DOSSIER
Bien dans mon école
Jeudi 2 septembre, c’était la cohue devant les 83 établissements scolaires de la ville. Les petits Nîmois, cartable sur le dos, ont retrouvé les bancs de l’école pour une nouvelle année scolaire, tournée vers le bien-être des élèves.

En ce début du mois de septembre, la cloche sonne la fin des vacances. Enseignants et enfants reprennent le chemin de l’école. À Nîmes comme dans le reste de l’Hexagone, le protocole sanitaire continue à être respecté avec port du masque obligatoire à partir de 6 ans. Cette rentrée est également marquée par la poursuite du dédoublement des classes de grande section de maternelle. La période estivale aura été propice à la rénovation de certains établissements et au début des travaux du plan de relance. Cette année marquera la première phase de réhabilitation de l’école élémentaire Émile Gauzy et le lancement du chantier de reconstruction de Léo Rousson. Un projet de longue haleine qui devrait débuter au mois de novembre si les conditions sanitaires le permettent.
Un plan de relance nîmois sur deux ans
Avec un budget alloué de 8,1M€, ce plan déployé par la municipalité afin de soutenir le secteur du bâtiment et des travaux publics, a débuté en juillet pour une durée de deux ans. Il ne concerne pas moins de 58 chantiers portant sur l’entretien et la réfection des bâtiments scolaires, principalement sur la rénovation énergétique et l’amélioration des conditions hivernales et estivales dans les écoles. Étudié en collaboration avec la communauté éducative, son objectif est d’assurer les meilleures conditions d’apprentissage aux enfants dans une démarche durable et écoresponsable. Pour réaliser ce programme, la Ville fait appel à trois marchés de maîtrise d’œuvre pour réaliser les diagnostics, les missions d’études et de suivi des travaux. Décliné en trois opérations, le plan de relance permettra la rénovation des sanitaires, le remplacement des menuiseries ou la réfection des façades de 44 écoles.
« La réussite éducative est au cœur de nos ambitions, quel que
soit le quartier où l’enfant est scolarisé. »
Véronique Gardeur-Bancel,
adjointe au Maire déléguée à l’enseignement scolaire
39 M€
alloués par an
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soit le 2ebudget de la ville
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550 classes
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828 000 €
investis dans les travaux d’été
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12 270
élèves inscrits dans le public
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Dédoublement des classes : dernière étape
Depuis 2017, les classes de CP et CE1 dans les réseaux d’éducation prioritaire sont limitées à 14 élèves.
Une mesure initiée par le Gouvernement dont la Ville prend en charge l’organisation et l’adaptation des locaux. Cette année, le dispositif se déploie pour les classes de grande section de maternelle.

Des résultats rapides ont été constatés dans les classes dédoublées.
Afin d’améliorer les conditions d’apprentissage des élèves et favoriser leur réussite, les effectifs des classes de grande section de maternelle sont réduits pour atteindre au maximum 14 élèves par classe. Treize écoles nîmoises sont concernées, représentant la création de 40 classes dédoublées. Pendant l’été, les services techniques de la Ville ont créé dans certains établissements de nouveaux espaces afin d’accueillir élèves, enseignants et Atsem. Enfin, la direction de l’éducation a mis à disposition le mobilier nécessaire aux apprentissages.
Un bilan positif en élémentaire
Avant elles, une quinzaine d’écoles élémentaires nîmoises ont mis en place le dispositif. Située quartier Pissevin, l’école Lakanal en fait partie. Quatre ans après les premiers dédoublements, Fanny Calba, la directrice de l’école, tire un bilan positif. « Avant le dédoublement, notre école comptait 10 classes, nous en avons aujourd’hui 14. » À l’époque, la Ville avait dû assurer la création de 22 espaces supplémentaires, pour un coût de 175 000 €, pour un total de 45 classes dédoublées. Cette somme englobait le montant des travaux mais également l’achat de mobilier et de tableaux blancs interactifs. Du côté de l’établissement scolaire, les enseignants qui s’étaient portés volontaires pour ces classes de 12 élèves se demandaient sur le plan pédagogique ce qu’on attendait d’eux. « Nous avons constaté des résultats très rapidement puisqu’aux évaluations de milieu d’année nous avions des élèves lecteurs, alors que nous avons au sein de l’école beaucoup d’enfants primo-arrivants. » Enseignants et parents constatent qu’une classe à 12 élèves est bénéfique au climat de la classe, l’enseignant pouvant être plus à l’écoute des enfants.
Un dispositif encadré
« Ces enfants ont vocation à retrouver des classes non dédoublées en CE2. Il ne fallait donc pas perdre de vue leur autonomie. » Tout au long de l’année, les enseignants sont amenés à travers des formations à modifier leurs pratiques au bénéfice de l’élève. « Dans le cadre du pilotage de ma circonscription, qui compte 13 écoles en REP+ sur le secteur Pissevin Valdegour, nous sommes tenues avec les Conseillères Pédagogiques, de réaliser trois visites dans l’année », explique Céline Mazeyrie, Inspectrice de l’Éducation nationale sur la circonscription de Nîmes 1. Les enseignants peuvent également s’appuyer sur le contenu des 18 demi-journées d’accompagnement et de formation qui leur sont proposées. Sur le secteur de Céline Mazeyrie, 72 dispositifs dédoublés ont été mis en place. Les enseignants choisis pour encadrer ces classes sont volontaires et doivent passer un entretien répondant à différents critères.
Des parents plus investis
« La mise en place du dédoublement des classes a sécurisé les parents d’élèves », poursuit la directrice Fanny Calba. Des temps de rencontres les accompagnent tout au long de l’année scolaire, notamment au moment du retour des évaluations de fin de trimestre. Un lien étroit se crée entre l’école et la famille, permettant une implication plus grande dans la scolarisation de leurs enfants. « Cette année a été plus difficile, mais nous avons gardé le contact en mettant en place des échanges par téléphone et en petit comité. »
« Nous avons eu cette année une très bonne promotion de CE2, avec des enfants en réussite scolaire. »
Fanny Calba,
directrice de l’école Lakanal.

