Deux ans après l’étape du Tour de France 2019 à Nîmes, la Grande Boucle sera à nouveau de passage dans la cité des Antonin les 8 et 9 juillet. Jeudi 8 juillet, le peloton en provenance de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme) se disputera la première place du podium sur l’avenue Allende à l’occasion de la douzième étape. Vendredi 9 juillet, les équipes en lice s’aligneront sur la ligne de départ devant les Arènes en direction de Carcassonne.
La dictée du Tour
Depuis cinq ans, à l’initiative de Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, une dictée est organisée dans toutes les villes étapes. Elle a pour objectif de sensibiliser le jeune public au cyclisme en lui faisant approcher les grands noms de la discipline. Un extrait d’article de presse quotidienne régionale, avec pour sujet le Tour de France est lu. 664 élèves des classes de CM2 de la Ville s’affrontent aujourd’hui dans une course effrénée à l’orthographe. À la clé, pour les huit meilleurs d’entre eux, une journée inoubliable dans les coulisses du Tour du France. La crise sanitaire ne permettant pas le rassemblement des élèves, la dictée est tout de même maintenue via les tableaux blancs interactifs. C’est depuis leur classe respective que les élèves prennent leurs stylos pour cette course à l’orthographe.
letour.fr & nimes.fr
« La Ville profite de l’éclairage qu’apporte le Tour de France pour proposer des activités en lien avec la dictée. Nous répondons ici à l’adage un esprit sain dans un corps sain.»
Emmanuel Carrière
conseiller délégué aux Sports dans les quartiers, aux sports scolaires et aux sports universitaires
Interview de Christian Prudhomme, directeur du Tour de France
C’est la 19ème fois que le Tour de France fera étape à Nîmes, comment expliquez-vous cette fidélité ?
Nîmes est une ville historique du Tour. Dès la troisième édition, en 1905, Nîmes est sur le parcours avec une étape qui venait de Toulon. Il y a des raisons évidentes à cette fidélité : la géographie d’abord. Nîmes est entre les Alpes et les Pyrénées qui sont deux massifs incontournables. Cela tient aussi à la beauté de la ville : les Arènes, la Maison carrée et le vieux Nîmes, tout cela a une allure folle. Le troisième élément, c’est bien évidement la volonté de la Ville de Nîmes et de son maire Jean-Paul Fournier de nous accueillir, au fil des années des liens de confiance et d’amitié ce sont tissé.
Quels sont les atouts de la Ville de Nîmes pour accueillir une manifestation sportive de cette ampleur ?
C’est de plus en plus rare pour le Tour de France d’avoir une arrivée et un départ dans la même ville. Nîmes a un atout considérable : c’est la qualité de son hébergement. On peut loger la quasi-totalité des équipes cyclistes, la caravane, l’organisation et les journalistes dans Nîmes ou à proximité immédiate dans de bonnes conditions. Tout le monde prend beaucoup de plaisir à se balader le soir dans les rues nîmoises, cela permet une vraie parenthèse. Ce sont des atouts objectifs qui justifient qu’une arrivée et un départ, d’une certaine manière, s’impose à Nîmes. Ce ne sera pas le cas tous les ans mais on est heureux de pouvoir le faire parce qu’on sait que c’est bien pour tout le monde. Les coureurs ont besoin d’un maximum de temps de récupération après les épreuves et lorsque vous êtes logé tout près c’est forcément mieux.
Quel souvenir gardez-vous des passages successifs des Tours de France et de la Vuelta à Nîmes ?
Je garde un souvenir formidable de la Vuelta. J’étais venu et très heureux de venir. J’en ai d’autant plus profité que je n’étais pas en charge du quotidien. La seule fois où le Tour d’Espagne est parti de France, c’était à Nîmes en 2017 et c’est tout sauf un hasard. Javier Guillén, organisateur de la Vuelta, avait souligné les points communs culturels qui existaient entre Nîmes et l’Espagne : la tauromachie, le flamenco et le soleil. Je me souviens très bien du contre la montre par équipe dans les Arènes, c’était extraordinaire. Pour le Tour de France, Nîmes est devenue une place forte des plus grands sprinters. J’ai passé des soirées très agréables à Nîmes, où il fait bon, la chaleur vous enveloppe et vous êtes dans une ville absolument splendide. L’arrivée et le départ à Nîmes, c’est l’assurance de magnifier le Tour. Il y a plus de 190 pays qui diffusent l’événement et Nîmes, ça a de l’allure. On espère pouvoir consommer sur place et se projeter au mois de juillet en espérant passer une très belle soirée. Le plus important, c’est la satisfaction des gens qui viennent sur le Tour, pour y participer ou en tant que spectateur.
Comment appréhendez-vous l’organisation du Tour de France en ces temps de crise sanitaire ?
On s’adaptera comme on s’est adapté l’année dernière. Les clefs de la réussite c’est de ne pas travailler seuls mais avec les collectivités, avec les services de l’Etat, avec les différentes composantes du monde du cyclisme. C’est ce qui a permis à la saison cycliste d’exister ces derniers mois. Cela nous a permis de maintenir le Tour de France 2020, certes à des dates complètements inédites (au mois de septembre) mais nous avons eu des vainqueurs d’étapes, un maillot jaune et une retransmission télé. Une des vraies satisfactions pour nous, c’est la présence du public au bord de la route, même s’ils étaient moins nombreux, ce n’était pas un Tour de France vide. Nous avons réussi à faire respecter partout les directives du Ministère de l’Intérieur et des différents préfets. Les audiences à la télévision ont été exactement les mêmes qu’en juillet, ce qui montre que le Tour suscite toujours autant d’intérêt. Aujourd’hui ce qui compte pour nous c’est d’organiser les courses dans le respect des règles sanitaires mais aussi de pouvoir proposer la retransmission d’une grande manifestation sportive pour les gens qui ne pourraient pas sortir de chez eux. Le Tour de France permet de rêver un peu et la Ville de Nîmes, qui accueillera une arrivée le 8 juillet et un départ le lendemain, y contribue énormément.