De novembre à mars, l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) mène une fouille à l’angle de de la rue Cadereau et de l’avenue Jean-Jaurès. Les archéologues viennent de mettre à jour les vestiges d’une domus, une riche habitation romaine.
Archéologie
Avec ses mosaïques au sol, son hypocauste (salle chauffée par le sol), ses peintures murales, son puits, sa cour… la domus qui vient d’être mise à jour par les archéologues de l’Inrap prouve qu’au Ier et II e siècle de notre ère, le quartier Jean-Jaurès était bel et bien un quartier cossu. « Quand on voit cette maison romaine, on pense de suite à la villa qui abritait la mosaïque de Penthée trouvée sur le Jean-Jaurès en 2007. Ici, nous ne sommes pas tout à fait dans le luxe de cette dernière mais, on peut tout de même parler d’une résidence cossue dans laquelle vivait certainement une famille de classe sociale élevée », soutient Ghislain Vincent responsable de recherches archéologiques à l’INRAP qui dirige ces fouilles. Le chantier est situé à l’angle de la rue du Cadereau et de l’avenue Jean-Jaurès, en amont de la construction d’un immeuble.
Voie Domitienne
Après une occupation rurale qui prend fin au Ier siècle avant notre ère, ce site est densément urbanisé jusqu’à la fin du Haut-Empire, au IIe siècle de notre ère. « La fouille se situe au cœur du secteur intra-muros de l’agglomération antique. Nous sommes dans un quartier riche bordé par la Voie Domitienne et non loin de l’Augusteum des Jardins de la Fontaine », continue Jean-Yves Breuil, directeur-adjoint scientifique et technique de l’Institut national de recherches archéologiques préventives.
Mosaïque
Cette domus, estimée entre 300 et 400 mètres carrés, possède une cour et entre 9 et 10 pièces. La plupart de ces pièces présentent des sols en béton et des enduits peints sur les murs. La salle la plus à l’Est de cette résidence romaine montre un sol mosaïqué polychrome à décors géométrique. Plus au Sud, cette maison est équipée d’une salle chauffée et d’un puits probablement situé dans un espace ouvert attenant.
Incendie
Cette parcelle semble également marquée par un incendie généralisé. Des effondrements de constructions brûlées ont été découverts sur l’ensemble du terrain. Cet incendie a permis de conserver l’architecture des bâtiments antiques, constituée à 90% de terre crue sous forme de briques de terre massive. Après le IIIe siècle de notre ère, les terrains sont remis progressivement en culture, signant ainsi la transformation de l’ancien paysage urbain en zone de campagne. Le 18e siècle sera synonyme de la reprise de la construction urbaine jusqu’au 20e siècle scellant les vestiges antérieurs.
Visite du chantier
L’inrap propose une porte ouverte du chantier le samedi 4 février de 8h30 à 17h15, uniquement sur réservation au lien suivant : https://my.weezevent.com/inrap