Schindler Glass, Ruines.
© ADAGP Paris 2022
Double exposition
à Carré d’Art
Double exposition
à Carré d’Art
Le duo d’artistes et chorégraphes américains Gerard & Kelly avec Ruines et la cinéaste et peintre Rosalind Nashashibi pour Monogram se partagent l’affiche à Carré d’Art Musée, jusqu’au 26 mars 2023.
Influencés par la danse minimaliste, la critique institutionnelle et la théorie queer, Brennan Gerard et Ryan Kelly développent un travail à la frontière de la danse et de l’art contemporain, qui intègre l’écriture, la vidéo ou encore la sculpture. En France, le duo a bénéficié d’une résidence à la Cité internationale des arts à Paris où ils ont créé l’œuvre « Modern living », présentée en 2019 à la Villa Savoye de Le Corbusier (dans le cadre du Festival d’automne à Paris). Par ce travail, ils interrogent des projets architecturaux qui déjouent l’usage et la vision traditionnelle, à l’instar de la Maison de verre de Philip Johnson, construite en 1949 dans le Connecticut, à la fois étonnante de simplicité et véritable fantasme d’architecture moderne. Gerard & Kelly développent une pratique artistique in situ, et, pour Carré d’Art, l’exposition débute dès l’entrée : « La première chose que les gens voient en montant les escaliers, c’est l’installation Relay (2018), une œuvre en vinyle multicolore appliquée sur les fenêtres au dernier étage de Carré d’Art, d’où l’on aperçoit la vieille ville. Cette œuvre change constamment à cause de la lumière qui passe à travers, elle possède une dimension performative », explique Brennan Gerard. Dans l’exposition, est également présenté le projet « Panorama », filmé à la Bourse de Commerce à Paris, aujourd’hui écrin de la Fondation Pinault, où trois performeurs mettaient en lumière la fragilité des corps dans cet espace monumental, sublimé par les peintures panoramiques dans la rotonde datant de 1889.
D’INFOS
sur carreartmusee.com
et cinema-semaphore.fr
AUTOUR DE L’EXPOSITION
_________
Dans le prolongement de leur série « Modern living », les artistes présentent au Sémaphore le film Bright Hours qui conte l’aventure entre l’architecte Le Corbusier et la danseuse américaine Joséphine Baker lors d’une croisière en 1929 où sensualité joyeuse et force subversive suspendent, le temps du voyage, les normes et les frontières.
Ruines fera face à Monogram
Rosalind Nashashibi est une cinéaste et une peintre anglo-palestinienne. Ses films utilisent un langage à la fois documentaire et spéculatif, basé sur l’observation de sa propre vie et du monde qui l’entoure, en dialogue avec des éléments de fiction ou de science-fiction. Denim sky est un long métrage tourné en trois parties sur une période de quatre ans, entre 2018 et 2022. L’artiste elle-même apparaît dans la trilogie avec ses enfants et ses amis. L’occasion d’approfondir l’un des sujets les plus importants de son travail récent : l’amour et la recherche de relations durables et de solidarité, dans cette période post-Covid. La peinture joue également un rôle important, tant dans le film que dans l’exposition dans son ensemble. Ses peintures évoquent des espaces réels ou plus oniriques, où peuvent apparaître des personnes ou des animaux. Rosalind Nashashibi s’intéresse aussi au monogramme. Cet emblème qui peut représenter une personne, une entité ou un groupe, voire une signature. Il a pour l’artiste une dimension qui relève parfois de la magie.
INFOS PRATIQUES
Carré d’Art – Musée d’art contemporain
Du mardi au vendredi
de 10 h à 18 h
Samedi et dimanche
de 10 h à 18 h 30
Carreartmusee.com – 04 66 76 35 70
Ces trois artistes offrent à Carré d’Art l’exclusivité de leur travail.
_________
« Carré d’art a cette faculté de nous proposer des œuvres d’art qui suscitent la réflexion, l’admiration et parfois même l’interrogation. Ce mois-ci, deux nouvelles expositions qui lient l’esthétisme et la réflexion nous démontrent encore une fois l’importance de la culture pour s’élever et créer des passerelles entre tous. »
Sophie Roulle
Ajointe déléguée à la Culture
_________
Monogram, 2022 Huile sur lin.
Image du film Denim Sky. © Lux Denim
« Avec Gerard & Kelly, le public sera par exemple surpris de découvrir une reconstitution de la Maison Carrée en cigarettes, clin d’œil à Thomas Jefferson. Quant à Rosalind Nashashibi, trois salles sont consacrées à ses peintures, souvent abstraites et de petits formats. C’est la première exposition de cette artiste en France, dont trois œuvres font désormais partie des collections permanentes du Musée, une ayant été achetée par l’Association des Amis du Musée de Carré d’Art. »
Jean-Marc Prévost
Directeur et conservateur en chef de Carré d’Art-Musée
_________
Image du film Bright Hours. © ADAGP Paris 2022