Chemin de Camplanier
Ce long chemin rejoint l’embouchure de l’ancienne route d’Alès et de la route de Sauve, pour rejoindre le chemin du Grand Bois à Vacquerolles. À son extrémité, il longe le cimetière protestant de Nîmes, le cadereau et les vestiges de la carrière Bouveron pour rejoindre la Grotte des Fées, des lieux chargés d’histoire.
Les vestiges de la carrière de Bouveron
Cette carrière démarrait à Camplanier pour arriver jusqu’à la Cigale. On y fabriquait du granulat jusqu’au début des années 1960. Les vestiges, encore visibles aujourd’hui, servaient aux wagonnets qui empruntaient des rails pour verser le gravier dans les trémies. En dessous, les camions se positionnaient sous les trappes pour se remplir de la marchandise et partaient ensuite vers les chantiers. Aujourd’hui, ce lieu singulier soulève l’interrogation des passants. Les pompiers du SDIS l’utilisent pour leurs entraînements. Sources : Les Rues de Nîmes d’Aimat Serre – Archives de la Ville de Nîmes – NemausensisLA GROTTE DES FÉES
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Le soir du 14 janvier 1720, une assemblée clandestine est convoquée. Les protestants de Nîmes allaient accomplir un acte religieux interdit par le pouvoir qui en faisait un crime… Les fidèles, au nombre de cinq à six cents, se glissaient un à un dans la caverne, cette dernière semblait leur offrir un asile sûr, mais il n’en était rien. L’assemblée trahie par un chasseur est réduite à se disperser après les premières prières, pour échapper aux troupes de la citadelle de Nîmes (actuel Fort Vauban) dont on signale l’approche. Ces dernières se contentent de tendre des embuscades un peu partout, ils bloquent aussi l’entrée des portes de la ville. Plus de cinquante personnes seront faites prisonnières, hommes, femmes, enfants, vieillards. Par la suite, le Présidial de Nîmes se rendit à la montagne où est située la caverne pour faire un procès à cet antre. L’édifice formé par la nature fut condamné à une éternelle solitude. Des maçons furent chargés de mettre hors d’état la grotte, pour qu’elle ne puisse plus servir de cachette aux disciples de la religion réformée. L’entrée fut comblée et murée avec de la terre mêlée de grosses pierres.
MATHIEU SALIN
Agé de 39 ans, il est le nouveau président du Comité de quartier Camplanier depuis le mois d’octobre. Il est le symbole du renouveau de la population dans ce secteur de la ville, qui a tendance à se rajeunir, avec de jeunes couples qui s’y installent : « Le quartier de Camplanier est très agréable à vivre, proche du centre-ville et pourtant pas densifié au niveau des constructions immobilières. Nous sommes dans un cadre idyllique. » Le comité organise régulièrement des randonnées pour découvrir la richesse patrimoniale de Camplanier : « Nous avons réussi à faire intervenir les services de la Ville de Nîmes pour mettre en valeur le patrimoine historique de notre quartier. Dans un futur proche, des petits panneaux seront positionnés devant certains lieux pour expliquer leur histoire aux gens de passage. »
www.camplanier.org
JEAN-CHRISTOPHE MULLER
Ce pasteur âgé de 63 ans est installé à Nîmes depuis 2013. Il connaît bien Camplanier, qui est un quartier marqué par l’histoire du protestantisme. La partie ouest de la ville a abrité des assemblées clandestines de 1715 à 1787 et les protestants y sont encore en nombre aujourd’hui. Le cimetière protestant de Nîmes est le symbole de cette histoire : « C’est l’un des rares cimetières collectifs protestants encore présent en France et le plus ancien géré par l’Église. Sa taille, plus de 6 hectares, en fait également l’un des plus grands cimetières privés d’Europe. Sa structure paysagère, où les 6 000 tombes côtoient la nature, en fait un lieu romantique et bucolique. Dans le cadre d’une démarche respectueuse de l’environnement, le cimetière protestant n’est plus entretenu avec des produits phytosanitaires. Des équipes de bénévoles entretiennent la végétation dans le cimetière. Cet espace est donc doublement vert. »
CLAUDE JOURNÉE
Retraité et ancien président du Comité, Claude, 68 ans, est né et a passé toute sa vie dans le chemin. Véritable mémoire du quartier, il se souvient de son enfance ici : « Nous avions toute la garrigue pour nous. À l’époque on ne trouvait que des champs, des mazets et des olivettes. Dans les années 1960, l’eau est arrivée jusqu’à l’impasse de la Grotte, ce qui a attiré bon nombre de Nîmois. » Il garde aussi un souvenir particulier de la carrière de Bouveron : « Un marginal avait élu domicile dans la carrière après sa fermeture. Au départ, il faisait peur à tous les gamins. Nous avons finalement réussi à l’approcher et nous nous sommes rendu compte que c’était un homme très intelligent et sympathique. Ancien professeur de mathématiques, il nous avait même aidés à faire nos devoirs ».