Le Quartier d’Espagne
Le quartier d’Espagne s’étend de l’ancienne route d’Alès au chemin de la Cigale. Le chemin du même nom longe le Bois des Espeisses sur sa partie sud.
l’appellation Quartier d’Espagne tire son origine de la Font d’Espagne, appelée aussi Font dei Chins (Fontaine des chiens).
Les chasseurs y faisaient boire leurs chiens. Cette fontaine a disparu sous des travaux de terrassement dus à la grande expansion des résidences en garrigue depuis les années 1960. L’origine de la dénomination « fontaine d’Espagne » reste incertaine. Il est connu que d’autres fontaines portaient ce nom. Il en existait au moins une autre dans le Gard à Saint-Julien-de-Peyrolas. Une autre théorie concerne la Porte d’Espagne, puisqu’à l’époque de Bernard Aton (vicomte d’Albi et de Nîmes de 1074 à 1129) autour de ce qui est devenu le Château de la Porte de France se constitue un fief. Les titulaires de ce fief ayant pris le nom d’Espagne, un terroir leur appartenant aurait pu porter leur nom, ainsi que la fontaine située sur ce terrain. « La famille de Porte d’Espagne possédait un grand nombre de terres à l’intérieur ou à l’extérieur de l’enceinte romaine », précise l’historien Claude Mazauric.
Naissance du quartier d’Espagne
Avant les années 1950, le quartier était un bout de garrigue, parsemé de mazets. Les nombreuses carrières avoisinantes ont été utiles pour la construction des remparts, des monuments. Ces carrières ont été remises en service au XVIIe siècle. La carrière d’Espagne (nommée au milieu du XIXe siècle Carrière Piquet, du nom de l’exploitant) compte un siècle et demi de fonctionnement. C’était une carrière de pierres bleues, contrairement à ses voisines qui fournissaient des pierres blanches. Elle était située derrière les actuels grands immeubles résidentiels. Dans les années 1930, en lieu et place du square Bernard Lespès, existaient une laiterie et un élevage de vaches. L’exploitation de la carrière s’est arrêtée à la Seconde Guerre mondiale faute de terrain disponible. En 1953, le conseil municipal décide de construire des logements sociaux pour répondre à la crise du logement : c’est la naissance de la résidence du Quartier d’Espagne et des nombreux commerces qui l’accompagnent.
Sources : Les Rues de Nîmes d’Aimat Serre
Le quartier d’Espagne dans les années 1970.
RENÉ COULLOMB
Véritable mémoire du quartier, cet ancien jardinier paysagiste de 73 ans est passionné par l’histoire de Nîmes. Il a habité la Route d’Alès pendant quarante ans. Il reste marqué par la violence des inondations du 3 octobre 1988 qui ont particulièrement impacté ce secteur de la ville. De nombreuses maisons ont été détruites et le recalibrage du Cadereau en 2018 a permis de limiter les risques. « Durant les inondations, un car s’est coincé contre la boulangerie. Bernard Lespès est venu en aide aux occupants du bus avant d’y laisser la vie. Son acte héroïque a eu droit à un hommage puisque son nom a été donné au square du quartier d’Espagne. »
MURIELLE CARRILLO
Murielle, 52 ans, est née et a grandi au quartier d’Espagne. Elle a racheté le salon ACF Coiffure il y a sept ans, un établissement historique dans le coin, qui appartenait à Monique Imbert. Elle a réussi à pérenniser son activité et a pu recruter deux personnes. Ce salon de coiffure moderne où règne une ambiance chaleureuse ne désemplit pas. Une équipe de coiffeurs visagistes prendra le temps d’écouter vos envies, de saisir votre style et votre morphologie. « C’est un quartier très familial et différents des autres. Il y a une belle ambiance et les habitants sont fidèles aux commerces de proximité. »
Du mardi au samedi de 8h30 à 18h, le lundi de 14h à 18h
Acfcoiffure.fr / 04 66 67 85 67
ROBERT NICOLAS
Ce retraité dynamique est le président du comité de quartier Route d’Alès. Il habite ici depuis onze ans. Ce comité de quartier est l’un des plus anciens de la ville avec 84 ans d’ancienneté. L’association travaille étroitement avec l’école de l’Eau Bouillie. Ils organisent tous les ans, au mois de juin, « la fête de l’école » mais aussi des vides-greniers, des lotos et des animations pour les seniors. Elle assure aussi son rôle d’interface entre les services municipaux et les habitants du quartier. « Il est important de réhabiliter la Route d’Alès et l’accès au quartier, nous souhaitons conserver cet esprit résidentiel entre ville et garrigue. Pour avoir une vue un peu plus new-look, nous avons travaillé avec des street-artists qui habillent le cadereau de leurs fresques. Dans les prochaines semaines, de nouvelles œuvres devraient être réalisées. »
comite-quartier-route-ales@hotmail.fr
Comité de quartier de la Route d’Alès