Depuis trois décennies, Nîmes s’affirme comme une place forte de l’art contemporain. Ce rayonnement, dont Carré d’Art est l’épicentre, sera célébré cette année à travers une riche programmation, avec une journée de célébration le 9 mai. Est également annoncée dès 2024 la 1e édition d’un événement d’art contemporain d’envergure internationale.
« Beaubourg du sud »
Ouvert le 7 mai 1993, le « Beaubourg du sud » ne cesse de faire souffler à Nîmes un vent d’art contemporain aussi entêtant que le mistral. Novateur et décrié à ses débuts, ce (vrai) carré de verre et de béton imaginé par Jean Bousquet et Bob Calle fut conçu et réalisé par Sir Norman Foster. Une pointure de l’architecture pour réaliser un vis à vis de haut vol face à la rectangulaire Maison Carrée, dans un dialogue entre modernité et antiquité devenu la marque de modernité distinctive de Nîmes.
Plus de 900 oeuvres
Au-delà de l’originalité et de la signature du bâti, le Musée d’Art contemporain s’est constitué une des plus importantes collections nationales et européennes, prisée des amateurs d’arts notamment américains, avec plus de 900 œuvres. Ses expositions temporaires ont su attirer l’attention d’un milieu averti, mettant tour à tour en lumière les plus grands artistes de notre temps et les talents émergents voire pionniers dans leurs pays. Pour toute une nouvelle génération d’artistes, il constitue un marchepied vers une reconnaissance internationale. A la charnière du mécénat, défrichant des sentiers peu battus, ses collections s’enrichissent depuis 1986, date d’un partenariat avec le Ministère de la culture, au fur et à mesure des acquisitions et des dons des artistes exposés, pour lesquels la conservation muséale est synonyme de reconnaissance artistique. C’est un gage de confiance de leur part, qui témoigne de la réputation du Musée d’art contemporain de Nîmes. « A l’heure de l’hypermédiatisation des fondations privées, il est important de rappeler qu’une collection publique reste inaliénable, sort l’art du champ commercial pour mieux le préserver, l’inscrire dans l’histoire de l’art et le transmettre. » estime Jean-Marc Prévost, Directeur du musée d’art contemporain Carré d’Art.
Un rendez-vous d’art contemporain d’envergure dès 2024
Présentée ce matin, la programmation de cet anniversaire est une préfiguration d’un événement d’ampleur, et dont les contours sont encore à définir, qui a l’ambition de porter haut l’art contemporain, dès le printemps prochain. C’est le Centquatre, lieu culturel et agence parisienne créatrice des Nuits blanches, qui est missionné de construire ce projet, tandis que sa direction artistique, choisie, sera bientôt connue : « Les 30 ans de Carré d’Art marquent ainsi le lancement d’une nouvelle histoire où l’art contemporain va occuper une place prépondérante. Ainsi, dès 2024, Jean-Paul Fournier, Maire de Nîmes, et moi-même avons souhaité la création d’une grande manifestation, d’ampleur internationale, dédiée à l’art contemporain, ancrée sur le territoire local et associant la population nîmoise et des artistes locaux. Un nouveau rendez-vous fort, pour lequel nous venons de choisir la direction artistique, qui permettra de développer une autre forme de culture tournée vers l’avenir et d’accroître l’attractivité de notre ville », conclut Sophie Roulle, Adjointe déléguée à la culture.
Cycle d’expositions et d’événements
La troisième décennie de Carré d’Art musée sera fêtée tout au long de l’année, afin de faire redécouvrir sa collection. Le Musée d’art contemporain, en lien avec les 5 autres Musées de Nîmes, la bibliothèque de Carré d’art et l’Ecole Supérieure des Beaux-arts, a défini un programme d’expositions, animations et manifestations autour de plusieurs temps forts :
- « La Mélodie des choses » – Regard historique sur la collection offre au premier étage du musée un accrochage de la collection centré sur les œuvres historiques, avec les mouvements apparus dans les années 60 (Nouveaux Réalistes, Supports/Surfaces…), la peinture française ou allemande des années 80. L’évolution des pratiques artistiques se dévoile à travers cette présentation, véritable parcours dans l’histoire de l’art contemporain. Robert Combas, Christian Boltanski, Larry Bell, Niki de Saint Phalle, Jean-Michel Alberola, Gérard Garouste, Ben, César… 48 artistes y sont présentés.
