Mas Boulbon : l’école au vert
Connaissez-vous le Mas Boulbon ? Vous peut-être non, mais les enfants nîmois, oui ! Dans un écrin de nature près du cadereau du Valladas, ce centre de loisirs et de classes de découverte municipal bénéficie d’une situation privilégiée pour s’épanouir à l’écart du tohu-bohu urbain.
Le parcours accrobranche du Mas Boulbon, un outil pour développer son potentiel et de nouvelles expériences.
Les gens parlent souvent de classe verte alors que le terme exact est classe découverte » tient à préciser d’emblée Léonard Mlapa, directeur des lieux et grand organisateur des classes découvertes de la Ville de Nîmes. Finies les « classes de mer », « vertes », « de nature » et autres « transplantées », reléguées au rang de non officielles : le choix des mots a toute son importance, car ce n’est pas le lieu qui compte, mais l’action. C’est une démarche de pédagogie dynamique qui est en jeu, le changement de décor se révélant accélérateur d’apprentissage. Et pas besoin d’aller loin pour nos petits citadins. Ici, chaque année scolaire, quelque 1 700 élèves nîmois passent 8 jours de classe découverte, avec leur enseignant. Ils rentrent chez eux tous les soirs grâce au bus scolaire et profitent sur place d’un service de restauration. Deux classes sont accueillies en même temps chaque semaine, à l’exception du mercredi, réservé au centre de loisirs.
Programme sur mesure
Apprentissage du vélo, accrobranche, sports collectifs, initiation à la science, à la biodiversité, à l’archéologie, à la météorologie : à l’origine de la classe découverte, il y a un enseignant qui porte un projet pédagogique ciblé. Aider les élèves à gérer leurs déplacements dans le cadre de la prévention routière, faire connaissance avec les « petites bêtes » de la nature, découvrir les cycles des saisons, les différentes sources d’énergie, sensibiliser aux risques inondation ou incendie bien de chez nous… Pour y répondre au mieux, les agents municipaux proposent un programme sur mesure : rencontre avec une apicultrice, un archéologue, un intervenant sportif, un éducateur à l’environnement…
Et les différents espaces du centre qui alternent jardins d’essences, hôtels à insectes, aires de jeux ou de prévention routière, prés verdoyants et arbres à hautes tiges, présentent tous les atouts pour les accueillir.
Forte demande
Côté enseignant, c’est une aubaine même s’il faut se montrer patient, car les sessions sont prises d’assaut.
En ce début de printemps, Florence Azema accompagne ses élèves venus de l’école Édouard Vaillant de Pissevin. Au programme de cette quinzaine : rencontre avec une apicultrice nîmoise, Isabelle Bringolet, munie de sa ruche, et initiation au vélo. Au fil des jours, les enfants s’enthousiasment. En mai, les élèves poursuivront leur découverte de l’univers de la ruche en se rendant sur l’exploitation de l’apicultrice. Des souvenirs qui resteront dans leur vie d’adulte.
« Nous aidons les enseignants à construire leur projet de classes découvertes en collant au plus près de leurs objectifs pédagogiques. »
Léonard Mlapa,
directeur du Mas Boulbon
L’archéologie présentée de manière concrète et ludique par des professionnels.
La fabrication d’hôtels à insectes que les élèves emmènent ensuite à l’école
constitue une initiation à la biodiversité.
64
classes accueillies par année scolaire.
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1700
élèves /an
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8
jours par classe découverte
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Florence Azema,
enseignante à l’école Édouard Vaillant (Pissevin) accueillie avec sa classe de CE2
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Les classes découvertes sont-elles utiles pour les enseignants ?
Cette formule est idéale : on se retrouve dans un cadre de campagne avec des intervenants à la carte qui viennent enrichir le projet pédagogique. En tant qu’enseignants, nous espérons que cette offre de classe découverte pourra se poursuivre encore longtemps là-bas. Les projets proposés et montés par les équipes du Mas Boulbon en collaboration avec les enseignants sont à la hauteur du lieu : dépaysants, ambitieux, riches d’apprentissages et de vécus.
Comment les élèves vivent-ils cette expérience ?
Les enfants sont très réceptifs parce qu’ils expérimentent quelque chose de concret : par exemple, ils ont très peur des insectes et se méfient de la nature, parce qu’ils vont rarement se promener dans les espaces naturels. Là, on les accompagne et c’est une expérience profonde dont ils vont se souvenir : de retour en classe mes élèves maîtrisaient un vocabulaire technique précis sur l’accrobranche et l’univers de la ruche.