plaisir à accueillir à chaque fois qu’il publie un nouvel album, sans oublier l’artiste électro Molecule (16 novembre).
L’humour s’invite à Paloma. Est-ce quelque chose que vous aviez déjà expérimenté ?
C’est quelque chose qu’on a déjà fait puisqu’on a pu accueillir Kyan Khojandi ou encore le Woop les années passés. C’était des artistes qui avaient en commun d’utiliser le texte, les mots ou le phrasé dans leurs spectacles comiques. Ce qui est peut-être moins le cas pour Aymeric Lompret (11 novembre) ou encore Thomas VDB (1er décembre). Ce dernier, a cependant un lien très fort avec la musique puisque c’est un ancien chroniqueur musical, qui a fait beaucoup d’interviews d’artistes et qui a monté des spectacles en lien avec la musique.
Les passerelles entre musique et spectacle comique ne sont pas si fermées que ça, les choses circulent beaucoup et notamment dans les pratiques de notre public. Ce sont aussi ces gens, qui écoutent beaucoup de musique, qui regardent les spectacles d’humour sur le net, les réseaux sociaux et Youtube. Cela nous semble intéressant, de temps en temps, de manière exceptionnelle, de pouvoir faire un clin d’œil sur les humoristes du moment. C’est quelque chose qui restera à la marge, car le rôle d’une salle comme la nôtre, c’est d’être principalement tourné vers la musique.
En juillet dernier, vous présentiez un livre retrospective sur les 10 ans de Paloma. Qu’est ce que ce livre contient et ou le public pourra se le procurer ?
Ce livre accompagne la clôture de ces 10 ans à Paloma. 208 pages et plus d’un an et demi de travail pour revivre une décennie de vie de la salle, ponctuées de photos des moments marquants et de témoignages (bénévoles, acteurs associatifs, bénévoles). L’idée était de retracer, dans une première partie, la genèse du lieu : pourquoi, à un moment donné, le maire de Nîmes et les élus de l’agglomération ont décidé de porter un projet communautaire autour de la musique amplifiée ?
La seconde partie, explique comment le projet de Paloma s’est mis en place et s’est intégré sur son territoire : comment les Nîmois et les habitants de l’agglomération se sont appropriés ce lieu, de manière assez rapide puisque cela a été un beau et très rapide succès.
La dernière partie se tourne vers l’avenir : quels sont les enjeux pour une salle de musiques actuelles dans les 10 prochaines années. C’est un ouvrage que nous allons distribuer à tous les gens qui ont collaboré, de près ou de loin, et qui ont contribué au succès de Paloma. Dans les prochaines semaines, il sera aussi consultable dans les bibliothèques des communes de l’agglomération nîmoise. Nous allons aussi faire gagner quelques exemplaires au public avec des jeux concours.
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paloma-nimes.fr