Du 17 janvier jusqu’en 2024
- « La Mélodie des choses » – Années 2000 : Les artistes Suzanne Lafont, Walid Raad et Tarik Kiswanson, tous trois exposés cette dernière décenie à Carré d’Art, composeront leur propre accrochage, aux côté du directeur du musée d’art contemporain Jean-Marc Prévost. Quatre regards pour mettre en avant les questions qui traversent notre société actuelle à travers une trentaine d’oeuvre et autant d’artistes exposés.
Du 9 mai au 17 septembre, galerie Foster (hall de Carré d’Art) troisième étage de Carré d’Art
Regard sur la collection photographique de Carré d’Art par Suzanne Lafont est labellisé Rencontres de la photographie d’Arles 2023.
- L’artiste américaine Martine Syms s’installera dans la galerie de l’Atrium pour « Ugly Plymouths » (labellisée Rencontres de la Photographie d’Arles 2023), établissant un portrait de Los Angelès, dont elle est native, au temps du digital. A travers la vidéo en format court, elle explore la représentation des corps noirs dans la culture visuelle contemporaine et s’attarde ici sur la vie quotidienne à LA. Los Angeles devient à la fois un site et une situation. Le poème « Hollywood » du, poète de la Beat Generation et musicien de jazz Bob Kaufman, surnommé « the Black Rimbaud » en est le pont de départ. On y croise toutes sortes de personnes acteurs, artistes, danseurs, employés de bureau pris dans un flux d’images qui semblent se démultiplier et amener à perdre tout contact avec le réel.
En fin d’année, une exposition consacrée à Claude Viallat prolongera les célébrations d’octobre 2023 à mars 2024.
- Le centre de documentation de Carré d’Art met en avant le livre d’artiste, du 9 mai au 30 juin 2023.
Parcours dans la ville
Hors les murs, l’art contemporain se décline dans tous les musées de la ville :
- Du 25 mars au 3 décembre, le musée des Beaux-arts exposera sept œuvres de Martial Raysse issues de la collection de Carré d’Art, allant de 1962 à 1990. Il est aussi présent dans la ville de Nîmes, avec des œuvres monumentales qui relèvent de l’aménagement urbain, par deux commandes publiques place d’Assas et place du marché.
- Du 21 avril au 22 octobre, Oliver Laric, artiste spécialiste des reconstitutions de sculptures antiques, revisite les collections du musée de la Romanité. Ce sculpteur autrichien (né en 1981) s’inspire de la statuaire gréco-romaine antique pour en proposer des ré-interprétations, notamment grâce aux technologies digitales. À l’occasion de cette exposition, Oliver Laric proposera une quinzaine de sculptures originales et plusieurs autres productions numériques, inspirées d’œuvres des collections permanentes du Musée de la Romanité et plus généralement de l’héritage antique de Nîmes. Oliver Laric s’illustre dans le courant artistique dit «post-internet » dès 2006. Grâce au Scan 3D, il réalise des copies numériques d’œuvres historiques, issues de musées ou de collections privées, et se confronte ainsi aux problématiques posées par la pratique de la copie, de la réinterprétation sérielle et du remix d’œuvres originales.
- Le chorégraphe Noé Soulier présentera « Fragments », à la chapelle des Jésuites ,dans le cadre des Rencontres d’Arles. Dans la continuité de la recherche sur le mouvement développée par le chorégraphe depuis 2010, ce film explore le mouvement lorsqu’il est confronté au cadre de la caméra. Les espaces particuliers que crée le cadrage, suivant sa hauteur et sa dimension, permettent d’explorer des aspects du mouvement invisibles sur scène. Le spectateur accède alors à un niveau de détails, dans l’articulation des différentes parties du corps et dans la superposition des danseur·euse·s, qui ne peut exister lors d’un spectacle qui offre un point de vue unique.
Chapelle des Jésuites, du 9 mai au 3 septembre
- Au Musée des cultures taurines, seront présentées des œuvres originales ayant servi à la réalisation des affiches de la Feria de Nîmes. Depuis 1984, la Ville de Nîmes commande à un artiste contemporain de renom l’affiche qui signe cet évènement majeur de la vie de la cité. La présentation des œuvres originales de ces affiches permet d’évoquer le rapport entre tradition locale, tauromachie et art contemporain et les codes de leur représentation, tant dans ses thèmes que ses évolutions artistiques au cours de ces quarante dernières années.
