L'ACTUALITÉ DE LA VILLE DE NÎMES

L'ACTUALITÉ DE LA VILLE DE NÎMES

Mercredi 17 novembre à 18h, élus de la Ville et Nîmois sont invités à participer à la cérémonie commémorative du 100ème anniversaire de la mort d’Ernest Denis sur la place d’Assas, devant le buste qui lui rend hommage.

Historien et professeur, Ernest Denis est un des pères de l’Etat Tchécoslovaque. Toute son œuvre est consacrée à l’histoire des Tchèques. Il avait le sentiment d’une parenté, sur le plan de la lutte, entre les protestants et les Hussites, peuple expulsé de Bohême.

Histoire de la statut d’Ernest Denis

Né à Nîmes le 3 janvier 1849, d’origine protestante, Ernest Denis est réputé pour son œuvre d’historien du peuple tchèque et pour être l’un des artisans de la création de la République tchécoslovaque après la Première Guerre Mondiale. Par ses écrits, Ernest Denis a beaucoup inspiré la rédaction de la constitution de ce pays.

Après son décès le 4 janvier 1921, se lança très vite une souscription pour commémorer sa mémoire et élever un monument en son honneur dans sa ville natale. C’est en 1922 que l’on trouve la première trace d’un courrier émanant du « Comité de Monument Ernest Denis », présidé par E. Reinaud. Lors de la même année 1922, le conseil général et la ville votèrent respectivement une subvention de 5 000 et 2 000 francs pour l’érection de ce monument.

Le monument en question fut inauguré le 3 octobre 1925 en présence de Paul Painlevé, Président du conseil, et Anatole de Monzie, ministre de l’Instruction publique.

Il se compose d’un buste en bronze monté sur un piédestal. Aucune trace ni infirmation n’ont été trouvées sur les auteurs initiaux de ce buste et de son socle. Tout juste sait-on que deux parchemins signés par les Présidents des deux Républiques, Gaston Doumergue et Masarik, tout deux protestants, ont été insérés dans le socle de la statue. De même, une urne en bronze contenant une poignée de terre de Bohème a été scellée sur le côté gauche du piédestal.

Par délibération du conseil municipal du 3 octobre 1927, il fut décidé de récupérer les grilles du square de Chapitre pour entourer le monument, dont le carré de gazon qui le ceinturait était régulièrement foulé aux pieds et endommagé.

Un monument à la mémoire d’Ernest Denis fut également érigé à Prague et inauguré le 28 octobre 1928, à l’occasion du dixième anniversaire de la libération de la Tchécoslovaquie. Le monument représente une copie du buste installé à Nîmes et fut réalisé par le sculpteur Charles Dovorah et l’architecte Hofman. Outre le monument dédié à sa mémoire, une gare de Prague porte également le nom d’Ernest Denis.

En 1942, pendant l’occupation, le buste nîmois fit partie des œuvres en bronze retenues au titre des métaux non ferreux pour être fondu. Après cette réquisition, il semble que le socle de ce buste fut déposé. Par volonté municipale et du ministère de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts, il fut décidé après-guerre de reconstruire le monument dédié à Ernest Denis à son emplacement initial. A ce titre, une copie du buste érigé à Prague en 1928 fut offerte à la ville de Nîmes, jumelle de Prague, en 1968.

La copie de ce buste représentant Ernest Denis à partir du tronc, un livre ouvert à la main, a été réalisé par l’artiste Otokar Spaniel et repose sur un piédestal qui semble bien être le socle initial du monument. Sur celui-ci sont sculptées deux femmes enlacées se faisant face et représentant chacune une République. Ce nouveau monument a été érigé et inauguré en 1969 sur l’arrière de la Place d’Assas.

Biographie d’Ernest Denis (1849-1921)

Historien, philosophe et slaviste français, inhumé au cimetière des Sceaux (Hauts-de-Seine)

Erenst Denis est n é la 3 janvier 1849 à Nîmes dans une famille huguenoote descendue des montagnes cévenoles. Devenu plus tard agnostique (celui qui ne croit pas en Dieu) et sceptique, il n’en devait pas moins conserver (c’est son ami Raoul Allier qui le dit) « une attitude religieuse de l’esprit, que son dieu s’appelât tout simplement : le devoir, la patrie, telle ou telle sainte cause ». Devenu agrégé d’Histoire, il enseigna en Corse, puis à Paris. Son éducation religieuse le prédisposait à comprendre Hus et hussites. Après 1870, il ressent fortement la dette de la France vis-à-vis de la Bohême.

Il obtient une bourse et part à Prague en novembre 1872 où il reste trois ans pour étudier l’histoire tchèque et les langues slaves. Pendant son séjour il se lie avec des patriotes tchèques : Rieger, Sobieslas Pinkas et surtout avec Palacky, pour lequel il a une grande admiration. Ernest Denis considère ces trois ans passés à Prague comme les plus belles années de sa vie. La connaissance de la langue tchèque lui servira de base pour apprendre d’autres langues slaves : bulgare, polonais, russe.

Revenu en France, il devient professeur d’histoire à l’Université de Grenoble. Après avoir terminé son travail sur les hussites, Ernest Denis devient docteur en lettres et en 1879 Maître de conférences dans les Universités de Bordeaux et de Paris. Malgré ses obligations professionnelles, il publie les 3 grands ouvrages qui vont faire sa renommée : « Hus et la guerre des hussites » (thèse de doctorat), « Fin de l’indépendance de la Bohême » (en 2 volumes de 1890) et « Bohême depuis la Montagne blanche » (en 2 volume de 1903). Suivent 5 volumes concernant l’histoire tchèque depuis le 15e siècle jusqu’à la fin du 19e siècle.

Il fait don de sa maison, située au 9 rue Michelet à Paris, à l’Institut des Langues slaves. Ernest Denis jouit d’une grande notoriété en Tchécoslovaquie et reste l’un des slavistes les plus éminents d’Europe.

N.B. : Il semble qu’Ernest Denis ait même « slavisé » son nom en signant « Ernst ».

Jumelage Nîmes-Prague et section Tchèque Lycée Daudet

Date de création du jumelage : 1967

Le jumelage Nîmes/arrondissement de Prague 1 a été créé en 1967, en hommage à Ernest DENIS (1849-1921). Par ses écrits, Ernest Denis a beaucoup inspiré la rédaction de la constitution de ce pays. Depuis sa création, le jumelage est très actif avec notamment des échanges scolaires sportifs et culturels. A noter la présence des étudiants tchèques au Lycée Daudet depuis 1924 : garçons de 1924 à 1939, de 1947 à 1953 et de 1969 à 1973 et filles depuis 1990.

281 jeunes gens ont pu ainsi s’immerger depuis près de neuf décennies dans un lycée français, situé au cœur d’une ville à forte identité locale et culturelle, connue notamment pour la richesse de son patrimoine romain et aujourd’hui appartenant à une région connaissant une forte évolution démographique, sociale et économique. La section tchèque n’a pas seulement permis à ces jeunes une immersion sans un lycée français et l’obtention du double baccalauréat Tchèque et français, elle suscite également d’autres partenariats dans le domaine pédagogique et dans d’autres domaines de l’activité communale et régionale.

Infos complémentaires sur le centenaire de la mort du fondateur de l’Institut d’études slaves à retrouver sur www.institut-etudes-slaves.fr

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