Depuis le 1er janvier, les producteurs et commerçants des marchés nîmois repartent avec leurs déchets au lieu de les laisser sur place et sont chargés de leur valorisation.
Fruits et légumes invendus, cartons, cagettes…. : les marchés nîmois accueillent plus de 350 commerçants non sédentaires qui produisent jusqu’à plus de 4 tonnes de déchets par marché (pour les plus importants), à 80% revalorisables. Pour faire face à l’enjeu écologique et de cadre de vie qu’ils représentent, ces déchets étant source de nuisances et de pollution, la Ville a mis en place au 1er janvier le « zéro-déchet » sur tous ses marchés.
De nouvelles obligations de tri et de valorisation
Jusqu’à présent, ces déchets étaient emportés en fin de marché lors des opérations de nettoiement menées par la Ville, échappant à tout recyclage. En effet, la Ville devait dès la fin du marché mener des opérations importantes et coûteuses de nettoyage pour laisser place nette. Le « zéro-déchet » étant déjà en vigueur dans plusieurs villes du Gard, Nîmes souhaite encourager les producteurs à satisfaire à leurs obligations de tri et de valorisation, car les biodéchets des marchés – en majorité des produits alimentaires non emballés – sont parfois soumis à l’obligation de collecte et de valorisation des gros producteurs : compost, don à des associations moyennant une déduction fiscale, interdiction de destruction d’invendus non alimentaires… Les emballages vides de marchés composés de cageots en bois ou de caisses en plastique peuvent être réutilisés ou recyclés.
Accompagner les commerçants
Souhaitant accompagner au mieux les commerçants sans les fragiliser, la Ville a pris le temps de la concertation. « Cela fait un an qu’on prépare ce changement, nous avons rencontré les associations professionnelles et donné du temps aux commerçants pour qu’ils puissent s’organiser » précise Christophe Pio, Conseiller délégué aux halles, aux foires et marchés . « C’est important que les marchés laissent place nette, c’est un exemple donné aux jeunes générations et cela correspond à l’attente de la population et des riverains« . Privilégiant la prévention, la brigade environnement de la Police Municipale veille au bon déroulement de la fin de marché. Aucun incident n’a été relevé durant cette première semaine de mise en place. « Nous ne sommes pas là pour punir, mais pour trouver des solutions » commentent les agents.
Une revalorisation confiée à des sociétés privées
Comment produire moins de déchets ? Comment regénérer les contenants utilisés dans le respect des règles sanitaires et d’hygiène ? Tout n’est pas simple pour les producteurs qui doivent jongler avec différentes réglementations : « je n’ai absolument pas le droit de transporter dans mon camion des caisses en polystyrène remplies de déchets avec d’autres caisses de produits à la vente » déplore monsieur Clément, poissonnier sur les marchés du Jean Jaurès et de Pissevin. « Avant, la Criée nous fournissait des caisses en plastique réutilisable, ce qui était très bien. Aujourd’hui, à la demande du marché italien, on doit prendre les lots dans du polystyrène, un matériau qui n’est pas éco responsable car non réutilisable. » remarque-t’il. Une harmonisation des pratiques est difficile à mettre en place, les commerçants non sédentaires alimentaires étant à ses yeux peu ou pas représentés. Pour gérer ses déchets, qu’il trie, et les valoriser, il a en attendant recours à un prestataire spécialisé.