Du 13 mai au 31 octobre 2023
- De mi-juin jusqu’au 19 novembre, le musée du Vieux Nîmes accueillera des œuvres textiles signées Mounira El Solh, Latoya Ruby Frazier, Jean Pierre Pincemin, Patrick Saytour, Anna Boghiguian, Annette Messager, Yto Barrada, Anna Boghiguian, Christian Boltansky, Louis Cane, Baptiste Rabichon, Yves Reynier, Jessica Stockholder et Claude Viallat.
- Le Muséum d’histoire naturelle, dans « Collections primitives », réunira des œuvres liées à la nature, signées Jean-Luc Moulène, Jean-Michel Othoniel, Ugo Rondinone, Philippe Favier… Les salles de préhistoire, d’ethnologie et de géologie mettront ces oeuvres en regard des premiers objets crées de main humaine, de masques dit d’Arts Premiers ou d’échantillons de matières premières exposés au Muséum.
Du 15 juin au 19 novembre 2023
9 mai : inauguration et bal littéraire
Le mardi 9 mai à 18h, une soirée spéciale de célébration est programmée, en présence de personnalités. Un bal littéraire est annoncé par la bibliothèque, qui s’associe pleinement à l’événement : le hall de Carré d’art sera aménagé en dancing avec podium, et des écrivains livreront à plusieurs voix une histoire unique, écrite à plusieurs mains en 24 heures chrono. Les spectateurs-danseurs sont invités à écouter sagement chaque texte et à danser follement sur chaque morceau ! Le public écoute et plonge dans l’histoire puis quand le texte se termine, la musique remplit l’espace, on danse et on chante à tue-tête. Et ainsi de suite, d’épisode en chanson, pendant une heure trente de fièvre littéraire et festive, jusqu’au dénouement du dernier épisode. À la fin de la soirée, le texte est détruit, chaque Bal Littéraire est un moment unique. Le lendemain : chaque auteur écrit deux épisodes de l’histoire inventée collectivement. Chaque épisode du feuilleton doit se terminer par le titre du morceau qui suit dans la playlist. Depuis leur création à la Comédie de Reims il y a bientôt vingt ans, les Bals Littéraires ont réuni près d’une centaine d’écrivains dans plus de dix pays. Près de cinq cents Bals Littéraires ont
déjà̀ eu lieu. Production déléguée exclusive : Cosmogama
Impromptus : Les élèves du conservatoire de Nîmes proposent chaque semaine des impromptus au cœur des collections de la bibliothèque : concerts, musiques de chambre, lectures, performances et moments dansés seront proposés. Des surprises à découvrir chaque semaine !
Mai et juin 2023
Mais aussi
A l’occasion des 30 ans, le musée proposera au public deux réalisations vidéos, à découvrir dans
le hall du bâtiment et dans le salon du 2ème étage.
- Les vidéos de « Colette »
La première vidéo, présentera un florilège des images d’expositions passées captées par Colette
Girod, à travers le regard créatif d’une artiste vidéaste, étudiante en 5e année à l’esban. Cette
vidéo très visuelle, permettra de (re)voir des moments clefs dans l’histoire du musée.
- Regards sur Carré d’Art-Musée d’art contemporain
La seconde vidéo rassemblera les témoignages de cinq personnalités du monde de l’art contemporain (artiste, directeur de galerie ou de centre d’art), originaires de Nîmes, pour qui Carré d’Art-Musée a été le point de départ de leur carrière professionnelle.
- Exposition des photos de Jean-Pierre Loubat – Jean-Pierre Loubat photographie depuis plusieurs années les artistes exposés à Carré d’Art. Librairie Carré d’Art. Du 9 mai au 17 septembre
- Un cycle de conférences Musée/Bibliothèque à l’automne sur les musées aujourd’hui. Les musées en tant qu’institutions publiques ont plus que jamais une mission de sensibilisation à la création contemporaine et au développement de l’esprit critique de leurs publics….
- Visites « Carré d’art » de l’Office de Tourisme : sous l’angle architectural et œuvres dans les espaces communs.
Ecole Supérieure des beaux Arts de Nîmes
L’ESBAN s’associe aux 30 ans de Carré d’Art et proposera un choix d’œuvres dans l’espace urbain. Les œuvres occuperont des cours, des places sélectionnées du centre ville. Elles présenteront un parcours qui aura comme point de départ la cour de l’hôtel de ville et qui évoluera vers plusieurs autres points de la ville.
Mai à septembre 2023.