Orgues
et préjugés
Son image austère ne lui rend pas justice. Pourtant, il remplace un orchestre à lui tout seul ! L’orgue a à Nîmes ses adeptes et ses inconditionnels, incollables sur les multiples variétés musicales, architecturales et technologiques de cet instrument trop souvent méconnu.
Aux orgues, musiciens !
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Qui a dit qu’apprendre l’orgue n’était plus possible ? Au contraire, cette discipline peut être enseignée en cours particuliers ou en classe d’orgue, comme à Uzès et Montpellier. Si les organistes de Nîmes forment individuellement les candidats à la relève, l’ensemble des associations nîmoises réfléchit à créer une classe d’orgue à Nîmes. La perpétuation de cet art est en effet nécessaire au maintien des orgues en bon état.
Apparu sous l’Antiquité en Grèce vers 246 av. J.-C., l’orgue est d’abord un instrument hydraulique avant de devenir un instrument à vent. Les Romains utilisaient des orgues portatives dans les arènes pour accompagner des courses de chars et autres spectacles, y compris à Nîmes. Ce n’est qu’au MoyenÂge que l’orgue fait son entrée dans les églises où il accompagne les offices. Mais il est tout autant utilisé par les protestants, que par les musiciens qui composent de la musique profane pour orgue, comme Jean-Sébastien Bach, ou aujourd’hui Thierry Escaich. On peut jouer de l’orgue sans être croyant, pour le pur plaisir musical du son majestueux, enveloppant, inimitable et polyphonique qu’il produit. Des festivals ont lieux un peu partout en France et Nîmes accueille une programmation régulière de concerts.
Tous ayant été fabriqués sur mesure, selon l’acoustique du lieu, il n’y en a pas deux semblables. La partie extérieure visible, composée de tuyaux et de panneaux de bois, est appelée le buffet. Elle caractérise le style de la maison de facteurs d’orgue qui l’a produite ou de l’architecte de l’église. La partie mécanique (réservoir d’air en peau d’agneau, baguettes, soupapes, tuyaux…), également marque de fabrique du concepteur (Cavaillé-Coll, Frères Eustache…), diffère aussi même si elle obéit à d’invariables principes. La taille et l’époque conditionnent les possibilités musicales en fonction du nombre de claviers et de pédaliers et des sonorités ou jeux proposés : « flageolet » (petite flûte), « bassons », « larigot » (d’où l’expression « tire-larigot »)…, elles sont multiples et souvent caractéristiques d’une époque et d’un style de musique.
Ainsi l’orgue de la cathédrale est celui qui offre le plus de possibilités, avec 50 jeux et pédaliers et permet une grande diversité d’interprétations musicales. C’est le plus ancien de Nîmes, plusieurs fois rénové. Celui de Saint-Paul, qui date de 1848, est plus petit mais il est classé aux Monuments historiques en raison de son style et de sa mécanique, caractéristiques des Cavaillé-Coll et de la musique romantique.
Aux orgues, musiciens !
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Qui a dit qu’apprendre l’orgue n’était plus possible ? Au contraire, cette discipline peut être enseignée en cours particuliers ou en classe d’orgue, comme à Uzès et Montpellier. Si les organistes de Nîmes forment individuellement les candidats à la relève, l’ensemble des associations nîmoises réfléchit à créer une classe d’orgue à Nîmes. La perpétuation de cet art est en effet nécessaire au maintien des orgues en bon état.
Cavaillé-Coll :
le père, les fils et les demi-frères
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La célèbre dynastie Cavaillé-Coll, originaire de Toulouse et de Barcelone, a eu des attaches à Nîmes. Dominique, le père, marié à une Beaucairoise, restaure les orgues de la cathédrale de Nîmes et de l’ancienne église Sainte-Perpétue. L’orgue de la nouvelle église Saint-Paul est construit par Aristide, le fils, à Paris et terminé à Nîmes dans un atelier rue des Frères Mineurs, tout comme celui de Sainte-Perpétue. Il en fera également un pour le chœur de la cathédrale (ce dernier a été transféré à Clermont-l’Hérault). De 1864 à 1883, Vincent, l’autre fils, installe son atelier à Nîmes, rue Notre Dame, où sont fabriqués de nombreux orgues dont celui de l’Oratoire. Son demi-frère Martin et son neveu Léon ont également habité Nîmes.
18
orgues à Nîmes
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10
organistes
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Jusqu’à
10
sonorités et 4 claviers par orgue
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Jusqu’à
3 000
tuyaux (orgue de la cathédrale)
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En bande d’organistes
Nîmes ne compte pas moins de cinq associations d’amateurs d’orgues : les amis des orgues de la cathédrale, ceux de Saint-Paul, de Saint-Baudile, de Sainte Perpétue et Orgues des Temples Protestants de Nîmes. Une très bonne entente les lie, ce qui favorise une programmation régulière de concerts toute l’année :
• Orgues à Midi à la cathédrale, à 12h le 3e samedi de chaque mois et à l’église Saint-Baudile le 1er samedi de chaque mois à 12h
• Concerts des Jeudis de Nîmes à 21h à Saint-Paul (juillet/août), des Journées du patrimoine (un concert toutes les heures le 17 et 18 septembre), Automne musical (du 24 septembre au 11 décembre).
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nimes.fr