L'ACTUALITÉ DE LA VILLE DE NÎMES

L'ACTUALITÉ DE LA VILLE DE NÎMES

Le professeur Naoki Odanaka est un expert dans son pays sur l’urbanisation française de la deuxième partie du XXe siècle. Depuis cinq ans, il axe ses recherches sur les « Zup » nîmoises et s’intéresse plus précisément au quartier du Mas de Mingue.

Cette semaine, les Archives municipales accueillaient un visiteur peu ordinaire en la personne de Naoki Odanaka, enseignant chercheur d’histoire socio-intellectuelle au département de sciences économiques et management de l’université Tohoku à Sendaï, au Japon. Il avait effectué le déplacement, soit 9892 kilomètres, pour poursuivre des travaux de recherche entamés il y a cinq ans sur l’urbanisme des quartiers prioritaires de Nîmes. Un sujet qui le passionne, après l’étude des quartiers prioritaires de Montpellier de la Pergola (La Pergola, un grand ensemble résidentiel à Montpellier (1960-2010). Evolutions socio-spatiales et politiques de la ville, Etudes Heraultaises n°54, 2020) et du Petit Bard (Cinquante ans d’un quartier montpellierain : le Petit Bard, 1960-2010, Bulletin historique de la Ville de Montpellier, 2016).

Grands ensembles

Il s’est spécialisé dans l’analyse de ces ensembles en embrassant les intentions urbanistiques et les conditions historiques qui ont prévalu à leur apparition, la façon dont ils ont ensuite été vécus et leur évolution dans le temps, leur degré d’ouverture et comment ils sont reliés au reste de la ville, les conséquences de ces choix urbains sur la vie des habitants. Il comparre les différents quartiers étudiés et tisse en paralèlle une analyse de l’accueil des rapatriés et des populations immigrées. « J’apprécie les archives municipales des villes dans lesquelles je me rends car on y trouve de nombreux rapports municipaux et des archives des offices HLM, mais aussi les dossiers de consultation des entreprises et agences chargées des projets de construction. » précise-t-il..

Le Mas de Mingue, un cas d’école

De retour à Nîmes après trois ans d’absence pour cause de pandémie, il observe le changement positif opéré par la ligne T2 qui dessert tous les quartiers prioritaires de Nîmes et salue cette initiative comme un réel progrès. « Je m’intéresse surtout au Mas de Mingue, car ce quartier détonne dans le mouvement de création des grands ensembles. Alors que la politique nationale de l’assimilation constituait la ligne de conduite prédominante, dans ce petit quartier, tout a été conçu à l’origine pour que les communautés cohabitent dans le respect de leurs cultures. »

Des enseignements pour le Japon

Passionné par la France, Naoki Odanaka y a passé notamment deux années lorsqu’il était étudiant, à Rennes. Il s’est alors spécialisé dans l’analyse du milieu rural. Puis ces recherches l’ont mené à Dijon et dans le Sud, lui permettant d’établir des comparaisons. « La France est un modèle pour le Japon. Après le traumatisme de la deuxième Guerre Mondiale, les Japonais ont considéré que c’était un pays qui portait les valeurs de paix et de démocratie et la francophilie s’est développée. Aujourd’hui, la démographie du Japon est en déclin, et le recours à l’immigration serait une des solutions pour éviter un déclin économique. C’est pourquoi nous devons étudier la meilleure façon d’accueillir des populations immigrées, et la France est riche d’enseignements sur ce sujet. »

Les archives municipales reçoivent régulièrement des demandes du bout du monde : ainsi ces dernières semaines, les agents ont reçu des demandes d’Australie, d’Anglettere et du Vietnam !

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