Pourquoi dédoubler les Grandes Sections ?
La dernière année de maternelle prépare à l’apprentissage de la lecture qui suivra en cours préparatoire et aborde un travail important en phonologie. Dans des classes avec des effectifs réduits, ces apprentissages sont acquis dans de meilleures conditions, sans la pression du groupe. « C’est un prérequis essentiel à l’apprentissage, et pour les primo-
arrivants, ce sont des conditions idéales pour apprendre le français et démarrer du bon pied sa scolarité », explique Fanny Calba. Sur le secteur Pissevin Valdegour, le dispositif concerne 16 grandes sections, avec une Atsem pour deux classes. « Avec le dédoublement des Grandes Sections, cela va être très positif pour ces futurs élèves de CP, qui vont notamment accroître leur lexique et améliorer la syntaxe de leurs phrases. Ce sera une avancée considérable », conclut l’Inspectrice de l’Éducation nationale.
LUTTER CONTRE LA DÉSCOLARISATION
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La municipalité a mis en place un échange de données avec la CAF, afin de vérifier le nombre de familles ayant des enfants en âge d’être scolarisés, l’école étant obligatoire dès l’âge de 3 ans. Pour rappel, le maire a pour devoir de contrôler la scolarité de ses jeunes administrés jusqu’à l’âge de 16 ans. Grâce à ce partenariat, la Ville a recensé plus de 800 enfants non scolarisés et les familles concernées ont reçu un courrier de rappel à la loi. Elle a ainsi pu s’apercevoir que 200 enfants étaient par exemple scolarisés dans d’autres communes
ou dépendaient d’instituts médico-sociaux.

Véronique Gardeur-Bancel
Adjointe au Maire déléguée à l’enseignement scolaire
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Quel est le coût du dédoublement des classes de grande section ?
Rien que pour cette rentrée 2021, la Ville a dû débloquer une enveloppe de 140 000 € en travaux d’aménagements et en achat de mobilier. Depuis 2017 et la mise en place de cette nouvelle politique, c’est un coût global de 715 000 €. Heureusement, cette réforme semble produire des résultats
sur Nîmes.
Un mot sur le contexte sanitaire qui bouscule
à nouveau la rentrée ?
Il a fallu une fois de plus s’adapter. Outre l’obligation du port du masque dès l’âge de 6 ans et la désinfection quotidienne des locaux, la Ville a par exemple remplacé des pupitres doubles par 1240 pupitres simples pour un meilleur respect de la distanciation entre les élèves. Par ailleurs, la règle de fermeture de la classe pour 7 jours dès le premier cas positif continuera à s’appliquer.
L’école côté cour
Et si l’ère des cours bitumées laissait place à des espaces végétalisés permettant de réduire les pics de chaleur et d’inscrire les écoles nîmoises dans une logique d’adaptation aux changements climatiques ? C’est le vaste programme dans lequel se lance la Ville.

