Nîmes bénéficie d’un riche patrimoine d’orgues, du XVIe et XIXe siècle, mis en valeur par des concerts gratuits toute l’année et durant les Jeudis de Nîmes. Ce soir, Purcell, Caldara, Haendel, Mozart et Schubert sont au programme à l’église Saint-Paul et à la Cathédrale de Nîmes.
Tous les jeudis soirs d’été, les 3000 tuyaux de l’orgue de l’église Saint-Paul, dont certains atteignent les 5 mètres de haut, envoient du son ! Et non des moindres : il est classé Monument Historique pour son buffet signé Charles-Auguste Questel et pour sa mécanique Cavaillé-Coll père et fils (Dominique et Aristide) de 1848. Doté de 24 jeux ou sonorités différentes, de deux pédaliers claviers, il est le plus représentatif à Nîmes des possibilités musicales offertes par ce type d’orgue adapté à la musique romantique et pré-romantique de son époque mais aussi à tout le répertoire classique dont il fait la synthèse.
Un son caractéristique des Cavaillé-col
Ce soir, à 21h, l’organiste titulaire Georges Gabarel sera aux claviers, accompagnant Pierre Genaï, basse, au chant, sur un répertoire varié : Purcell, Caldara, Haendel, Mozart, Schubert… Un concert proposé par l’active association des Amis de l’Orgue Cavaillé-Col de Saint-Paul de Nîmes, présidée par Bruno Matéos : « Rénové en 1999, l’orgue de tribune est en excellent état. Il est caractéristique de l’époque de sa fabrication, qui date de la Monarchie de Juillet, et qui correspond à Nîmes à une période de développement économique et urbain. » explique l’organiste qui ne manque pas de connaissances historiques. Apaisés de leurs querelles séculaires, protestants et catholiques travaillaient alors de concert sur la reconstruction des édifices religieux : c’est ainsi un maire protestant qui rendit possible la construction de l’église Saint-Paul à cette date.
Envolée de décibels à la cathédrale
Autre rendez-vous musical et autre orgue à découvrir également à 19h, comme chaque jeudi d’été : celui de la Cathédrale Notre Dame et Saint-Castor. Une demi-heure de mise en bouche du concert donné ensuite à Saint-Paul, avec les mêmes musiciens, mais sur un orgue bien différent, puisqu’il date de 1652 (une reconstruction a été opérée en 1982). Il fut conçu par les Frêres Eustache, facteurs d’orgue de Marseille réputés pour leurs imposantes réalisations richement décorées, dont Nîmes conserve l’un des rares spécimens encore visibles. C’est à la fois le plus ancien et le plus grand orgue de Nîmes, avec 4 claviers et 49 sonorités (jeux) différentes, allant du flageolet (petite flûte) au larigot (d’où l’expression « tire-larigot ») en passant par le plein jeu, c’est à dire le maxi grand jeu puisque cela permet d’actionner quatre touches simultanément. Sans oublier le mini orgue « positif » pour le jeu de façade et l’orgue de choeur : le tout ensemble génère pas mal de décibels, de quoi titiller Metallica et son Master of puppets. Une puissance qui s’accompagne d’un scintillement caractéristique et inimitable.
Organisés par l’association des Amis des Orgues de la Cathédrale de Nîmes, des concerts sont donnés toutes l’année le 3è samedi du mois de 12h à 12h30, lors de la pause musicale « orgues à midi ». Rendez-vous le samedi 20 août pour la prochaine session avec Claude Schnitzler. Il interprètera des œuvres de Georg Muffat, Wolfgang Amadeus Mozart et Johann Sebastian Bach (entrée libre).
Tout le programme des Jeudis de Nîmes ici