Léo Rousson
C’est la première école à s’intégrer au plan de réadaptation climatique, avec des cours en lien direct avec la nature. Elle prendra ses nouveaux quartiers à la rentrée des vacances de Toussaint 2023. Pendant la durée des travaux, les élèves de maternelle seront accueillis temporairement à l’école élémentaire Émile Gauzy dans des locaux fraîchement réhabilités. Les classes élémentaires seront quant à elles délocalisées au Mas Boulbon.
Identifiée comme la ville la plus chaude de France (le dernier record national à 45,9 °C remonte au 28 juin 2019), Nîmes est exposée à des phénomènes climatiques exceptionnels. Les jeunes Nîmois peuvent souffrir de conditions peu propices aux apprentissages. La Ville souhaite donc y remédier en améliorant le confort thermique des établissements scolaires en agissant sur l’environnement extérieur et les bâtiments.
Un projet en quatre phases jusqu’en 2032
Ce programme, qui vise à donner plus de place à la nature dans les cours d’école, permettra cette année la réalisation de premières expérimentations. Il s’étalera dans le temps jusqu’en 2032 pour une action globale et opérationnelle. À terme, il permettra de développer les espaces naturels en y réintroduisant faune et flore pour retrouver un équilibre environnemental. « C’est un projet actuel et visionnaire qui concerne à la fois les cours et les bâtiments », explique Aurélie Prohin, déléguée aux crèches et la petite enfance, à la restauration scolaire, à l’adaptation au changement climatique des écoles. Nîmes fait partie des premières villes du Sud à se lancer dans un projet de cette envergure. « Nous travaillons en concertation avec les équipes enseignantes et les parents d’élèves. Nous avons choisi une école par zone sur les quatre points de la ville où nous allons tester une action différente », poursuit l’élue. La phase de test devrait débuter au mois de novembre, si la crise sanitaire le permet, avec la plantation d’espèces méditerranéennes. Elle concernera la désimperméabilisation des sols, la ventilation nocturne pour faire baisser la température la nuit, l’ombre portée, la cour oasis dont l’objectif est de créer des espaces rafraîchis ou encore la pose de brasseurs d’air au plafond. Un support pédagogique devrait être également créé à destination de la communauté éducative.

Tour Magne
L’école de la Tour Magne présente une cour arborée permettant d’atténuer les pics de chaleur.
Ce programme vise à donner plus de place à la nature dans les cours d’école pour un plus grand confort des quelque 12 200 élèves nîmois.


Prosper Mérimée
Les élèves de maternelle de l’école Prosper Mérimée, dont la cour dispose d’une pelouse et de bacs de jardinage, ont été sensibilisés à la connaissance et à la préservation de la faune et de la flore. Après une sortie aux Jardins de la Fontaine avec l’animateur biodiversité de la Ville, ils ont créé une fresque animalière dans leur cour d’école avec le street artiste Adec. Cette initiative de l’équipe enseignante a été soutenue financièrement par la Ville.lbon.
« Nîmes est une des premières villes du Sud à se lancer dans un projet de cette envergure. Nous avons par exemple souhaité proposer une continuité des classes en extérieur. Chaque école a sa typologie et sa configuration mais la plupart auront un accès
à de grandes terrasses avec des pergolas végétalisées. »
Marc Taulelle,
Adjoint délégué à la construction et à la rénovation énergétiquedes bâtiments
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« Nous avons participé avec les enseignants à des ateliers menés par la Ville afin de donner notre avis sur les attentes des élèves et de leurs professeurs.
Cette nouvelle école apportera tout le confort nécessaire à la mise en œuvre de la réussite scolaire de nos enfants. »
Sandrine
Parent d’élève de l’école Léo Rousson.
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Une forêt pour les enfants
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Planter un arbre pour chaque enfant entrant au CP afin de lutter contre le réchauffement climatique
est une volonté de Jean-Paul Fournier. Ainsi 1 600 arbres seront plantés chaque année au mois de novembre. Pour la première année, le choix s’est porté sur trois parcelles situées au complexe de la Bastide d’une superficie totale de 14 500 m². Le site accueillera des essences locales type arbre de Judée, érable champêtre ou encore chêne vert ainsi que des arbustes pour la biodiversité.